Prêts pour une seconde journée au Hellfest, oui évidemment. Le soleil est toujours présent, les festivaliers toujours en forme, alors c’est parti dans la joie, l’agitation, la passion et la bonne humeur, et black.roger de Pavillon666 vous donne ses impressions sur les groupes qu’il a vu.

SHAARGHOT – 11 heures 05 – Temple
Rendez-vous au Temple ce matin pour la messe futuriste/indus des Parisiens de Shaarghot et leur cyber-punk-metal déjanté. Le fort visuel du combo nous aide à rentrer dans leur jeu malsain, voire morbide et d’entrée de jeu les musiciens son intenables sur scène. Et ça part dans tous les sens sur une rythmique binaire et plombée qui vous met en transe.
Ceux de Shaarghot ont tout comprit au film apocalyptique influencés par Ministry, Rob Zombie et autre Rammsteion. Et du coup, tout ça passé çà la moulinette des bas-fonds urbains sales et cauchemardesques donne avec originalité un trip du 3ème millénaire, effarant, vous êtes imparables les gars !

KORITNI – 11 heures 30 – Mainstage 1
Lex Koritni a quitté son Australie natale et se trouve à la croisée des chemins en France, entre rock et hard-rock accompagné en live notamment par Vivi (ex-Trust). Cinq albums au compteur depuis l’an 2006, des « live » allant du petit bar aux grands festival, dommage de passer à côté de leur set.
Alors on y va, c’est ce que j’ai fait ce Samedi à Clisson. Chant rocailleux, envois plombés et bluesy, tout passe comme une lettre à la poste, classique certes, mais rock n’roll en diable, excellent tout simplement dans le style.

CYPERCORE – 11 heures 50 – Altar
Voilà encore un fils spirituel de Rammstein ou Punish Yourself, Cypercore qui nous vient de Manheim en Allemagne
Le temps de notre civilisation est dépassé car le futur l’a détruit, ne reste que des cyber-humains qui nous écorchent la matière grise brutalement à l’aide de riffs scalpel, et de lignes de basse monstrueuses avec en toile de fond des machines évidemment et un chant torturé. Nous avons aussi un peu de mélodies grinçantes pour compléter le tout. Voici donc Cypercore avec un visuel de scène remarqué qui vient nous détruire ce qu’il nous reste de neurones. Bien vu les gars, vous arrivez à nous surprendre tout de même.

TREPALIUM – 12 heures 50 – Altar
Et c’est l’arrivée depuis la Charente/Poitou, non pas du beurre, mais du groupe Trepalium qui renait de ses cendres en quelque sorte avec notamment un nouveau batteur et un nouveau chanteur, Renato Di Folco (Flayed, God Damn).
Alors, qu’en est-il en fait ? Et bien les Poitevins (pas tous) n’ont rien perdu de leur originalité mêlant death-metal, boogie et jazz plus une pincée de rock n’roll. Les musiciens ne sont pas nés de la dernière pluie métallique et le nouveau frontman assure comme une bête (de scène). Trepalium reprend les choses en mains pour le pire ou le meilleur, le meilleur assurément avec cette prestation donnée au Hellfest, bien vu les gars !

MANTAR 14 heurs 20 – La Valley

Incursion sous la Valley cet après-midi afin de ne rien rater du set des deux Allemands de Mantar. Vus il y a peu à Lyon sur un set ébouriffant, je me devais de revoir encore une fois ce duo atypique dans ses œuvres pas comme les autres.
Anno et Erinc, l’un à la guitare et l’autre à la batterie nous prennent à la gorge dès le départ à l’aide d’envois monstrueux et percutants. Alors est-ce du black, du doom, du punk ou même du sludge, nul ne le sait vraiment. Et au final peu importe car leurs compositions vous marquent l’esprit au fer rouge sous un déluge décibellique d’où vous ne sortirez pas indemnes, aargh !

PUNISH YOURSELF – 15 heures 05 - Temple
La bande de peinturlurés emmenée par VX va jouer sous la Temple et dépêchez-vous de vous y rendre car les lieux seront remplis, que dis-je débordants de monde. Punish >Yourself va jouer à guichets fermés comme l’on dit communément, sauf qu’ici il n’y a pas de limites dans tous les sens du terme.
Inutile de vous préciser que la prestation énergique et « riffue », binaire quand même va mettre tout le monde d’accord (25 ans que ça dure !). Alors metalleux, punk, coreux et plus si affinités vont sauter en l’air sur une rythmique endiablée, celle de Punish Yourself. Ce fus donc géant et je ne vous en dirais pas, plus, vous n’aviez qu’à être là pour vous déhancher sur des titres cyber-punk hors du commun, ceux de Punish évidemment.

