CHRONIQUES CONCERTS

Le week-end dernier, j’ai quitté Rennes pour me rendre au pays du Muscadet, à la découverte d’un festival : le WeStill. Cette année, l’événement soufflait ses neuf bougies et affichait sold out ! J’étais donc ravie de faire partie des privilégiés à pouvoir y assister. Pourtant, c’était pour moi une totale découverte, car je suis plus habituée, vous le savez, aux soirées metal extrême et underground. Toutefois, j’ai abordé ce festival avec une très grande curiosité et avec l’espoir de découvrir de nouvelles pépites musicales.
Le WeStill s’est déroulé à Vallet (44), dans la salle du Champilambart, un lieu culturel qui accueille aussi le Muscadeath, que vous connaissez sans doute. Doté d’un espace presse, d’un merch bien garni et de plusieurs points de restauration, on avait de nombreux spots où se poser entre les concerts. Au merch, luthiers, disquaires, illustrateurs, tatoueurs et pierceurs se côtoyaient. J’ai particulièrement apprécié discuter avec l’équipe de Totem Cat Records, que je salue bien bas s’ils me lisent. Côté restauration, on avait le choix entre asiatique, indien et plats franchouillards (tartiflette, mogette, etc.), on n’est pas ressortis le ventre vide, bien au contraire. Pour les bars, l’événement faisait la part belle aux bières et vins locaux, une initiative que je valide totalement. D’une manière générale, tout était fait pour se sentir bien, dans une ambiance chaleureuse et en toute sécurité. Bravo à l’organisation pour ça ! Toutes les conditions étaient donc réunies pour assister à deux jours de concerts stoner, desert rock et doom.

JOUR 1
WORMSAND | Stoner, sludge : La musique de Wormsand fait planer, entre passages mélodiques doux et voix claire profonde. Je me suis laissée envelopper par ces sonorités veloutées.
MEPHISTOFELES | Psych rock : J’étais particulièrement attentive à ce groupe car je devais les rencontrer juste après pour une interview, qui sans doute les marquera longtemps (rires). Les Argentins nous ont envoûtés avec leur rock vintage et psychédélique. Un vrai trip aux confins de l’esprit, à la croisée d’Electric Wizard et d’Uncle Acid and the Deadbeats.
MONKEYS ON MARS | Heavy rock : Après une pause, j’ai rejoint le concert du supergroupe qui fusionne Mars Red Sky et Monkey 3. Pas du tout déçue du voyage, c’était la première fois que je voyais deux batteries sur scène. C’était un mur de son totalement abrasif, avec des nappes cosmiques, complètement extraterrestres. Je suis ressortie de là en disant “Waouh”.
GRAVEYARD | Hard rock : Là, on bascule dans un genre différent. Malgré le fait que cela sonne très américain dans le style, ce sont des Suédois qui jouent. Du pur rock’n’roll, avec un son authentique, qui flirte clairement avec le blues.

JOUR 2
STARMONGER | Psych doom, fuzz rock : J’ai été accueillie à mon arrivée par le groupe parisien qui a fait montre d’une belle énergie. Je crois que c’est ma plus belle découverte, j’ai adoré la voix du chanteur et les passages progressifs, le tout très bien maîtrisé. Fascinant !
WYTCH HAZEL | Heavy metal : L’album “V Lamentations” a été chroniqué il y a peu par mon collègue Avalon, qui avait trouvé que le groupe apportait un vrai vent d’optimisme. Effectivement, le quatuor britannique, tous de blanc vêtus, est arrivé avec le sourire et a diffusé de très bonnes vibes, teintées de folk. C’était super !
CASTLE RAT | Doom : On ne présente plus la formation new-yorkaise, actuellement en tournée pour défendre son album “The Bestiary”, sorti en septembre dernier. Portée par Riley Pinkerton au chant, la troupe déploie une prestation scénique calibrée au millimètre, avec combats à l’épée et crachats de sang. Outre les costumes, la musique était folle, avec ce petit charme vintage qui caractérise le style unique du groupe, inspiré de l’univers médiéval fantastique à la “Xena”. Mon set préféré du festival !
DVNE | Sludge, stoner metal : Je retrouve mes habitudes avec ce groupe, qui oscille entre chant clair et chant hurlé, avec une avalanche de guitares saturées. J’ai beaucoup apprécié le côté progressif de l’ensemble, qui développe une multiplicité d’univers sonores. Une très belle découverte.
ORANGE GOBLIN | Stoner : Les tauliers du genre ont clôturé en beauté le WeStill. Un concert tout particulier pour eux comme pour nous, car il s’agit de l’une de leurs dernières prestations avant de rempiler les guitares. En effet, un concert d’adieu est prévu à Londres en décembre 2025. Dans ce contexte, on sentait que les membres partageaient ces derniers moments de complicité avec intensité et émotion. Musicalement, OG n’a pas dérogé à sa réputation, avec des riffs solides et la voix rauque et puissante de Ben Ward. Une page se tourne…

TOP GROUPES :
CASTLE RAT
MEPHISTOFELES
STARMONGER

Somme toute, c’est un joli petit week-end que j’ai passé au WeStill. Comme attendu, j’y ai fait de nombreuses découvertes et c’était un vrai plaisir que d’être là. Difficile de trouver des défauts pour nuancer mon propos, mais une seule ombre était présente au tableau : quand on était tout devant la scène, parfois on n’entendait pas du tout les chanteurs, notamment pendant la prestation de Wytch Hazel. Excepté ce détail, les deux jours se sont déroulés sans accroc, de mon point de vue, grâce à des bénévoles motivés, souriants et une organisation fluide. Merci pour ce bel accueil et, je l’espère, à l’année prochaine pour fêter les dix ans en grande pompe !