Le dernier jour du mois d’Août se termine par des orages évidemment. Orage en arrivant à la salle du Grand marais à Riorges dans la Loire, mais aussi orage métallique à l’intérieur des lieux. Ces lieux où se déroulent la seconde édition du GRAVEYARD FESTIVAL organisé par Happy Coffins cela va de soi !
Six groupes venus de France, mais aussi de Suisse et d’Allemagne vont nous foudroyer dans différents registres allant du heavy-metal au thrash en passant par le stoner, le metalcore et le death le plus brutal, belle affiche variée et appréciable pour l’occasion, il fallait le souligner.

Ouverture des portes à 17 heures, premier combo sur les planches à 18 heures, que la fête commence devant un public avide de sensations fortes. SAT ONE de Roanne pratique un heavy-metal groovy et dynamique. Ici ça ne sent pas la, poussière, leur metal se déguste en live mais aussi sur CD à l’aide d’un premier EP 5 titres paru en mars dernier. Set One d’entrée de jeu semble mettre tout le monde d’accord avec un jeu de scène époustouflant et une musicalité qui fait mouche, on aime.

Du heavy au stoner, il n’y a qu’un pas que nous franchissons allègrement avec la venue des Ardéchois de ED BLOOM. Ces gaillards possèdent eux aussi un premier EP que nous allons déguster en live bien entendu. Ici pas de stoner du désert « ricain » mais du heavy-rock de Privas avec des paroles en Français S.V.P. Grosse basse, lourdeur avouée, chanteur passionné, guitare scalpel et batterie plombée, nous avons dégusté dans tous les sens du terme et l’on a aimé, aussi.

Les Lyonnais de DEATHAWAITS ne sont pas venus à Riorges pour faire du tourisme lambda mais pour nous présenter leur nouvel opus intitulé « rapture smites » dont l’artwork représente une certaine vision des cavaliers de l’Apocalypse.
C’est un signe car là devant-nous ce soir ce fus l’apocalypse avec un Deathawaits qui avait mis les petits plats dans les grands et qui nous a « enfumés » carrément. Mais au travers de la fumée nous avons reconnu des musiciens enragés qui ont sublimé leur brutal death rehaussé de, pointes grind et hardcore. Et hop on monte sur scène avec eux pour les soutenir et leur dire qu’après 17 ans de bons et loyaux services à la cause du brutal-metal ils peuvent encore nous surprendre, vraiment !

Après cette prestation musclée, nous avons eu droit à une prestation explosive de metalcore avec les « petits suisses » EXPELLOW de Zurich qui vont pouvoir s’exprimer pour la première fois sur une scène française.
Bon, vous allez me dire, du metalcore nous en avons vu et revu un peu partout, c’est un fait, mais là les Zurichois vont réussir à nous interpeller grave et faire bouger tout le monde sur un rythme d’enfer en brûlant les planches du Grand-Marais sans problème.
Une chanteuse aux allure de Candace (Walls of Jericho), bien dans ses mélodies, ses cris, ses « growls », accompagnée par des musiciens au top niveau techniquement parlant, se mouvant dans tous les sens et vivant ses textes, cela ne peut nous laisser indifférents. Au final donc ce fus une excellente découverte, merci à happy Coffins d’avoir fait venir ces jeunes « coreux » qui se sont lâchés complètement pour notre plus grand plaisir.

Vous aimez le brutal death, celui qui tâche, celui qui vous écrase ce qu’il vous reste de neurones ? Alors nos amis Allemands d’OBSCENITY sont venus au Graveyard Festival afin de vous rassurez sur l’avenir du metal-de-la-mort-qui-tue après 20 ans d’absence en France.
Ici pas de compromis, pas de faux semblants, inutile de résister vous ne sortirez pas vivants de la salle de concert après cette leçon de metal donné par des chevaliers teutoniques. Alors, oui, depuis trente ans il y a eu du changement niveau line-up c’est un fait, mais l’esprit Obscenity a survécu c’est indéniable. Comment résister à ce death old-school d’anthologie où les essais de mélodies se noient dans les tombes de la brutalité, où l’agressivité est la même qu’au départ de l’aventure, où les envois sont meurtriers comme par le passé. Mais aujourd’hui on aime toujours car Obscenity n’a pas succombé aux sirènes de la modernité, mais continue de nous proposer sa musique de cimetière qui a défié les décennies, alors forcément on apprécie leur set à sa juste valeur, respect !

NO RETURN, les frenchies du thrash-death fêtent actuellement eux aussi 30 années d’existence. Ce « bébé » d’Alain Clément a marqué de son empreinte indélébile le metal français malgré les changements nombreux de line-up et les dérives plus ou moins thrash, plus ou moins death-melo notamment avec l’arrivée au chant de Mick (also Destinity).
Bon, alors OK c’est toujours aussi bon musicalement parlant et accrocheur en diable avec la présence d’un frontman qui « arrache » et mène la « danse ». Inutile de vous dire aussi que les guitares sont très « bavardes », les rythmiques enlevées, c’est la « patte » No Return. Un No Return qui a convaincu encore une fois, mais nous n’en attendions pas moins, c’est toujours un plaisir de vous apprécier en live les gars comme ce soir à Riorges naturellement.

Cette seconde édition du GRAVEYARD FEST a donc tenu, toutes ses promesses je crois. Organisateurs au top, programmation bien sentie, ambiance aussi, que demander de plus ? Et bien une troisième édition sera la bienvenue, merci Happy Coffins, vous assurez !