Quarante ans après, TEN YEARS AFTER qui a repris le chemin des salles de concerts depuis quelques années, nous fait l'honneur de jouer à Lyon. En ce samedi 6 Décembre, invité par My Référence Events l'organisateur bien connu de concerts rock/métal, les légendes vivantes du hard-blues, héros de Woodstock en 1969, vont attirer un public conséquent et motivé, car ce soir tout le monde a vingt ans dans sa tête. Le frisson "flash-back" des seventies se lit dans les yeux de cette foule qui attend sagement devant l'entrée de la salle de concert dès 18 heures. Ce frisson fait de nostalgie évidemment, mais aussi de curiosité car depuis toutes ces années passées, se pose la question de savoir si nos attentes positives ne seront pas déçues.

Il n'est pas loin de 20 heures lorsque HANGOVER SUBJECT se présente sur scène devant un public déjà impatient et qui le fait savoir en sifflant de partout. Les Rhône-Alpins envoient tout simplement un bon rock/blues teinté de hard/rock 70's. Ils ne se prennent pas la tête avec les titres de leur album "Little Man" et déversent dans les enceintes du blues, tantôt énergique, tantôt graisseux avec un côté "slide" bienvenu. Une quarantaine de minutes pour nous introduire dans cette soirée particulière, c'est bien vu. Le trio semble heureux de jouer ce soir, mais l'on sent une certaine tension dans l'assistance qui applaudit poliment, mais attend de pied ferme la suite des événements.

Cette suite se nomme naturellement TEN YEARS AFTER, le groupe qui en 1967, emmené par le célèbre guitariste Alvin Lee s'approprie la version blanche du blues et met au monde dans la foulée deux frères jumeaux, dénommés "Hard-Blues" et "Hard-Rock", vous connaissez la suite avec leur descendance faite de rock et de métal. En 1969 c'est la consécration de la formation au festival de Woodstock avec le fameux titre "I Am Going Home" qui bien sûr sera repris en fin de show ce soir. Voici enfin le moment tant attendu avec les titres "Working" suivi de "King Of The Blues" du dernier album de 2004 qui a vu le retour discographique des bluesmen. Nous sommes maintenant remis dans le bain, pourrait-on dire, et la prestation du "petit nouveau" Joe Gooch au chant et à la guitare est tout simplement époustouflante, exit les appréhensions quant au remplacement d'Alvin Lee.
Pendant près de deux heures la magie va opérer, et même ceux qui ne connaissaient pas ou peu T.Y.A. vont être en quelque sorte envoutés par les compositions et la prestation "hors pair" des musiciens.

Chuck Churchill se fond littéralement dans le jeu de ses claviers, Leo Lyons a dû naitre une basse à la main et Ric Lee martyrise ses fûts comme au premier jour. Il nous fera gouter d'ailleurs à un solo de batterie, tout simplement dément, à mi-concert. Tout y passe (ou presque) ce soir avec des morceaux exhumés de leurs débuts seventies comme "50 000 Miles Beneath My Brain", "Hear Me Calling" ou encore "Good Morning Little School Girl". Retour dans le présent avec des morceaux issus de "Now", l'album de 2004, tels "King Of The Blues" ou encore "Time To Kill" réclamé à cors et à cris par une jeune fan sa petite affiche en main au bord de la scène.
Sur les planches les célèbres musiciens sont souriants et décontractés, mais très pros en fait. Il n'ont pas l'air de se prendre la tête et régalent un public acquis à leur cause. Ils sont bien dans leur musique et très content de voir une assistance très réactive avec plein de bras en l'air pour les ovationner.
On s'achemine doucement vers la fin du set, et quoi de mieux qu'un "meddley" bien rock n' roll, bien sixties, hommage aux pionniers du genre avec notamment le classique "Blue Suede Shoes" qui résonne encore dans nos têtes. Après moult jams, moult soli du six cordiste et moult claquage de cordes sur la basse, T.Y.A. quitte les lieux, mais revient bien vite pour un rappel obligé !

Soirée intemporelle, le retour de certains groupes qui ont écrit l'histoire du rock et du blues semble réussi actuellement. Leur "come-back" est visiblement réclamé par toute une frange de public recherchant les racines de sa musique préférée. Alors mille fois merci à My Référence Events pour cette soirée hors du temps.