CHRONIQUES CONCERTS

Et c’est reparti pour la seconde partie. La chaleur va-t-elle avoir raison de nous ? Le manque de sommeil va-t-il anéantir notre faim de vivre ? La chanteuse de Linkin Park sera-t-elle assez en forme ? Tant de questions haletantes auxquelles vous aurez des réponses en lisant de Live-report !
Deux jours et deux ambiances, un samedi sans aucun passage sur les mainstages et un dimanche entièrement consacré à celles-ci, la vie d’un festivalier quoi, pleine d’éclectisme, d’envie de découverte et d’ouverture d’esprit, tant de qualités manquantes aux haters du festival.

Samedi 21 juin :

Lunar Tombfields - Atmospheric Black Metal

Le (jeune) duo nantais m’a véritablement transporté. Une belle intensité mêlée aux dissonantes harmonies atmosphériques portée par les titres de l’excellent dernier album « An arrow to the sun », voilà ce que Lunar Tombfields a proposé à une Temple séduite et impressionnée.
Les amateurs ont apprécié cette ½ de chaos, même si, à 11 h du matin, ça fait tôt.


Witch Club Satan - Black Metal

La sensation de mon HF, le trio Witch Club Satan. Une ½ de pure folie furieuse par trois sorcières norvégiennes. Un black metal/punk aride et brutal, des textes hurlés évoquant les ancêtres et les femmes brûlées vives sur les bûchers. Des musiciennes habitées et engagées qui ont conquis un public médusé mais ravi d’avoir assisté à une telle prestation.
Merci au HF de nous proposer de telles pépites relativement underground.


Urne - Progressive Metal

J’avais déjà eu l’occasion de voir Urne en 1er partie de plusieurs groupes et je dois bien avouer qu’à chaque fois, j’ai été conquis, ce qui n’est pas toujours le cas de tous les groupes de 1ère partie.
Un stoner/sludge bien rentre dedans, massif et puissant mené par un chanteur/bassiste impressionnant, voilà la recette des Anglais pour nous mettre K.O. C’est irrésistible, on ne peut qu’adhérer, une véritable réussite.

Persefone - Progressive Death Metal

Ne nous mentons pas, à 16 h sous l'Altar avec près de 40°, on commence à accuser le coup ! Cela n’entamera pas notre désir pour Persefone et son death metal mélodique.
Séduits, nous le fûmes : un set parfait, des chansons poignantes et un chanteur souriant, j'ai beaucoup apprécié.

Grima - Atmospheric Black Metal

Grima, c’est clairement le groupe qui monte. Les Russes mêlent pagan/folk/black avec aisance et qualité. Ajoutez à cela une mise en scène et des costumes magnifiques, vous tenez une valeur sûre du genre.
J’en suis resté charmé et ébloui.

Abbath - Black Metal

Bon, quand le patron décide de nous faire un set d’Immortal avec ses copains, afin de remettre les pendules à l’heure, on dit quoi ?
Eh bah, rien, on se tait, monsieur, et on prend sa claque. Est-il vraiment besoin de vous dire à quel point c’était délectable ? Je ne pense pas, j’ai vibré, chanté et remercié Abbath Doom Occulta pour ce cadeau.

Leprous - Progressive Metal

Peu importe le nombre de fois que l’on assiste à un concert de Leprous, l’émotion reste intacte. Un chanteur charismatique, des titres épiques, de véritables épopées, la recette du bonheur en quelque sorte. Reste le mystère d’une programmation sous l'Altar !! pour, très clairement, un groupe de Mainstage.

Turnstile - Hardcore Punk

Alors, qu'en est-il de cet OVNI Turnstile ? Intronisés comme la relève de notre scène bien-aimée, les gamins de Baltimore allaient-ils nous en donner pour notre argent ?
Ce fut pire que ça… Rarement une Warzone fut aussi bouillante et agitée que durant le set des Américains. Les titres hardcore/pop/punk aident bien à la fiesta, c’est sûr, mais là ce fut bien plus que ça, une communion menée par un Brendan Yates un peu autiste mais très charismatique, des vagues de slammeurs, du mosh, de la sueur et une énergie communicative.
Un grand moment d’exaltation collective bienfaisante, merci les mecs ! Même le boss Ben Barbaud était devant la scène pour assister à ça.


Dimanche 22 juin :

Ashen - Progressive Metalcore

Une belle découverte pour moi, un groupe bien en place qui avait certainement beaucoup travaillé sa prestation. Des titres efficaces et une présence sur scène digne des plus grandes pointures du style. Ashen a gagné des fans ce dimanche.

