Il y a tête d'affiche et Tête d'affiche, des groupes qui donnent envie de se déplacer lorsqu'ils sont là et d'autres qui ne seraient à rater pour rien au monde. Et ce soir, c'est une affiche à ne rater pour rien au monde que propose les infatigables de My Reference Events, bien décidés à mettre le mois de Novembre à feu et à sang avec un programme...démentiel. Mais pour le moment, retour en cette froide soirée d'Octobre, où personne ne se fait prier pour entrer dans la salle à l'ouverture des portes.

Mais si les spectateurs se pressent pour entrer, force est de constater que le public est très peu nombreux pour la prestation de Fear My Thoughts. Avec une discographie et une notoriété respectable, les allemands ne se montrent cependant pas vraiment à la hauteur de l'évènement. Jeu de scène médiocre, light inexistants, pas de quoi fouetter un kangourou sur ce show pour le moins très limité. Les compos tirés de leur dernière album « Isolation » sont pourtant agréables à écouter, avec des apports mélodiques changeant un peu du metal core habituel, mais non, le groupe peine à faire passer le courant. Les derniers titres commencent à faire hocher de la tête le jeune public présent, peut être qu'avec une demi heure de plus? Mais nous n'avons pas toute la soirée, alors place à Poison Black.

Les concerts pendant les vacances scolaires? C'est toujours une bonne idée car permet à tous les plus jeunots de venir assister aux évènements. Et rien à dire, le sang frais semble très réceptif aux sonorités de la nouvelle formation arrivant sur les planches, mais pas seulement. Poison Black se voit acclamé par un bon noyau de fans, beaucoup chantant en intégrale des paroles des titres joués ce soir. Guidés par l'excellent Ville Laihiala, qui sait bien comment mener un spectacle, les finlandais se font plaisir dans une prestation à l'intensité croissante. Le moteur chauffe, avec des titres goth métal à la sauce Sentenced (of course) bourrés d'arrangements aux claviers, une petite touche de glam et la machine s'emballe avec des guitares plus lourdes et sur un train final plus soutenu. Cependant, rien de froid chez Poison Black, tout est très propre, très net, très accessible, avec un certain lissage peut être à critiquer. Efficace, sans pour autant être transcendants, la prestation demeure satisfaisante comme en témoigne la salle bien remplie, unanime, et bien chaude pour planter ses crocs dans la tête d'affiche.

Changement de décor, spots en pagaille (mais écran projecteur complètement accessoire et inutile), c'est un autre standing qui s'installe, transformant l'espace en scène 4 étoiles pour Dark Tranquillity. A peine les suédois arrivés sur scène et voilà que la soirée prend instantanément une autre dimension. Véritable tuerie scénique et sonore, Dark Tranquillity dévore littéralement l'espace et s'approprie les lieux. Dispositif sans fil oblige, les musiciens sont libres d'évoluer à leur gré sur les planches, et ne s'en privent pas! La palme revenant évidement à un frontmann au charisme non pas dominateur mais charmeur et sympathique. Amis masculins, enchainez donc vos copines aux barrières car sinon, ce singulier personnage ne se privera pas de les tirer à lui, pour entamer une danse sur scène, et ce sans se faire prier. Et oui, et quand je dis « danse » ce sont de véritables déhanchés qui sont exécutés devant des yeux ébahis. Alors que les titres s'enchaînent avec intensité, c'est une ambiance de bonne humeur et de franche camaraderie qui s'installe : les slammers sont aidés à monter sur scène, les musiciens défilent et posent, hilares, et déroulent avec une facilité déconcertante! ah, qu'il paraît facile de jouer de la guitare comme ça, vu d'en dessous...et quelle voix, modèle de puissance, le tout en toute décontraction, bien entendu. Et tout y passe, depuis « The Mind's I » à « Fiction » c'est la fête au Ninkasi! Un show intense, parfait, il n'y à pas d'autre mots.

Après un tel coup d'éclat, les groupes précédents auront totalement été occultés. Chers amis, Dark Tranquillity sur scène c'est quelque chose! Des surprises, de la bonne humeur, du son énorme, un esprit professionnel de bout en bout de l'évènement, s'il ne fallait utiliser que quelques mots pour résumer : le meilleur concert de ce début d'année.