CHRONIQUES DE CONCERTS

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DARK BREATH FEST-DAY-1
Avec : Drakkar, kingcrown, porn, iron bastards, mercyless, bad tripes sharked
Date du concert : 07-12-2019  
Lieu : MJC - Bourg-en-Bresse [ 01 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 2019-12-15 - Chroniqueur : Der.Lehrer - Photographe : Didier K.  


Un peu plus de deux semaines avant les fêtes de fin d’année, ADIPOCERE et son infatigable fondateur, Christian Bivel, attendaient impatiemment la deuxième édition de leur DARK BREATH FEST. Le samedi 7 et le dimanche 8 décembre, les murs de la MJC de Bourg-en-Bresse ont vibré au son des 14 groupes de metal, heavy, death, thrash et black metal qui se sont succédé sur la grande scène. Organisation impeccable,bonne humeur assurée, qualité des formations invitées – 13 groupes français et un groupe belge -, ce DBF n°2 fut un incontestable succès, même si on avait espéré une affluence plus importante.

PREMIER JOUR

Dès 15 heures, dans une grande salle encore à moitié dépeuplée, c’est le groupe SHARKED, originaire de Lyon et Rhône-Alpes, qui aura l’honneur et la lourde charge d’ouvrir les festivités. On connaît surtout son leader et chanteur, David, alias l’Abbé SM, qui officie également dans ROSENKREUZ. Ils sont cinq artistes, dont une spécialiste dénommée Artrose, déléguée aux synthés. SHARKED pratique un death-thrash assez atypique, en effet le frontman, véritable âme du groupe, se démène comme un diable dans un bénitier, il crie, hurle, growle, en arpentant la scène en long et en large, il surprend, par son charisme et son originalité, ceux qui découvrent SHARKED.
Au bout de quelques chansons, une poignée de jeunes costauds tentent de se lancer dans un pogo endiablé , quelques minutes seulement.
A l’issue du set de 40 minutes, David présente ses compagnons d’arme, remercie les organisateurs, s’adresse directement au public en l’invitant à soutenir les musiques extrêmes et alternatives. Bref, ce fut une belle entrée en matière pour ces deux journées intensément musicales, comme la ville de Bourg-en-Bresse en connaît assez peu.

Après une pause ni trop longue,ni trop courte, ce sont les Marseillais de BAD TRIPES qui vont animer la scène et la salle. Ce groupe un peu particulier s’est formé en 2009, la couleur préférée des quatre musiciens est le noir. C’est la chanteuse Hikiko Mori, en tenue cuir, qui d’emblée braque les regards sur elle, ses trois acolytes à son service restant plutôt en retrait, un détail : le batteur dissimule son visage derrière une sorte de masque...en cuir noir ! Quel spectacle, visuel autant que musical ! Voix aiguë ou grave, rythme rapide ou plus lent, tout est suggéré chez cette jeune personne, ou plus, dans la deuxième partie de la prestation de BAD TRIPES !
D’ailleurs l’un des titres n’est-il pas : »Fuck me Freddy ! » ? Hikiko chante en français, aborde des sujets sérieux, voire graves, dans un répertoire tellement éclectique, avec la hargne du punk et la puissance du metal. Le public désormais plus nombreux est ravi lorsque la chanteuse, comédienne -et pourquoi pas « poétesse » ? descend « sur Terre », les seins scotchés en rouge. Mais elle regagne rapidement la scène et dit : »On se fait une petite dernière ? » Outre celui déjà cité, deux titres se sont distingués : « La Bouchère de Hanovre » et « Elizabeth ». Rien de vulgaire chez BAD TRIPES, tout relève finalement de l’esthétique, et c’est très bien ainsi. Ce spectacle de 45 minutes, pas comme les autres, a été chaleureusement applaudi.

Il est plus de 17 heures 30 lorsque le groupe alsacien (Mulhouse) MERCYLESS, connu et apprécié dans notre région pour le niveau et la qualité de son death-thrash metal , s’installe sur scène et entame son set. Max Otero, le chanteur, compte des amis à Bourg-en-Bresse. Dès les premières minutes, on peut constater le professionnalisme et l’expérience du quartette alsacien qui tourne depuis 1987.C’est lourd, puissant, carré et efficace, parfaitement conforme à ce qu’on attendait de MERCYLESS. Headbanging et pogo en témoignent. Ils ont joué pendant le temps imparti (55 mn) une dizaine de titres variés, alternant avec des micropauses de silence, assortis de quelques passages plus mélodiques. Trop vite passé, regrettent les cinq ou six jeunes métalleux, purs et durs, qui n’ont pas quitté la fosse durant cette première journée. On a envie de dire : « Revenez à Bourg, MERCYLESS ! »

