CHRONIQUES DE CONCERTS

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THE EXPLOITED
Avec : 2HEADED DOG, THE EXPLOITED
Date du concert : 07-12-2019  
Lieu : MJC LE SILO - VERNEUIL SUR ARVRE [ 27 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/zombi.riot.association/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 2019-12-08 - Chroniqueur : Stef - Photographe : Stef https://www.facebook.com/stephanederuephoto/  


Salut !!!

Zombi Riot, association basée à Dreux, avait Carte Blanche sur la scène de la MJC LE SILO, à Verneuil sur Arvre.
Une carte blanche plutôt rouge sang, car le thème de la soirée est le Punk Rock. Avec en tête d’affiche un groupe mythique du passé, mais pas dépassé, THE EXPLOITED et en première partie un groupe mythique en devenir, les 2HEADED DOG.


Les 2HEADED GOD montrent à chacune de leur prestation, que le slogan « No Futur » ne fait pas partie de leur plan de carrière.
Devant un public chauffé à blanc, une ambiance survoltée, une foule où il n’est pas toujours facile de garder son équilibre, le quatuor va livrer un set énervé et frénétique, sans temps mort.
Les nouvelles compositions du groupe sont de véritables uppercuts pris en pleine face, qui s’intègrent pleinement dans le déjà très remuant répertoire du groupe.
Et le public ne s’y trompe pas, faisant le job dans la salle à coup de pogo endiablé.
Le mélange des trois voix est vraiment un plus chez ce groupe, donnant une richesse et une profondeur à chaque titre. Anthyme et Manu assurent une rythmique en béton armé. La basse est toujours bien présente, et sait se faire indispensable, Anthyme n’est pas là pour faire de la figuration et sa présence virevoltante sur scène en est la preuve. La batterie de Manu est le véritable rythme cardiaque de chaque morceau.
Olivier est la colonne vertébrale du groupe, assurant le lead vocal et les guitares rythmiques, assurant également de très bons soli de guitare.
Et puis il y a Djess. Sorte de feu-follet incroyable, guitariste de talent au charisme incroyable. Un zébulon sautillant, tournant, courant, bondissant…. Le barbu, qui est aussi un très bon chanteur, assure des parties de gratte mémorables comme sur le démentiel « It all starts now ! ».
Les 16 titres se sont enchaînés à une vitesse incroyable, beaucoup beaucoup trop vite. On aurait voulu prolonger ce moment de partage tant ce groupe sait se donner à fonds pour son public et offrir ce que l’on attend d’un concert : la qualité, la bonne humeur, l’énergie et du vrai bon rock !!!

THE EXPLOITED investit la scène vers 22 heures. Météo France ne m’avait pas prévenu de la tempête que cela allait générer dans la salle. Il y a des crêtes qui frétillent de bonheur dans la salle !!!
J’ai vu la mooort !!! Mourir écrasé au premier rang avec un genou à la place des poumons ou revenir avec une paire de boots coquées en guise de râtelier ne faisant pas partie de mes plans pour cette belle soirée, j’ai décidé d’un commun accord avec moi-même de me mettre à l’abri sur le côté de la scène. J’aurai dû me méfier du sourire sympathique qu’IRISH ROB, bassiste ô combien efficace, m’a lancé avec un mouvement de sourcils énigmatique, que sur le moment je n’avais pas décrypté. Le bougre voulait me mettre en garde, se disant que je n’étais pas tout à fait à ma place !!! Le show est d’une puissance incroyable, un punk-thrash rodé et violent à souhait et qui vous laisse sur votre séant au beau de 3 titres.
La basse et la guitare sont d’une redoutable efficacité. Les deux musiciens sont non seulement excellents mais deux gars souriants sur scène, ce qui est super agréables et d’une grande gentillesse et accessibilité backstage. Certains groupes français seraient bien inspirés de prendre exemple.
La batterie est énorme, ça bastonne méchamment, à faire trembler les murs.
Wattie est un survivant. 40 ans de carrière, une vie tumultueuse, des problèmes de santé grave, des cicatrices incroyables qu’il n’hésite pas à montrer en chantant un partie du concert, torse nu. Chaque titre est hurlé, scandé comme autant de messages politiques. Cette colère inextinguible, le vieux punk a compris depuis longtemps qu’elle ne se tarira jamais. Les politiciens changent, les inégalités demeurent et les injustices restent à un niveau inégalé.
Alors Wattie hurle, s’époumone, et continuera ainsi jusqu’à la fin. Sa fin. Punk is not dead, mais parfois on se demande comment il tient debout. Chaque morceau se finit par un quinte de toux effroyable, de petit massage prodigué par le bassiste. Je ne sais pas si le public se rend compte. Mais en coulisse, il n’y avait plus beaucoup de bruit, que des regards furtifs, inquiets, chacun se demandant si le concert irait à son terme. Les yeux exorbités, crachant, plié en deux, Wattie titube, se tape le ventre et la poitrine, comme pour forcer son corps à ne pas le lâcher. Et Wattie se relève, se tourne vers son public en souriant et repart de plus belle le micro en main.
Les titres s’enchaînent « Let’s start a war », « massacre », « dead cities », « anarchy », « fuck the system » ou « USA »…
Le public est invité à monter sur scène pour partager un moment ensemble. Wattie est en retrait, juste à côté de moi. Je lui demande si ça va, il sourit, me dit oui. Mais le souffle est court et le regard fatigué.
Ce concert m’a mis une claque, véritablement. Un groupe mythique, un chanteur en survie et un public qui s’amuse, qui saute, qui chante et qui hurle.
Un concert incroyable, d’une intensité dramatique inouï. Une expérience inoubliable.
Stef







 


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