CARACH ANGREN – 16 heures 45 – Temple.
Bientôt seize ans que les bataves de Carach Angren nous présentent leur petit théâtre des horreurs pour un black-metal symphonique particulier, effrayant et inquiétant. Et l’on aime toujours ça voyez-vous, cette interférence entre deux mondes, celui des vivants et celui des morts bien entendu.
A l’aide de mélodies acides, de piano insidieux, de samples de cimetière, les Néerlandais ont décidé de nous surprendre quoi qu’il en soit et ils y arrivent dans une noirceur épouvantable.

COMBICHRIST – 18 heures 30 – Temple
Restons sous la Temple où les norvégiens de Combichrist reviennent nous offrir leur metal indus/dark/electro de bonne facture. Plus metal qu’électro en fait ce combo violent et agressif flirtant avec le hardcore est toujours passionnant en live et figure maintenant dans le « top ten » du metal indus vous l’aurez compris.
Venus par chez-nous dans le cadre de la présentation de son nouvel opus « on fire », le 9ème, plus agressif dans une veine « flash-back » de ses débuts pourquoi pas ! En tous cas Combichrist est toujours à l’aise et de plus en plus présent sur la scène metal qu’on se le dise et le show de ce soir au Hellfest nous l’a prouvé de manière furieuse.

ENVY – 21 heures 50 – La Valley

La Valley nous réserve bien souvent des surprises avec des groupes à découvrir tel Envy, formation Niponne de screamo/post-rock. Il était temps pour nous d’appréhender la sauvagerie atmosphérique post-quelque chose de ces enragés qui possèdent déjà une discographie longue comme le bras depuis plus de 25 ans d’existence.
Au menu, de la rage, des cris, de la passion, de la douleur déversée dans nos têtes, mais aussi un chant, une mélodie, des cerisiers en fleurs et ensuite le tsunami de la musique « no limits » et de la rage, le Japon peut-être ! Tous ces mots, tous ces maux pour une aventure surprenante dont vous ne sortirez pas indemne c’est certain !

BLOODBATH – 00 heures 00 – Altar
Bloodbath, c’est un nom de groupe qui annonce la couleur d’entrée de jeu, le rouge sang ! Bloodbath, c’est le death old-school, le « ricain » et le Nordique, celui des 90’s, le tout proposé par des vieux renards de la scène extrême, pour le plaisir ou par passion à assouvir ?
Nul ne le sait vraiment, mais Nick Holmes (Paradise lost) et ses sbires perpétuent actuellement ce projet de « super-group » voué au death-metal pour nous proposer bientôt un 5ème album. Alors Bloodbath ne réinvente rien mais nous plonge dans un bain de metal-de-la-mort-qui-tue impitoyable et morbide à souhait, nous on aime, et vous ?

THE SISTERS OF MERCY – 01 heure 05 – Temple
J’avais cru que ce jour n’arriverait jamais, et pourtant si, là devant moi sur la scène de la Temple dans la lumière blanche, froide et bleutée, The Sisters of Mercy honore de sa présence cette édition 2019 du Hellfest.
Les légendaires Anglais du gothic-rock, cold-wave, vont donc subjuguer la foule venue participer à cette messe noire pas comme les autres, exceptionnelle tout simplement. Une question cependant nous turlupine, allons-nous retrouver cette ambiance des 80’s, ce noir absolu des nuits gothiques ? Et bien, dès le premier titre « more » le doute disparait, la voix est là, le reste aussi, quel bonheur !
Alors comme dans un rêve éveillé s’en suivent « crash and burn », « doctor jeep », « detonation boulevard », « alice », « amphetamine logic », where you don’t see me », « dominion/mother russia », « we are the same », « suzanne », « lucretia my reflection », « vision thing », « temple of, love », « this corrosion ». Treize titres pour le voyage intérieur, il n’en fallait pas plus pour entrer en communion à nouveau avec les Sisters, moment fugace, moment magique, moment intemporel, tout ça, tout ça, merci !