Rendez-vous à Lyon en ce mardi soir pour une soirée placée sous le signe du metal avec pas moins de 5 groupes, et pas des moindres ! Si MOONSPELL et INSOMNIUM tiennent la tête d'affiche, c'est aussi l'occasion de voir enfin sur scène BORKNAGAR, de retrouver WOLFHEART et découvrir HINAYANA. SOUNDS LIKE HELL nous a gâté avec un plateau conséquent dans une salle parfaite pour une telle affiche.

Le petit souci avec des affiches qui ressemblent de plus en plus à des minis festivals, c'est l'heure à laquelle les shows débutent. Il suffit de résider à l'extérieur de Lyon pour se retrouver pris dans la circulation pour manquer le début du premier groupe. HINAYANA ouvre la soirée à 18h30 devant une salle assez peu remplie mais avec un set qui donne vraiment envie. En mélangeant death metal, doom et death mélodique, HINAYANA nous offre une série de morceaux franchement convaincants. Cette encore jeune formation texane se voit offrir une belle opportunité en ouvrant pour cette affiche et l'essai pourrait se voir transformer avec ces morceaux de qualités. On en aurait bien pris encore un peu plus.

WOLFHEART est de retour sur Lyon et on ne peut que s'en réjouir. D'ailleurs le groupe a intégré depuis 2020 l'ex-guitariste live de ROTTING CHRIST, Vaggelis KARZIS et il s'agit d'une bonne occasion pour le retrouver avec le combo finlandais à la guitare et au chant clair. WOLFHEART est là ce soir pour défendre son nouvel opus, « King Of The North » et surtout nous prouver qu'en une demi heure le groupe est capable d'assurer un set condensé certes mais avec une très bonne énergie. Le combo relève le défi est met tout le monde d'accord avec son death metal mélodique. L'énergie est puissante et le compositions ne mettent pas longtemps à faire bouger le public. Ce n'est certes pas la folie des grands soirs mais on a quand même droit à un petit circle pit et surtout des fans et des musiciens contents d'avoir partager ce moment après une absence de deux ans.

BORKNAGAR est là ce soir et je me dois d'être parfaitement honnête en avouant qu'il s'agissait de ma principale motivation pour me rendre à ce concert. En effet, ce groupe est assez rare en France et depuis la tournée de 1998 on avait pu les voir seulement en 2014 au « Fall Of Summer » et au Hellfest en 2022. Suivant le groupe depuis 1998, il était temps pour moi de découvrir le groupe sur scène et sincèrement, l'attente valait franchement le coup. Le groupe est en tournée pour défendre son dernier opus, « True North » sorti en 2019 et il le fait avec brio en arrivant sur scène avec « The Fire That Burns ». L'alternance des différents chanteurs, principalement entre le claviériste Lars et le bassiste ICS Vortex fonctionne parfaitement. On se met rapidement dans l'ambiance et on se laisse vite embarquer par le passé avec « Frostrite » et « The Rhymes Of The Mountain » avant de revenir sur le présent avec l'excellent « Up North » et le profond « Voices », de quoi vous faire redresser tous les poils mais c'est loin d'être fini avec « Colossus » et enfin « Winter Thrice ». Là, c'est plus que clair, on en aurait bien pris encore plus. Le groupe est en pleine forme et nous offre un condensé de morceaux d'une qualité hors du commun. L'énergie est excellente et on se laisse transporter avec plaisir. On espère réellement voir le groupe rapidement sur nos scènes lyonnaises tant la prestation était bonne mais trop courte.

On quitte le froid norvégien pour retrouver celui de la Finlande avec INSOMNIUM. Le groupe est de retour sur Lyon en co tête d'affiche. On change d'ambiance avec une scène plus spacieuse et des lumières plus étoffées. Pour le coup, les musiciens ont aussi droit à plus de temps et nous déroule pas moins de 10 titres issus des différentes périodes de leur existence. Le death mélodique du groupe prend très vite auprès du public. Il faut dire que l'énergie du groupe sur scène n'est plus à démontrer. Pour les avoir vus plusieurs fois dans la région, on sait que INSOMNIUM sait tenir son public avec des morceaux bien choisis comme « Ephemeral » qui ouvre ce set. On rentre très vite dans ce concert et on se laisse vite emporter par cette énergie déployée sur « Valediction » ou « Revelation ». On n'a plus qu'à se laisser guider jusqu'à « While We Sleep » pour finir en beauté sur « Heart Like A Grave ».

MOONSPELL occupe naturellement la place de tête d'affiche sur cette tournée. Le groupe portugais est là depuis 30 ans et forcément on se devait de fêter ça avec eux. De plus le combo compte un petit nouveau dans ses rangs, Hugo RIBEIRO à la batterie. Ce soir, et après avoir vu MOONSPELL sur scène un bon nombre de fois, j'ai le sentiment de redécouvrir le groupe. Bien évidemment on salue le travail de son prédécesseur, membre originel et membre fondateur, Miguel GASPAR mais force est de constater que ce nouveau batteur apporte une fraîcheur et une dynamique qui ramène MOONSPELL au meilleur de sa forme. La puissance de cette batterie change toute la donne. Le groupe joue encore mieux et emporte avec lui un public qui se laisse convaincre facilement par des morceaux tels que « The Greater God » mais surtout « Extinct », « Night Eternal », « In And Above Man » et bien évidemment les classiques que sont « Opium », « Mephisto », « Wolshade », « Alma Mater » et pour finir « Full Moon Madness ». La setlist est assez commune mais en s’offrant une nouvelle jeunesse le groupe se transcende totalement. Certains musiciens parfois plus en retrait prennent une nouvelle place et on a le sentiment de voir un groupe parfaitement homogène, resserré dans ses rangs et qui déploie une énergie incroyable sur scène. Une performance à souligner car MOONSPELL est là depuis très longtemps mais le show de ce soir remet le groupe à un niveau auquel on ne s'attendait pas. Une vraie bonne claque comme on aime en prendre !

J'étais impatient de découvrir BORKNAGAR tout en étant ouvert aux autres groupes. BORKNAGAR était un vrai plaisir, MOONSPELL une grosse claque et les autres ont confirmé des prestations clairement à la hauteur de cette affiche. Encore une fois, le Transbordeur n'était pas au maximum de ses capacités mais là, vraiment, c'est de l'ordre de la responsabilité du public qui reste à la maison. Tout le monde a fait son boulot ce soir, tant pis pour les absents car ce fût une soirée mémorable et merci à SOUNDS LIKE HELL pour son organisation sur cette date.