Pour la 3eme fois en 5 ans MAYHEM est de retour sur Lyon. On n'allait certainement pas bouder notre plaisir que de se rendre rapidement au Ninkasi Kao pour aller assister à ce concert. En effet, MAYHEM est le groupe phare de la scène black metal norvégienne des orgines. On ne reviendra pas sur les incidents qui ont jonché le parcours du groupe et ses musiciens. Il y a eu suffisamment de documentaires et d'articles les concernant. D'ailleurs, à en juger par le public présent ce soir, ces histoires sont maintenant derrière et les spectateurs rassemblés ici sont là pour la seule qui compte vraiment lors d'un concert, la musique.

C'est MORTIIS qui est chargé d'ouvrir cette soirée. Ce musicien norvégien s'est fait connaître en étant le premier bassiste de EMPEROR en 1991/92. Pourtant ce rôle lui colle encore à la peau même si ce qu'il produit aujourd'hui musicalement est bien loin du black metal. Son dernier album en date, « Spirit Of Rebellion » qui définit le set de ce soir, s'apparente bien plus à de la musique de film. MORTIIS n'est d'ailleurs pas le plus facile à définir musicalement. On trouve parfois de l'electro ou des morceau ambient. En tout cas ce soir, ce sera purement instrumental et tourné vers la musique aux allures de bande originale.

Depuis sa dernière venue, MAYHEM a enrichi son catalogue d'un nouvel EP, « Atavistic Black Disorder/Kommando » mais c'est avec le premier titre de « Daemon », « Falsified And Hated » que débute ce concert. C'est black et direct comme il se doit et ce sera le seul morceau de l'EP qui sera présenté ce soir. On enchaîne rapidement avec « To Daimonion » placé d'une manière surprenante sur cette liste. Mais on ne boude pas notre plaisir. « A Grand Declaration Of War » reste un des albums les plus ambitieux du black metal et le voir représenté ce soir est toujours aussi agréable. « Malum » et « Bad Blood » viennent quant à eux nous rappeler la tournée précédente. On conclue ce premier acte avec « Voces Ab Alta » issu de du nouvel EP, « Atavistic Black Disorder/Kommando ». En effet MAYHEM a décidé de découper son set en trois actes et après les 7 premiers morceaux qui viennent donner un aperçu rapide de la discographie du groupe depuis 2000, on assiste à un changement de décors afin de faire la part belle à l'incontournable « De Mystreiis Dom Sathanas ». Cet album est la pierre d'angle de la discographie du groupe mais aussi de la scène black norvégienne. Ce sont 4 morceaux qui sont joués ce soir par des musiciens encapuchonnés. On se laisse vite prendre à nouveau par l'intensité et l'ambiance de « Freezing Moon », « Pagan Tears », « Life Eternal » et « Buried By Time And Dust ». Nouvelle coupure et tandis que résonne l'introduction « Silvester Angfang » on comprend que le groupe va revenir pour un enchaînement tourné vers les débuts du groupe. C'est ainsi que reprend le concert avec « Deathcrush » suivi de « Chainsaw Gutsfuck », « Carnage » et enfin pour conclure « Pure Fucking Armageddon ».

MAYHEM tient la forme. Malgré les années qui passent, le groupe continue de se bonifier. Musicalement il n'y a rien à redire. La mise en scène est impressionnante et Hellhammer caché derrière ses fûts reste l'un des meilleurs batteurs de ce style, si ce n'est le meilleur. Par contre, niveau lumière, ce fut un concert particulier. Durant une bonne partie du set, on n'a pas vu grand chose. Je comprends l'idée mais bon, si on paie pour venir voir un groupe, c'est aussi pour le voir jouer, pas seulement l'écouter. Heureusement la fin du concert a été magistrale et a finalement atténué cette impression. C'est comme ça comme on apprécie peut-être le plus groupe, dans son metal extrême dépouillé, direct et rentre dedans à souhait.