Punish Yourself s'offre la neige pour une date unique dans le nord qui leur fait traverser la France. Avec une si belle tête d'affiche, il n'est pas étonnant d'apprendre que d'emblée la salle annonce « complet ». La moyenne d'âge du public est très jeune, ce qui me fait un peu peur.

La première partie est accordée à RODEO SUPERSTARS INC., groupe d'indus-métal lillois. La lumière s'éteint et on entend des cris de bête (ma crainte par rapport à la moyenne d'âge était donc justifiée). Commençons par les points positifs : tous les musiciens sont bons et parfaitement calés entre eux, les riffs sont efficaces. Sur les balances, on ne peut que regretter une guitare un peu trop forte qui du coup rend parfois timide la basse. Si les riffs sont lourds, le chanteur hélas l'est aussi : son pied de micro décoré façon dysneyland pseudo-gothique colle parfaitement avec son jeu de scène que je qualifierais de... euh... affligeant! Le genre qui tente un remake de Jim Morrison (genre je suis un sex symbol et je bois un milliardième d'une goulet de whisky) tout en copiant la voix de Marilyn Manson (dommage, car c'est un bon musicien). L'ensemble de sa mise en scène, une caricature énervante, est en contradiction avec la modestie de ses musiciens. Sinon leur musique est efficace (ils lancent un bon avant-goût des pogos à venir)... mais c'est du déjà entendu.

Il est très étonnant de passer d'un groupe qui manque d'originalité à PUNISH YOURSELF reconnus pour leur style particulier sur tous les points. Tout le monde sait d'entrée que les Toulousains recouverts de peinture fluo font partie des plus grands pour ce qui est des prestations scéniques. C'est donc un décor psychédélique abritant poupées qui orne les puissants riffs de « primitive » qui entame les hostilités. Le public n'attend pas un instant pour s'agiter d'une manière hallucinante, il faut dire que les balances y jouent, PUNISH YOURSELF parvient à mettre la dose idéale de basses (avec des effets stéthoscopes qui vous saisissent directement aux tripes)! La musique est tout simplement géniale avec leur son augmenté d'un tempo, c'est une explosion sonore! La voix de Vx est toujours aussi intrigante et puissante. Pour le show (bon je ne crois pas avoir un jour rencontré une seule personne déçu par celui-ci. Véritables peintures vivantes au milieu d'un chaos plongé dans le noir, un chanteur aux piles inépuisables autant sur scène qu'en slam. Et la présence de cette danseuse, en pom-pom girl zombie-fluo, tantôt sein nu, recouverte d'étincelles sur le rythme des riffs lourds que l'on aime tant de le rock industriel de PUNISH YOURSELF, qui termine par recouvrir le public avec un canon à neige. La setlist balance principalement les morceaux cultes de Gore Baby Gore et Sexplosive Locomotive (sur « Gimme Cocaïne » le public était réellement en feu). Le public ne fatigue pas une seule seconde, et on assiste à deux rappels pour un show déjanté s'achevant sur « Rock 'n Roll Machine ».

Bon concert. J'ai été personnellement peu convaincu par le premier groupe mais Punish Yourself reste toujours aussi impressionnant! J'ai été un peu déçu par le comportement du public, pas sur le dynamisme, mais par ceux qui ne comprennent pas que pogoter ne signifie pas se foutre sur la gueule, c'est en réalité le seul bémol que je mettrais à ce concert. Merci beaucoup aux organisateurs!