CHRONIQUES CONCERTS

PARTIE 2 : LA FILLE DE LA FOSSE

J’arrive enfin à la scène ! Je suis restée deux jours sur place et j’en ai pris plein les esgourdes, dans le bon sens du terme. Malheureusement, je n’ai pas pu tout voir, mais j’espère que ce condensé vous plaira.

JOUR 1
ELISIRIUS | Avant-Garde, Black/Death : Ce n’est jamais évident d’être le premier à passer. Pour autant, Elisirius a montré une bonne énergie sur scène. Musicalement, je n’y ai pas trouvé d’originalité, mais cela reste efficace dans l’ensemble et sans fausse note.

CIRCLES OV HELL | Black/Death Symphonic Metal : Inspiré par les chants de Dante Alighieri dans la “Divine Comédie”, le groupe nous entraîne avec lui dans sa descente aux Enfers, avec une exploration des cercles décrit par l’auteur à travers les textes et la musique. Le groupe signe son nouvel album “Thus Began The Descent” sur le label L’Ordalie Noire (ça sort tout bientôt !). Circles Ov Hell nous a régalé ce jour-là avec des titres en avant-première. Bon, cela se voit, non ? J’ai beaucoup aimé ce set. Les morceaux révèlent des éléments symphoniques puissants, soulignés par la voix grave du chanteur, une batterie endiablée et des cordes furieuses. Un groupe à suivre !

ENDE | Occult Black Metal : L’exploration des ténèbres se poursuit avec ce groupe constitué de cinq membres, originaires de l’ouest de la France. Ende propose un black metal inspiré de ce qu’on pouvait entendre dans les années 90, avec des éléments raw, mélodiques, qui évidemment m’ont subjuguée. Sur scène, ils démontrent une belle présence et un ensemble solide.

SANG FROID | Coldwave, Goth Rock : J’ai déjà chroniqué plusieurs fois sur ce groupe, et je vais essayer de ne pas utiliser de superlatifs. Sang Froid déploie une musique sombre et froide, rythmée par une voix, je dirais, caverneuse. Je vous recommande particulièrement l’EP sorti en 2021 et le morceau “Psalms of The Great Void” si vous souhaitez y jeter une oreille. Sur scène, le groupe témoigne de la même vibration que sur l’album, à savoir une musique incroyablement (mince un superlatif…) maîtrisée et inspirante.

SETH | Black Metal : J’attendais beaucoup de ce set, car cela fait quelques années que je suis le groupe et je n’avais jamais eu l’occasion de les voir sur scène. La performance scénique est calée au millimètre, les solos sont enfiévrés et le groupe, très proche de son public. Étrangement, j’ai trouvé que la musique faisait trop “bloc” et manquaient de respirations, contrairement à ce qu’il se passe sur les albums. Je ne sais pas trop à quoi c’est dû, mais en tout cas, je suis un peu déçue. Je réessayerai.

BORKNAGAR | Metal Progressif : Ce groupe existe depuis un paquet d’années et forcément, j’avais hâte de les voir sur scène, étant donné que j’avais emmagasiné quelques-uns de leurs CDs dans ma prime jeunesse. Si Borknagar propose une musique héroïque, aux harmonies vocales maîtrisées et des solos de dingue, ça ne me parle plus. C’est pas eux, c’est moi… Je salue la performance scénique tout de même et l’ado en moi était ravie de les voir.

ROTTING CHRIST | Black Metal : Les tauliers du black metal était présents, confirmant que le Samaïn Fest était the place to be pour les grosses têtes d’affiche dans leur genre. Bien sûr que j’apprécie leur musique, mais pour moi, cela a des accents un peu vintage. Malgré tout, les quatre mecs ont tout déglingué ce soir-là, de la batterie déchaînée aux guitares enflammées, toutes les conditions étaient réunies pour un beau set.

JOUR 2

SCUMSLAUGHT | Thrash Metal : Le groupe rennais présente de belles qualités musicales avec des riffs de guitare vraiment dingos, une batterie sans concession et une voix coupante comme du rasoir. Coupante, mais un peu trop. Certains sujets m’ont déplu (plusieurs titres sur les “femmes moches”). Le groupe m’a perdue en cours de route. Dommage !

MENTAL VORTEX | Death / Thrash : Le festival fait encore la part belle aux groupes locaux avec Mental Vortex. De plus, et c’est la première fois depuis le début du festival, la formation a deux membres féminins (une fille à la batterie et une fille à la guitare). J’ai assisté à des solos de guitare techniques, un chant profond et une belle harmonie globale. C’est moins mon délire, mais ça fonctionne bien.

CRYOGENICAL EXCISION | Brutal Death Metal : Avec un nom pareil, il était sûr que le groupe allait envoyer un son brutal et le public allait enchaîner les circle pits. C’est ce qui s’est passé, on s’en est pris plein la tronche, dans le bon sens du terme. Les grunts sont puissants, la guitare est bien lourde. À tel point que le son a saturé à quelques instants (Rires). C’était explosif !

VORTEX OF END | Blackened Death : Quelle incroyable claque ! (encore un superlatif, mais il y a de quoi). C’est mon coup de cœur du festival ! Avec leurs flambeaux qui crament sur la scène et leurs tenues tout droit sorties du film Mad Max, ces guerriers post-apocalyptiques m’ont rendue… Furiosa ! Oui, la voix est pleine de hargne, les instruments frappent comme du metal. J’avoue, je suis allée me taper toute la discographie après le fest.

ALUK TODOLO | Occult Rock : Changement d’ambiance. Juste après Vortex, arrive un groupe totalement différent, guitare et batterie. Aucun chant, mais une musique planante, progressive, atmosphérique, expérimentale. Le son est totalement magnétique, je me suis laissé embarquer par ces envolées.

MERCYLESS | Old School Death : Le dernier groupe à passer est bien connu des puristes. Comme attendu, les growls sont puissants. Comme je suis de loin la scène death, je ne m’attendais à rien de spécial les concernant. Belle surprise au tournant, ça m’a rappelé certains morceaux de Sepultura, une formation qui m’a fait découvrir la musique metal il y a moult années. J’y ai ressenti un certain sentiment nostalgique. Vraiment cool !

J’arrive à la fin de ce report, autant dire qu’il était dense, mais c’était mon premier ici et je voulais vous impressionner (Rires). Encore une fois, le festival prouve sa valeur avec une programmation éclectique et pointue. Si, de prime abord, cela peut paraître étonnant de lier culture bretonne, druidisme et metal, le Samaïn Fest y parvient très bien. Et comme on ne juge pas un livre à sa couverture, c’est également le cas pour le festival, qui, reste pour moi, malgré tout, un rendez-vous incontournable de la fin octobre.

TOP GROUPES :
VORTEX OF END
CIRCLES OV HELL
SANG FROID