Novelists - Progressive Metalcore

Ce groupe est, pour moi, LE groupe du moment. Un album parfait, des textes puissants et des titres aux riffs marquants, Novelists est parfaitement positionné dans son époque et mérite une reconnaissance mondiale. Le show proposé en ce dimanche matin était parfait, rien à reprocher. Camille au chant avait sans doute la pétoche mais ça ne s’est pas vu et les autres étaient tout sourire, un excellent moment.

Poppy - Alternative Metal / Electropop

Bof, encore une sensation des réseaux sociaux, j’imagine ? Aussi vite vu qu’oublié, de la pop teintée de guitares (peut-être), une jeune fille qui ne communique pas et des titres calibrés, next !

Lorna Shore – Deathcore

J’avais été déçu du passage de Lorna Shore en 2023, trop froid, pas de communication et aucun mouvement sur scène. Cela a-t-il été mieux en 2025 ? Un peu, oui, déjà sur les interactions avec le public, Will Ramos s’est considérablement réchauffé et nous emmène plus avec lui. Cependant personne ne bouge de ses 2m², ça, c’est une constante.
Sinon, musicalement, c’est une boucherie, quelle incroyable débauche d’énergie et de violence, c’est un rouleau compresseur qui nous a terrassés, Lorna Shore c’est à ressentir au moins une fois.

Eagles Of Death Metal - Hard Rock

Que dire ? Ce genre de prestation n'est pas désagréable car le gars est sympa, avenant et super bon communiquant, les titres efficaces et tout est bien ficelé. Toutefois, on se dit qu’on s’ennuie un peu. Peut-être la fatigue, la chaleur ou les deux, je ne sais quoi penser.

Motionless In White – Metalcore

Un des fers de lance du metalcore, une référence du style, Motionless in White a cartonné sans peine, grâce à des tubes imparables, une bonne scénographie et un grand professionnalisme.
J'étais entouré de fans enjouées qui chantaient absolument toutes les paroles, une joie communicative et même si ce n’est pas, a priori, ma tasse de thé, je me suis laissé prendre avec plaisir.

A Day To Remember – Easycore

Un groupe que je ne connaissais que de nom et qui me semblait avoir une image assez gentillette, pop/punk et une musique pas très intéressante. Que nenni, quel bon moment j’ai passé. Une véritable fête « feel good », certes c’est super gentillet, mais ADTR est extrêmement fédérateur et festif, c’est indéniable. Des confettis, en veux-tu, en voilà, des interactions, du fun et des sourires, un super moment. Je ne vais pas me mettre à écouter ce groupe, mais j’ai passé un bon moment.

Cypress Hill – Rap

Voilà, on est au bout du délire, je n’ai rien contre Cypress Hill, mais c’est vraiment hors sujet. Ceux qui ont semblé être dans le mood étaient là parce qu’ils attendaient Linkin Park, c’est tout. On s’est fait chier, les gars !
En plus c’était fin mou et ça ne touche pas plus que ça les métalleux présents, en vérité.
Anecdote véridique : c'est le seul concert où un bénévole (bien alcoolisé) est venu chercher la merde. Vu mon état de fatigue et mon manque de patience, j’ai vite expédié le problème.
Bref, non, M. Hellfest, ce n’est pas une bonne idée !!!, faites venir des groupes de metal dans votre festival de metal !

Falling In Reverse - Pop Punk / Alternative Metal

Pour beaucoup, la claque de cette journée Mainstage. Ronnie Radke est magnétique, insolent, communicant et super attractif.
Parfaitement exécuté, ce live fut intense et démentiel, je connais plutôt bien FIR (grâce à ma compagne, je l’avoue) et j’étais impatient de voir de mes yeux ce phénomène, je n’ai pas été déçu, un véritable « popular monster » que le Hellfest a salué comme il se doit.
Quand on assiste à ce genre de concert, on comprend bien pourquoi le monde est en pamoison devant Ronnie.

Linkin Park - Nu Metal

Le Hellfest avait tremblé tout le samedi sur la présence de LP car la chanteuse était malade et avait annulé un concert en Suisse. Ouf, les fans fut rassuré en entendant les balances tôt le matin.

Je ne suis pas particulièrement fan du groupe (c’est générationnel, rien d’autre) et je ne m’attendais à rien, je me suis allongé devant les écrans, tranquille. Eh bien au bout de 3 morceaux, j’étais debout au milieu.
À mes yeux, ce fut un bon live, à la différence de beaucoup de groupes américains qui font juste le job et se barrent, Linkin Park a su créer une ambiance et a su, tout en surfant sur la nostalgie, se positionner dans son époque. En gros convaincre les fans historiques, les vieux machins et les curieux.
Pour finir, j’ai passé un bon moment de communion. Au passage, disons-le tout net : la chanteuse Emily Armstrong assure grave, même si sur les 1ers titres elle s’est économisée, une fois les chevaux lâchés c’était volcanique.