CHRONIQUES DE CONCERTS

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PARADISE LOST - Paris
Avec : PARADISE LOST, MY DYING BRIDE, ANATHEMA
Date du concert : 18-09-2008  
Lieu : Le Bataclan - [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 23 septembre 2008 - Chroniqueur : Pump-Kins - Photographe : Pump-Kins  


Il fait -12°C au dehors et 40°C dans la salle blindée du Bataclan dont le public de fanatique s'impatiente joyeusement à l'idée de l'affiche Rock-Gothic de ce soir. En effet, Anthem Productions nous a concocté un programme des plus charmants constitué de 3 des groupes cultes de la scène Doom anglaise, en l'honneur des vingt ans d'existence de Paradise Lost. En avant la musique ...

Anathema débarque sur scène dès 19h00, et c'est sans artifice, ni fioriture que les frères Cavanagh & co. entament leur set. Egaux à eux même, ils nous livrent un Rock des plus langoureux et apaisants. Aucun des musiciens ne se démarquent par un talent démesuré, mais le mélange de leurs jeux est tout bêtement bon. L'alliage des instruments est comme un murmure, comme une rumeur, comme une prière. Vincent Cavanagh, le frontman et homme multifonctions, s'occupe aussi bien du chant, que de la guitare et du clavier. C'est presque tout au long du set que les plus fans d'entre nous reprendront en coeur les refrains, la fosse obéissant au doigt et à l'oeil à Vincent, chef d'orchestre dans l'âme. Il s'arrête même de chanter sur certains morceaux, et c'est le public qui, d'une seule voix, s'atèle aux "vocals". L'auditoire, conquis à la quasi-totalité, n'émet pas d'autres bruits durant les morceaux, et attend même la fin de la dernière note de chaque chanson pour applaudir et ne point troubler la méditation collective. Les acclamations monstres liées à des cris et des encouragements montrent clairement que la communauté de fans des Liverpudlians est au rendez-vous. A la vue de cette ambiance de folie, les musiciens deviennent encore plus chaleureux et émanent d'autant plus de sueur. Quant à leur set, il est des plus variés, avec une préférence pour les opus Alternative 4 et A Natural Disaster, mais tous leurs six albums sont bien représentés. C'est d'ailleurs un set conclu en beauté par le slam de Danny Cavanagh dans la fosse. Anathema, éternel groupe culte de Doom, montre une autre face de son talent sur scène : alors que leur musique sur album ne me passionne guère, celle sur scène véhicule une vraie puissance pleine d'émotion susceptible de toucher n'importe qui.

Suite à une première partie aussi intense que fleur bleue, les anglophones taciturnes de My Dying Bride ne pouvaient que contraster fortement. Le changement d'ambiance est total : L'absence de fioriture fait place à des tenues, des attitudes mais aussi des jeux de lumière beaucoup plus sombres (!) ainsi que des émissions de fumée, allant alors plus loin dans le gothisme. Assortie à leur visuel, la musique qu'ils jouent est des plus lourdes et langoureuses, et même s'ils disent jouer du Death Metal on se rend bien compte des influences Black grandissantes au fur et a mesure du set. Ce qui n'est vraiment pas visible sur album. En effet, malgré des intro' douces, l'apparition de certaines sonorités comme le clavecin, et les "screams" (particuliers à ce genre) que fait sur scène le frontman, Aaron Stainthorpe, nous rappelle le Black Metal. Comme précédemment, le groupe fonctionne en équipe, et non pas individuellement. Chacun, à son poste, est d'ailleurs un peu trop statique. Seuls mouvements sur scène : le leader, tel un enfant torturé, se balance d'avant en arrière, se contorsionne, grimace... Bref, c'est le grand show. On sent le public moins enthousiaste et moins présent pour ce groupe phare du Death-Doom que pour Anathema (c'est sans doute dû au fait que le groupe a à peine adressé la parole à son public) mais cependant l'auditoire chantonne la plupart des paroles et les débuts de morceaux sont toujours acclamés. De droit à gauche, par à-coup, des gens se convulsent, mais rien de bien folichon. Comparé à Anathema, My Dying Bride n'a pas tellement remué les foules et je me suis même surprise à admirer les murs du Bataclan ou à inspecter ma montrer car il me tarde de voir Paradise Lost, comme la plupart de l'auditoire.

Enfin, comme le couperet qui tombe et met fin à la vie de sa victime, Paradise Lost débarque sur scène et nous délivre de la même manière de notre impatience de les voir. Pas de temps perdu au blablatage, les Anglais démarre au quart de tour avec le mythique "Hallowed Land" de l'album Draconian Times (1995) qui sera très bien représenté dans la set list, ainsi que leur opus In Requiem (2007). Les morceaux constituant le set sont d'ailleurs étonnamment bien choisis puisque étant des incontournables de Paradise Lost, et retraçant donc à merveille les 20 ans et 15 albums du groupe. Cependant, les chansons de leur premier opus et de leur album éponyme de 2005 n'apparaîtront pas durant leur show, ainsi que les albums Host (1999) et Believe In Nothing (2001) (puisque étant la période "basse" de nos amis de Bradford). Partout autour de moi, les gens chantent les paroles à tue-tête ou ferment les yeux pour savourer plus amplement les mélodies, et on ne comptera plus le nombre de ceux qui s'adonnent à la air-guitar. Sans parler des ovations portées à l'attention des membres du groupe dès que la musique s'arrête, battant tous les records de décibels jamais vu. L'ambiance est géniale et est soulignée par l'humour british du frontman entre deux morceaux. Coté guitare, le son est si net et les soli tellement bien réalisés qu'on se croirait les écouteurs aux oreilles. Les petites imperfections, telles que les quelques fausses notes que fait Nick Holmes au chant ou leur allure un peu trop statique sur scène passent inaperçus à coté de leur prestation plus qu'honorable. Que dire d'autre ? Ce concert est de loin très réussi, et l'amour que portent les fans pour Paradise Lost est tellement visible que ce doit être le plus beau des cadeaux d'anniversaire.

Malgré deux premières parties certes cultes, mais peu passionnantes pour ma part, Paradise Lost a brillé sans effort apparent. Espérons les voir revenir en France pour les 30 ans d'existence du groupe ! "Joyeux aaaa-nni-ver-saiiiiire ! Joyeux anniversaaaai...".



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