CONCERT A VERNEUIL SUR ARVRE LE 10 NOVEMBRE 2022

TENDRESSE :
Originaire de l’Orne, ce trio est étonnant et détonnant. Il réussit à brouiller les pistes, tromper le public en se donnant de faux airs d’amateurs qui semblent s’excuser d’être là, sur la scène. Derrière la nonchalance et la désinvolture se cache pourtant un enthousiasme viscéral de jouer. Jouer avec les notes, les sons, les distorsions. Jouer avec les rythmes, les tempos, les expérimentations.
Les compositions sont riches d’ambiances, dans un pur style rock-garage-grunge. Guitare saturée, malmenée et un chant alternant douceur et déchaînement. La batterie est puissante et la basse impeccable.
Les trois musiciens sont heureux d’être là et ça se voit. Ils donnent au public ce qu’ils ont de meilleur ; l’énergie et la sincérité. Et quand on donne sans calcul, avec l’envie de surprendre voir de dérouter son auditoire, la technique pure n’a plus d’importance. Seul l’esthétisme de l’exploration musicale est primordial. TENDRESSE explore, recherche, semble même parfois découvrir en même temps que nous ce qu’il offre au public. Mais n’est ce pas encore un faux semblant. Ce groupe me paraît savoir ce qu’il veut et leur candeur n’est qu’un rideau de fumée pour cacher l’assurance de leur projet. Une belle découverte.

THE DIZZY BRAINS :
J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pense du dernier album « Dahalo » de ce groupe dans une chronique récente pour PAVILLON 666. Il ne manquait plus que de les découvrir sur scène. C’est chose faîte et c’est peu dire que je me suis pris une claque. Au-delà de la qualité des musiciens, tous excellents, la fougue et la folie du chanteur ont mis toute la salle en transe. Eddy est une bête de scène. Un front man hors pair qui joue avec le public, lui parle, le provoque. Les textes en anglais ou en malgache sont de vrais discours politiques qu’Eddy scande, hurle et explique au public. Non, Madagascar n’est pas un dessin animé. Il n’y a pas de lion et girafe sur cette île. Seulement un peuple qui souffre, opprimé, oppressé par des politiques corrompus et une violence endémique. Il est important d’ouvrir les yeux (et les oreilles) du public sur ce qui se passe là-bas. Il n’y a pas de temps mort dans le set des DIZZY BRAINS. Que du rock, du punk, de la sueur et de l’âme. POUN joue de la guitare avec une élégance rare, le sourire scotché aux lèvres du début à la fin. Même des aléas techniques n’altèrent pas sa bonne humeur. Le batteur et le bassiste imprime une rythmique infaillible. Un vrai bonheur que de voir ce groupe.

2HEADEDDOG :
Après une belle tournée estivale, le chien à deux têtes nous revient plus en forme que jamais. Il vaut mieux avoir pris une grande respiration avant leur entrée sur scène car après c’est trop tard. Plus le temps. Leur set est nerveux et il se dégage une énergie communicative qui gagne la salle entière. Impossible de ne pas bouger en écoutant leur musique. Même votre serviteur à tortiller un peu du cul ! Si, c’est vrai ! On sent que l’enchaînement des concerts a donné une assurance au combien légitime au groupe et cela se ressent. Il y a une cohésion entre les membres du groupe et ce sentiment de puissance collégiale transpire sur chacun des titres. Au passage, quelques compositions récentes nous mettent l’eau à la bouche pour un prochain album. C’est toujours une joie immense de voir ce groupe et quand le show est fini, on se dit « vivement la prochaine date ». Et pour ceux qui aurait l’outrecuidance de ne pas connaître les 2HEADEDDOG, il est toujours temps de vous rattraper. Après ce sera la punition !!!

Stef