Beaucoup de monde venant parfois de loin ce Vendredi 17 Mars2023 au Transbordeur de Lyon. Il est vrai que nos amie(s) de Sound Like Hell Proiductions nous proposaient une affiche exceptionnelle réunissant IGORR, AMENRA, DER WEG EINER FREIHEIT et HANGMAN'S CHAIR. Quatre formations ayant des vues particulières sur la scène metal actuelle et valant largement le détour.

Dans la brume de mes souvenirs, je revoie encore à leurs débuts le groupe de sludge HANGMAN'S CHAIR évoluant dans feu le Lion's Hall en 2007 afin de nous présenter son premier album intitulé « (A Lament for...) The Addicts ». Seize ans plus tard la formation frenchie nous propose son nouvel opus « A Loner » (2022) et se présente à nous sur la grande scène du Transbordeur dans un certain brouillard afin de nous prouver qu'il a su évoluer dans sa lourdeur en y introduisant parfois des éléments propres à la scène gothique. Leurs mélodies pleines de noirceur, d'une froideur épouvantable nous embrument le cerveau et nous prennent en otage certainement avec ce penchant « cold wave » qui leur va si bien, on aime !

La brume scénique ne va pas retomber pour la prestation de nos amis d'outre-Rhin DER WEG EINER FREIHEIT, groupe que j'avais pu apprécier il y a déjà quelques années au Rock n'Eat de Lyon. Mais ici ce soir ils ont un plus grand espace pour s'exprimer et une grosse audience devant eux.
Quinze années et 5 albums après la création du groupe ils nous offrent « Noktvrn » pour un black metal noir comme de l'encre et angoissant, un black-metal qui continue de nous propulser dans un monde glacial sur des mélopées languissantes se déclinant en rythmiques plus violentes afin de créer des ambiances apocalyptiques dirons-nous. Résultat, pour ce soir nos teutons préférés nous ont envoûtes et emmené dans un monde hors du temps et de l'espace, amen !

Tout cela nous a préparé au set des Belges d'AMENRA et leur doom légendaire qui nous est inoculé sous perfusion depuis plus de 20 ans et 7 albums dont « De Doom » qui marque un certain changement surtout avec du chant en Flamand.
Le doom originel de la formation flirte maintenant avec ce que l'on nomme couramment du post-core. Le groupe nous propose un certain enfer sur fond d'écran d'une noirceur angoissante qui nous torture ce qu'il nous reste de matière grise.
C'est toujours lourd à la base, mais les Belges nous offrent quand même des portes de sorties mélodiques, peut-être malsaines et boueuses mais oh combien intemporelles. Ce fus beau ce soir, beau comme un enterrement de première classe comme dirait mon ami H.F. Thiéfaine, amen (vis) !

Après trois formations plutôt sombres dans leur propos, voici le metal baroque d'IGORRR. Le musicien Gautier Serre nous propose donc en live, accompagné de ses musiciens et vocalistes, ses envies improbables où l'on mélange avec un certain bonheur, du death, du black et du hip-hop avec des envolées lyriques de bon aloi qui parfois peuvent en déconcerter certains mais qui sont en fait judicieusement placées, surprenantes et improbables (bis) aussi.
Car ici Igorrr se sert dans la boite musicale actuelle de jeux vidéos, se sert aussi dans un panel électro, nous envoie des « growls » dans les conduits auditifs et nous provoque avec des rythmiques insensées qui font bouger immanquablement le public.
Alors, de « Bulldozer » portant bien son nom à « Very Noise » en passant notamment par « Camel Dancefloor » aux sonorités orientales, la prestation d'Igorrr fus un régal tout simplement, et ces lights incroyables ! Nous avons aimé, que dis-je adoré leur set qui représente une certaine folie musicale !

Ne me reste qu'à remercier Sound Like Hell Production qui a eu la bonne idée d'organiser cette soirée incroyable. Merci aussi pour l'accueil du Transbordeur et merci pour l'ambiance instaurée par un public très participatif !