MINISTRY à Lyon, riche initiative de la part de MY REFERENCE EVENTS qui nous permet en ce Mercredi soir de Juin, d'assister à un concert, qui j’en suis sûr, restera gravé dans nos mémoires après cette tournée d'adieu du groupe. Pourtant, à l'entrée de la salle, règne un climat un peu tendu. En effet MINISTRY a subi la veille une agression sur scène à Toulouse au gaz lacrymogène. Alors ce soir toute la sécurité est renforcée, fouille systématique avec détecteurs de métaux, barrières devant la scène reculées de 3 mètres, suppression des pass-photos dans le pit, etc... Mais, pas de problème, tout va bien se dérouler tout au long de cette soirée.

Les locaux de DOBERMAN (Crew), sont les premiers à investir l'estrade, et d'entrée les musicos courent et sautent de partout avec au menu un punk/metal/crossover branché sur le 380 volts. Ils sont jeunes, ils envoient la sauce bien comme il faut avec des compos en Français. Ils nous interpellent avec des textes très engagés. Encore un peu plus de mise en place musicale, et ce jeune combo, avec aussi un peu plus de puissance, pourra nous accrocher mieux. Car pour l'instant c'est encore léger et le public, peu nombreux encore reste bien passif.

Ca ne traîne pas pour le changement de matériel et voici déjà devant nous les Rockers de Brooklyn MY UNCLE THE WOLF. Le combo ne va pas passionner la foule avec son stoner à la Down. OK, ça joue, mais c'est lourd et surtout linéaire. Alors, au bout de quelques titres, le bar se remplit, dommage qu'il n'y ait pas de "transats" pour faire la sieste. Une ballade vient nous enfoncer un peu plus dans une certaine léthargie. Le groupe essaye de se reprendre vers la fin de son gig, avec les compos plus énergiques et groovy, mais il est trop tard !

Le public est arrivé en nombre maintenant dans la salle, et les places sont chères devant la barrière, où l'on attend de pied ferme les maîtres légendaires du thrash-indus, MINISTRY. On nous met dans l'ambiance avec la fameuse projection du crâne pivotant, avec un fond sonore déstabilisent les neurones. Au bout de quelques minutes, Al Jourgensen et sa cohorte Texane débarque et démarre très fort avec le titre "Let's Go" extrait phare de leur dernier album en date "The Last Sucker". Sur un tempo d'enfer et des distorsions diaboliques, nous sommes d'entrée collés au plafond, et pendant près de deux heures, ça va être la même, pas de répit ! Le son est énorme, le sol du Transbordeur vibre au gré des brûlots que nous envoient les musiciens. Et, derrière les grilles et grillages de la scène ça bouge énormément à l'image d'un Tommy Victor, nous interpellant sans cesse avec ses bras.

Al est heureux, semble-t-il, de voir ce public nombreux remuant sans cesse devant lui sous les coups de boutoirs de compositions bien remuantes. Il nous le fait savoir en nous envoyant la phrase "Lyon tu es superbe et magnifique". Les projections sur fond de scène accentuent l'effet des paroles revendicatives et dénonciatrices du frontman. Vous connaissez MINISTRY pour son "amour" envers l'administration Bush, alors tout y passe, guerres, racisme, terrorisme, etc... Le public en transe, boit les paroles en même temps que les images fortes, c'est une soirée hors du temps pour beaucoup semble-t-il.

Après plus d'une heure à ce rythme fou, la scène se vide sur fond de machines en "stand by". Rappel ou pas, mais oui bien sûr, et les musiciens reviennent pour un rappel copieux et musclé de quatre titres dont un "So What" d'anthologie, et puis s'en retournent à nouveau pour revenir, après maintes réclamations de la foule. Le show se termine avec un morceau bien punk, pour nous rappeler leurs racines en quelque sorte. Tout s'arrête, le voyage est terminé, tout le monde descend, mais ce fut un set très "costaud", et très fort dans tous les sens du terme, excellent tout simplement.