On enchaîne peu avant 19 heures avec le jeune « powertrio » de Strasbourg, IRON BASTARDS. Encore des Alsaciens !me direz-vous. Ils ne sont pas tout à fait en terre inconnue puisqu’ils se sont produits récemment au SYLAK. Au HELLFEST également, en 2017. Ces trois garçons inspirés par MOTÖRHEAD multiplient les concerts depuis 2013, ils avaient alors 20 ans. IRON BASTARDS pratiquent un « fast rock hyperactif », agrémenté de remarques humoristiques, de slogans inscrits sur des pancartes brandies au cours du set, rien de l’actualité ne leur échappe. Un batteur surdoué, Anthony Meyer, une voix parfaitement ajustée, le talent et le savoir-faire, toutes les conditions sont réunies pour assurer un joli set et surtout un beau final. Ils iront loin, ces trois gars. On le leur souhaite.

Il est 20 heures lorsque les Lyonnais et autres régionaux de PORN investissent la scène du DBF, visages grimés ruisselant de faux sang. Ils se définissent eux-mêmes comme adeptes du « murder rock », ils aiment The CURE et ALICE COOPER et sont proches, semble-t-il, de ROSENKREUZ, d’ailleurs David les rejoindra brièvement sur scène.
On a parfois l’impression d’assister à un concert dans une cathédrale, par moments la voix s’efface derrière les instruments, on pense à l’électro-indus.Lent ou rapide, lourd ou plus léger, le rythme offre de très belles séquences. Notons au passage que parmi les cinq musiciens de PORN figure un batteur émérite, en la personne de Simon Digonnet, ex-professeur de batterie.
Le public aura retrouvé ou découvert une formation qui ne manque pas d’atouts, sans rechercher la popularité à tout prix. Mais les concerts programmés pour 2020 en France, en Italie (Milan en particulier), voire plus loin, permettront à nos amis d’élargir leur audience.

Encore un groupe moins célèbre qu’IRON MAIDEN, il s’agit de KINGCROWN qui s’appelait encore, il y a peu, ÖBLIVION. KINGCROWN compte dans son line-up des artistes connus et reconnus, tels les frères Amore de NIGHTMARE, le bassiste Markus Fortunato, les guitaristes Florian Lagoutte et Steff Rabilloud, sans oublier le batteur David Amore. Mais ce soir, c’est Carine Pinto, du groupe palois MANIGANCE, qui remplacera au chant Jo Amore, empêché pour raisons de santé. On est frappé par la cohésion, l’harmonie et même la complicité qui règnent parmi les cinq musiciens. C’est important...et pas toujours le cas !
En 70 minutes environ, KINGCROWN aura convaincu le public attentif de la beauté du rock heavy, symphonique et/ou progressif et fait connaître une chanteuse attachante de haut niveau, la déjà-nommée Carine Pinto. La salle tout entière leur fera une véritable ovation en guise de remerciements et de compliments.

Il est déjà 23 heures lorsque DRAKKAR, le dernier groupe et en quelque sorte la tête d’affiche de cette première journée , se présente sur la scène. Les Belges de Mons sont donc la seule formation non française, mais francophone, de ce deuxième festival burgien. Qui sont donc ces cinq géants, pas vraiment jeunes, qui intriguent quelque peu les spectateurs encore présents dans la grande salle de la MJC de Bourg-en-Bresse ?
Depuis 1983, avec quelques modifications du line-up- DRAKKAR s’est fait connaître un peu partout en Europe et au-delà pour son « heavy speed metal punk » (sic). C’est le chanteur Leni, qui, à plus d’un titre, attire l’attention et les regards. Avec son look punk des années 80, petite crête, jean élimé et troué, sa forte stature, il impressionne, il effraierait presque les enfants. Non, pas du tout ! Il se présente, évoque sa jeunesse, parle gentiment au public. Il ajoute que Bourg-en-Bresse est la dernière étape de la tournée de DRAKKAR. Bref, Leni est un « mec sympa ». Ses quatre compères ne sont pas des figurants, batteur, bassiste et guitaristes jouent efficacement leur rôle de musiciens. Leni, lui, c’est la voix et les idées. Puissante, la voix, grave ou aiguë, les gestes, le mouvement incessant, l’attitude, debout ou à genoux, rien ne laisse indifférent. Décidément Leni a un côté attachant. Mais où est-il ? Il a bondi contre toute attente dans le public médusé, il est descendu dans l’arène.Voilà, c’était DRAKKAR. On s’en souviendra longtemps. Il est minuit, à demain …






 


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