CHRONIQUES CONCERTS

C'est le retour de DARK TRANQUILLITY à Lyon, et les plus anciens du public local connaissent très bien ce groupe suédois. En effet, c'est la onzième fois que le groupe fait halte à Lyon depuis 1996. On a grandi avec eux, et ils ont grandi avec nous. C'est un rendez-vous régulier, une relation qui dure et qui se concrétise ce soir par un plateau bien chargé, mais de grande qualité, avec MOONSPELL, WOLFHEART et HIRAES. Le tout est organisé par les infatigables de SOUNDS LIKE HELL, que l'on remercie une nouvelle fois pour leur travail et leur savoir-faire au sein de la scène metal lyonnaise.

La soirée débute avec les Allemands de HIRAES, qui donnent leur tout premier concert à Lyon. Il faut dire que le groupe s'est formé en 2020, et si l'on prend en compte la crise sanitaire, HIRAES se trouve déjà propulsé sur une belle affiche, même si la durée de leur set est très courte et que la salle est encore loin d'être remplie. HIRAES est pourtant un groupe à découvrir. Il s'agit, en effet, des anciens membres du groupe de death mélodique DAWN OF DISEASE, désormais de retour avec Britta (CHAOS RISING, CRITICAL MESS) au chant, toujours dans un style death mélodique. Le résultat fonctionne particulièrement bien, et on ne peut que recommander ce groupe.

WOLFHEART est aussi de la partie pour son troisième concert à Lyon depuis sa formation. Le multi-instrumentaliste Tuomas SAUKKONEN a formé ce groupe en 2013 après le split de BEFORE THE DAWN. Aujourd'hui, il est à la tête de deux formations de death mélodique des plus intéressantes : WOLFHEART et BEFORE THE DAWN, reformé en 2021. Depuis, on s'habitue à voir WOLFHEART en première partie de nombreux groupes de légende, et on apprécie. Le groupe gagne en puissance et en assurance à chaque venue. Les albums s'enchaînent rapidement, et le groupe semble toujours avoir une actualité brûlante sans perdre en qualité. La petite nouveauté visuelle de cette tournée est la présence de pieds de micro ornés de têtes de cerfs : de très belles pièces. Pour le reste, le groupe assure un show très bien mené, avec une setlist et une exécution impeccables. Sa présence aux côtés des légendes que sont MOONSPELL et DARK TRANQUILLITY donne envie de briller, et WOLFHEART y parvient sans aucun problème. Une valeur sûre en pleine ascension.

MOONSPELL est de retour dans la région où tout a commencé à devenir sérieux pour lui. Souvenez-vous du premier album, « Under The Moonspell » en 1994 : il a été signé chez Adipocère. Trente ans déjà, et le groupe est toujours là. Certes, le temps a amené quelques modifications au line-up, avec la dernière en date étant le remplacement du batteur par Hugo RIBEIRO. Ce changement semble avoir donné un coup de boost au groupe, comme s'il avait été rebranché sur un voltage plus élevé. La setlist de ce soir couvre différentes époques musicales du groupe, allant de « Irreligious » à « Extinct », en passant par « Sin/Pecado » et « Memorial ». Étonnamment, le groupe n'explore pas son dernier album, « Hermitage », même si celui-ci est moins agressif que ses précédents opus. Cette balade dans leur discographie avec des titres comme « Abysmo », « Extinct », « Everything Invaded », « Mephisto » et les incontournables « Alma Mater » et « Full Moon Madness » met tout le monde d'accord. MOONSPELL prouve à nouveau sa stature de légende du metal avec un show simple mais terriblement efficace. Mention spéciale à Fernando RIBEIRO, un frontman au charisme indéniable.

DARK TRANQUILLITY clôt cette soirée mémorable, confirmant une nouvelle fois tout ce qu'ils ont à offrir. Avec un line-up stabilisé, le groupe se présente en grande forme. Depuis sa formation en 1989, DARK TRANQUILLITY a vu défiler de nombreux musiciens, mais son pilier Mikael STANNE (au chant depuis 1994) et Martin BRÄNDSTRÖM (aux claviers depuis 1999) garantissent une unité solide. Le groupe interprète six titres de son dernier album, « Endtime Signals », enrichis de douze morceaux issus de leur incroyable catalogue. Si le groupe s'est adouci avec le temps, passant du death metal à un death mélodique souvent plus mélodique que death, il n'a rien perdu de son énergie. « Unforgivable », « Our Disconnect » et « The Last Imagination » en sont de bons exemples.
Retrouver des morceaux plus anciens comme « Hours Passed In Exile », « Final Resistance » ou « Empty Me » est également un régal. Le moment fort reste « Therein ». La salle semblait attendre ce titre avec impatience, et il faut dire que « Projector » a marqué son époque dans le monde du metal. Les fans, anciens et nouveaux, reprennent en chœur les paroles du refrain, offrant un moment inoubliable avant un rappel composé de « The Wonders At Your Feet », « Lost To Apathy » et « Misery's Crown ».

Une soirée réussie où la salle a littéralement surchauffé. Il est réconfortant de voir un public se déplacer en masse pour des groupes qui ont encore tant à offrir. Ces histoires qui perdurent créent des piliers auxquels on peut se rattacher, et c'est précieux. Merci encore pour votre travail, SOUNDS LIKE HELL.