Dressing code exigé ce soir : baggy, sweet shirt à capuche et T-shirt de Dagoba, de préférence; voilà donc un jeune public très excité qui arrive aux portes du CCO, bien accueilli par la très sympathique et sérieuse (comme quoi l'un n'empêche pas l'autre) équipe de Mediatone. Tout est parfaitement mis en place pour encadrer dans les meilleures conditions un public dès le départ non négligeable et qui surtout affiche d'entrée de jeu une certaine volonté d'en découdre.

Ainsi, si certains ne sont pas particulièrement pressés d'assister à la prestation de Doberman Crew, d'autres agitent déjà vigoureusement les bras devant la scène. Pourtant, dans son ensemble, le mélange hardcore/fusion made in France libéré par le groupe a du mal à prendre et mis à part le chanteur qui affiche un certain engagement, le reste de la « crew » demeure plus tranquille. Les grosses guitares saccadées sont là et le frontman crache ses textes, mais au final, beaucoup de bruit pour pas grand chose, mis à,part du coté des plus jeunes ne se feront pas prier pour pogotter et brasser dans la fosse. En fin de soirée, peu seront certainement à se remémorer le set des ex Douze-33. Mais il faut bien dire que 90% des spectateurs ne sont venus ce soir que pour une seule raison et ne paraissent que très peu concernés par la succession des évènements précédents la tête d'affiche.

Il y aura cependant un deuxième groupe et les impatients pourront donner libre court à leurs envies de se défouler avec le retour à Lyon d'Eyeless. Comme lors de leur dernier passage, les montpelliérains ne font pas dans la dentelle et leur hardcore veiné de death suédois fait mouche dans l'assistance. Malgré des titres efficaces en live comme « The game of fear », largement repris en cœur, il faudra bien convenir d'un son global manquant toutefois un peu d'originalité. Rien de tel qu'un bon braveheart pour motiver l'assistance et c'est reparti. Les musiciens y mettent de la bonne volonté et se donnent mais manquent encore d'un peu de prestance ou de charisme pour développer un set réellement redoutable. Pour ce soir, l'énergie sera toutefois au rendez vous et l'ambiance bien chaude, c'est l'essentiel.

Restons dans le sud où il fait bien chaud, et avec les marseillais de Dagoba qui entament sans trop tarder une opération climatisation équatoriale sur la salle. Au programme : moiteur, chaleur, sueur...et big bang musical.
Certain auront certainement beaucoup à redire sur l'album « Face of the colossus », mais sur les planches, le groupe prend une toute autre dimension, « explose » serait même plus approprié. Tout le set n'est effectivement taillé que pour le headbang, il est tout simplement impossible de rester inactif face au son énorme produit ainsi qu'à la présence des musiciens. Circle pit, braveheart, (mais pas de slam, les slammers étant évacués fissa par un roadie aux taquets!) tout est organisé pour créer le plus de mouvement dans la salle, où tout le monde participe d'ailleurs avec plaisir. Et pas de répit, le métal moderne de Dagoba se déroule de manière écrasante, les compositions assénées avec violence et tout s'enchaine, très rapidement, trop rapidement peut être car le set sera intense certes, mais trop bref. Petit clin d'œil à Dimmu Borgir pour faire parler la double, par ailleurs peu silencieuse, le groupe affiche une maitrise totale d'une prestation live, faisant plus parler les guitares et éclipsant les passages de synthés, un choix technique on ne peut plus approprié pour accroitre le rendement! Mention spéciale pour le frontman qui donne tout ce soir, les premiers rangs se souviendront de son headbang cheveux mouillés...

Avec une prestation tout simplement écrasante, Dagoba aura tout simplement occulté totalement les formations de première partie, et ce avec un set très court, une prestation tout simplement énorme. Merci à Mediatone pour ce concert tropical bienvenu en ce frais mois de Novembre, nous revenons quand vous voulez.