Programmer un concert metal dans un club Parisien surchauffé et bas de plafond le jour de la marche pour le climat avait quelque chose d’ironique. En effet, il est fort possible que tous les groupes présents ce soir ont fortement ressenti le réchauffement climatique dans ce « Gibus » sombre et moite.

Sur le papier, belle affiche avec quatre groupes (pour 22€, ça va !), Infected Rain, Dust In Mind, Klogr et Moebius.
Arrivé en retard et assoiffé, je n’ai pas trop profité du concert de « Moebius », les deux titres entendus m’ont semblé bien agressifs et plutôt techniques avec quelques passages polyrythmiques intéressants.

Deuxième groupe Italien de la soirée, « Klogr », entre rapidement en scène. Efficace, percutant et relativement entrainant, le set m’a bien plu. Evoluant dans un registre rock/ metal alternatif, le quatuor est visiblement super à l’aise sur scène et à bien fait le taff. A noter quand même, j’y reviendrai plus tard, que le son était ignoble et que je n’ai peut-être pas saisi toutes les subtilités. Le chanteur semble très engagé (les multiples logos Sea Shepherd en témoignent) sur les questions environnementales. Un set efficace joué devant une audience assez faible mais plutôt conquise.

Véritable découverte de la soirée, les Français de « Dust in Mind » prennent possession de la place ! OK, je suis peut-être impardonnable, mais je ne connaissais pas ces jeunes gens, si c’est aussi votre cas, je vous conseille vivement de coller une oreille à leur dernier disque : « From Ashes to Flames ». Quelle créativité, le groupe oscille entre metal indus bien lourd, riffs en béton armé et voix tanto hargneuses, tanto enchanteresses.

Car, oui, ce qui fait de « Dust in Mind » une véritable petite pépite, c’est le duo que forment Damien et Jennifer. Lui, guitare en main me fait penser à Robb Flynn du fait de son attitude et son chant, elle, très jolie et charmeuse assure le côté mélodique et donne une touche bougrement attrayante aux compos hypers catchy. Les autres ne sont pas en reste, les placements sur cette petite scène ne sont pas faciles, mais le groupe a su s’en débrouiller avec maestria. Excellente surprise, j’espère vous revoir rapidement et dans de meilleures conditions.

L’avantage de ces salles (boîte de nuit, club…) c’est la proximité. En effet le public est en communion avec le groupe, on s’échange notre sueur (quelle chaleur dans ce gourbi), on crie ensemble, on se fait des checks… ça, c’est cool. En revanche, on oublie le son, les lumières, la hauteur de plafond et les jeux de scènes sophistiqués.
Et bien, malgré ça, « Infected Rain » a vraiment tout cassé avec un set puissant, maitrisé et digne de grosses formations internationales.

Un petit mot sur Lena, la chanteuse, véritable avion de chasse qui est, certes, extrêmement charmante mais pas seulement. Ce serait injuste de la limiter à un physique car sa voix est sa première et plus grande qualité, elle sait se faire hyper agressive en restant distincte ou bien douce et mélodieuse. Son attitude est superbe, Lena est très à l’aise et donne l’impression de prendre beaucoup de plaisir. A ne pas en douter, c’est elle l’argument majeur de l’image d’« Infected Rain », elle a d’ailleurs passé un long moment en séance de dédicaces dès sa sortie de scène et fait des 10e de selfies avec ses fans.

Un set de presque une heure trente sans faiblesse joué par un groupe qui tourne depuis longtemps. Tout est bien en place, les musiciens savent se trouver et déroulent leurs morceaux néo-metal à la perfection. Un vrai bon concert sans faute.

Mon seul regret va être au niveau des conditions de lumières, notamment pour faire de belles photos (quel dommage quand on a une fille aussi magnifique que Lena) et de son qui n’était pas au niveau d’un concert metal.

Je tiens tout de même à saluer l’orga de Garmonbozia et A Jeter Prom car finalement réussir à proposer cette énorme affiche pour 22€, et bien c’est quand même de la balle.