CHRONIQUES DE CONCERTS

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ARKAN - Paris
Avec : ARKAN, ELEVENTH PLAGUE, AMANYTE
Date du concert : 24-10-2008  
Lieu : Scène Bastille - [ 75 ]  
Affluence : 210  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 28 octobre 2008 - Chroniqueur : Pump-Kins - Photographe : Pumpkins  


Ce vendredi soir, à la Scène Bastille, soirée tranquille, dénuée de toute prétention, sous le signe de la variété musicale : Elianor nous a concocté une affiche des plus disparates, composée de Amanyte, Eleventh Plague et Arkan, la fameuse tête d'affiche. Après une longue attente dans le froid parisien, le concert daigne enfin commencer...

C'est Amanyte, groupe de métal arrageois remettant curieusement en cause son nom avec beaucoup d'humour, à qui incombe la tâche d'ouvrir les hostilités. C'est un métal simple, oscillant sans peine entre un rock atmosphérique à vocals clean et un métal agressifs aux screams hargneux qui nous est délivré, sans excédents scénique ni gros attirail vestimentaire. En bref : en toute simplicité. Cependant, leur setlist est loin d'être banale puisque, comme je l'ai dit plus haut, il y a une véritable mosaïque de style qui défile tout au long du show, qui alterne passages chantés et couplets presque parlés, mais aussi paroles anglaises et textes français saugrenus : tel le morceau "Skyso" (sur le comportement des gens dans leur voiture), "Rat d'égout" (et je vous épargnerais les nombreux synonymes énumérés par le frontman), ou encore celle sur les aliments et l'appareil digestif qui nous pousse à nous demander (je cite) : "Mais pendant encore combien de temps allons-nous bouffer cette merd* ?". On pourra noter les soli remarquablement interprétés par le guitariste, ainsi que sa présence scénique, se distinguant des autres par le fait qu'il n'est pas statique. Mais aussi, le chanteur qui excelle au chant, qu'il soit cleaneux ou screameux, ainsi qu'à la guitare et au violoncelle. Seul bémol : un micro très fragile qui se casse un plein morceau. Les échanges avec le public sont un peu éprouvants, car ce dernier n'est pas très réceptif, de plus la fin abrupte des morceaux laisse un blanc à chaque achèvements de titre. Mais le groupe fait preuve de dérision et de sarcasme ce qui tend à détendre l'auditoire. C'est globalement un bon set, qui laisse à présumer que le groupe pourrait évoluer, progresser, prospérer... En commençant bien sûr par la création d'un Myspace.

Au tour d'Eleventh Plague d'enflammer l'estrade de la Scène Bastille. Ce groupe francilien qui compte bien "révolutionner le heavy métal" va marquer un gros contraste après Amanyte. En effet, on a plus l'impression de voir en face de soi un groupe de heavy métal américain old school des années 80, plutôt qu'un combo français de la nouvelle vague. On retrouve un Speed Métal plus violent et plus lourd que dans Sonata Arctica par exemple, alors que les voix des chanteurs sont proches : on pourrait comparer le chant de Jérémie à celui de Timo Kotipelto (Stratovarius) ou même parfois à King Diamond en ce qui concerne les montées impressionnantes dans les aigus; leader qui, lors de longs soli à couper le souffle, s'adonne à la airguitar. Le batteur, malgré le fait d'être entreposé au coin reculé de l'extrême gauche de la scène, s'en donne à cœur joie et apporte beaucoup de dynamisme à la prestation du combo. Igor, le guitariste solo, ré-accorde ses guitares en plein morceaux ce qui laisse à penser que l'organisation de ce coté-là est plutôt mauvaise. Comme l'indique l'appellation de "combo", ils sont 5 sur scène, ce qui leur laisse peu de place pour se déplacer. Toujours est-il qu'ils ont une bonne présence scénique. Les morceaux s'enchainent en ne laissant aucun répit ni au groupe, ni à la fosse certes plutôt passive. On retrouve la même touche humoristique que le groupe précédent, avec l'interprétation d'un morceau sur les nains de jardin... Original me direz-vous. Le frontman invite la fosse à participer, à répéter après lui, à reprendre en cœur sur l'air de leur titre Ordinary Man. Cependant, le set est écourter pour cause de temps limité, mais il se conclut en beauté avec la reprise de Master of Puppet (cover de Metallica, inutile de le préciser). La set list est plus courte que celle d'Amanyte, mais les morceaux sont clairement plus longs. C'est globalement un set interprété à 3000 à l'heure, où basses et guitares s'accouplent en un même rythme effréné, et qu'on pourrait qualifier de "set qui patate bien" comme le dit si bien leur leader.

Arkan, les tant attendus, débarquent sur scène avec des bonnes dizaines de minutes de retard. Bien entendu, le groupe est connu pour son Death Métal Oriental, je ne vous apprend rien. Mais ce soir, tout particulièrement, un touche féminine est ajoutée au show : Sandra du groupe The Outburst vient ajouter des "ooooohhhhhh" et des "aaaaaaaahhhhhh" à consonances orientales qui accentuent encore plus l'originalité du groupe, à l'aide également des fumigènes aux extrémités de la scène. Le son est de moins bonne qualité que pour les deux premières parties, et c'est dommage car cela rend les morceaux plus linéaires tout en étant plus chaotiques. Les clean vocals interprétés par Abder sont largement mis en avant comparé aux screams de Florent qui sont quasiment inaudibles. Le combo et la jeune chanteuse occupent pleinement la scène, si bien d'ailleurs qu'ils se heurtent souvent et que la prestation scénique paraît parfois maladroite. L'ouverture du set se fait par leurs hits "Groans of the Abyss" suivit de "Lords of Decline", accompagnés par la vocaliste de The Outburst qui surjoue beaucoup sa gestuelle sur scène. On pourra aussi noter leur 3ème hit, "Tied Fates", au milieu du set. La fin du set est remarquable, puisqu'on assiste tout d'abord à "The 7 Gates" qu'ils arrêteront en cours pour motiver la foule et reprendront ensuite le fil, faisant sauter la fosse sur cette "jump version"; s'ensuit, "Lama Bada" qui marque un interlude oriental, Abder et Mus s'emparant respectivement d'une Derbouka et d'un Oud, pour accompagner Adel, chanteur oriental; puis, vient le tour de Defying the Idols et son intro enivrante; ainsi que Didi, cover de Cheb Khaled, le "Roi du Raï", qui fut joué d'une façon tout à fait magnifiquissime (les mots me manquent); et pour finir Chaos Cypher, un bon gros morceau de Death pur pour conclure la soirée en beauté. Comme je l'avais précisé dans mon précédent live report de Arkan, l'entente entre les membres du groupe est vraiment très forte, et les sourires infatigables peint sur leurs visages sont des plus sympatico-chaleureux. In globo, Arkan est un groupe taillé autant pour la scène que pour les albums, c'est dire si leur prestation fut bonne.

Deux très bonnes découvertes en ce qui concerne les premières parties, pour ma part. Grâce à ce concert, dans la lignée de son talent habituel, Arkan conserve le titre d'un des groupes de métal français les plus prometteurs. Je félicite également Elianor pour cette affiche "diverse et variée" qui a offert un beau panel de la virtuosité du métal français à ceux qui y ont assisté.


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