CHRONIQUES CONCERTS

Il y a un peu plus de deux ans, après les périodes difficiles de confinements successifs, nous assistions au concert de WARDRUNA. Ce moment fut mémorable, magique même. Après ce que nous avions collectivement traversé, il était bon de communier à nouveau dans une salle de concert bien remplie et de profiter d’un instant hors du temps. SOUNDS LIKE HELL nous a fait l’honneur de réitérer la venue du groupe norvégien dans cette même salle de l’Amphithéâtre, qui, reconnaissons-le, est parfaitement adaptée pour accueillir une formation de ce calibre.

Pas de première partie cette fois. Pas de nouveau KALANDRA à découvrir en ouverture. Un peu dommage, car la soirée se fait plus courte, et l’ambiance si particulière des groupes de ce style nous donne toujours envie d’en profiter davantage. Cela ne nous empêchera pas de savourer une bonne heure et demie de WARDRUNA, qui fait son entrée au son des corbeaux avec « Kvitran » et « Skugge ». La magie opère instantanément. On se laisse très vite absorber dans cet univers musical empreint d’onirisme.

Einar a raison lorsqu’il déclare que cette musique n’a pas de frontières. Elle est faite pour tout le monde, car elle puise ses racines dans une forme primitive, ce qui la rend si puissante et touchante. WARDRUNA fait partie de ces groupes qui vont chercher au plus profond de nous-mêmes pour provoquer des émotions rares, celles qui vous font frissonner intensément. Après, à chacun sa sensibilité, mais il est difficile de résister à un morceau comme « Voluspa », surtout lorsqu’il est mis en scène de manière aussi remarquable.

Les décors de scène, mêlant végétation et filets de camouflage, apportent une dimension naturelle tout en donnant une ampleur grandiose aux fonds et côtés de scène. La projection des ombres, un procédé simple mais terriblement efficace, confère une puissance visuelle incroyable. Tout est minutieusement travaillé, avec une sobriété maîtrisée mais percutante. Il ne reste plus qu’à s’installer confortablement dans son fauteuil et se laisser emporter par la beauté et la puissance de titres tels que « Tyr », « Runaljod » ou l’incroyable « Fehu ».

Impossible de conclure ce concert sans passer par « Helvegen », avant un rappel qu’Einar assume seul, armé de son jouhikko, pour une interprétation de « Snake Pit Poetry », morceau issu de la bande originale de la série Vikings.

WARDRUNA nous a, une fois encore, transportés hors du temps avec un concert d’une beauté et d’une puissance absolues. On regrette un peu l’absence de première partie, qui aurait prolongé les festivités, mais cela n’enlève rien à la singularité et à la qualité du moment. Un grand merci à SOUNDS LIKE HELL pour votre travail et votre savoir-faire en matière d’organisation et de programmation.