CHRONIQUES DE CONCERTS

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DARK ESSENCE FESTIVAL - Lyon
Avec : Music from the space, Sandragon, Demian Clav, Tempus Fugit
Date du concert : 19-12-2008  
Lieu : Presley Forever - [ 69 ]  
Affluence : 30  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/darkessencefestival  
Interview :  
   
Date de la chronique : 22 décembre 2008 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


L'ambiance s'annonce déjà particulière ce soir, et ce bien avant que les concerts ne commencent. Demian Clav, organisateurs de ce Dark Essence Festival, nous promettent en effet un événement avec à l'affiche un alléchant voyage au travers du gothique, de l'industriel et du médiéval; voilà des sonorités qui ne sont pas au programme tous les jours, l'intérêt est donc maximum.

Ceux arrivants un peu en retard seront donc étonnés d'arriver devant les portes de la salle et de n'y entendre aucun bruit. Mais quelle sera leur surprise en y pénétrant : une ambiance des plus étrange règne au Presley Forever, où tous les spectateurs sont assis, éclairé par la lumière verte projetée sur un écran de cinéma, le tout dans un silence religieux, hypnotisés par les sons ambiant créés par le compositeur de Music From the Space. Ce soir, le fondateur du label Urgence Disk, et membre de Bak XIII a effectivement choisi de développer son projet d'illustration sonore du film Nosferatu. Ciné-concert vampirique? Le concept est novateur et efficace, puisque tout le monde semble facilement se laisser bercer par les notes tantôt ambiant, tantôt proche de la musique industrielle des premiers jours ou parfois plus électronique. L'ensemble est bien pensé, la musique aux accents de modernité tranche avec les effets un peu désuet du film d'époque, et il devient facile d'oublier le musicien officiant derrière ses machines.
Mais il y a bien quelqu'un là dessous, et la performance qu'il nous présente agréable et réussie.

Ce soir, l'ambiance sera donc familiale, « pour ceux aimant les petites choses en famille » comme le dit bien Antoine du groupe Sandragon. Regroupant des musiciens ayant déjà participé ensemble au projet TAT, le trio exécute ce soir une musique totalement différente. Cette fois, l'aspect mystique d'une obscure alchimie s'efface au profit d'ambiances s'ouvrant vers un monde beaucoup plus médiéval où l'esprit de la chevalerie transparait nettement. Il fait cependant bon de retrouver et d'apprécier la qualité des passages aux guitares acoustiques, même si le mélange avec des apports électro déconcerte parfois. Le chant d'Esclarmonde, qui flirte au début avec la dissonance se place progressivement et l'ensemble évolue en toute simplicité pour trouver naturellement ses repères au fil des compositions. Avec des passages très electro pop voir très pop, Sandragon donne l'impression d'encore expérimenter, de tester les sons et ses titres, en montrant aussi une solide oreille musicale : le groupe saura creuser, approfondir dans un futur proche, aucuns doutes à ce sujet, le tout est à suivre.

Petit temps mort pour dégager le matériel et introduire Demian Clav. Encore une fois, place au naturel et à la simplicité puisque le duo s'engage dans un répertoire rock ambiant minimaliste aux accents dépressifs. Manque de conviction ou heure tardive? Quoiqu'il en soit la musique produite ne semble pas beaucoup convaincre les spectateurs toujours solidement assis sur les gradins. Pourtant Demian Clav met en évidence de bons éléments, en particulier une excellente voix et des sonorités que n'aurait pas reniées un Bowie des grandes heures. Écoutez les titres du groupes sur leur site, vous pourrez juger de leur qualité, mais ce soir, le courant ne passe pas et la performance, bien que courte, paraît s'étirer.

Et oui, messieurs demoiselles de Tempus Fugit, vous aurez donc le temps de passer sur scène. Après deux excellentes démos, le groupe s'affichait comme étant, sur le papier le meilleur de la soirée. Pourtant les musiciens ne semblent pas particulièrement excités à l'idée de nous montrer leur savoir faire. C'est un peu en trainant les savates que tous s'installent sur scène, mais comme on dit « quand faut y aller... ». Alors on y va : sur un fond de sample, Tempus Fugit pose son style, et le mélange de rock atmosphérique et d'électro se révèle très vite captivant, malgré quelques approximations, mais ce soir, pas de prise de tête, c'est ambiance amicale. Les Gathering ne sont guère très loin, mais Tempus Fugit possède de nombreuses cordes à son arc et sait comment faire varier ses compositions, l'apport d'une nouvelle chanteuse aidant à ses variations. Sous peine de manquer le dernier métro, il me faudra, à regret, laisser le groupe après deux titres, en espérant les revoir prochainement, et plus motivés.

Longtemps critiquée, la salle du Presley Forever n'aurait pu être mieux choisie pour accueillir un tel événement, et si la musique du soir ne prêtait pas à se jeter contre les murs, peut être que les groupes auraient mérités un peu plus d'encouragements de la part du public, évitant ainsi les quelques temps morts de ce soir. Le festival aura su cependant montrer un beau sens musical à approfondir chez tous les groupes et aura su se classer comme événement underground par excellence.


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