CHRONIQUES DE CONCERTS

pavillon 666 webzine metal rock TOUTES LES CHRONIQUES pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUÉ pavillon 666 webzine metal rock ÊTRE CHRONIQUEUR


CHAOS OVER EUROPE - Paris
Avec : KREATOR, CALIBAN, ELUVEITIE, EMERGENCY GATES
Date du concert : 27-02-2009  
Lieu : Elyséee Montmartre - [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.base-productions.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 01 février 2009 - Chroniqueur : Pump-Kins - Photographe : Pump-kins  


C'est par une soirée d'embouteillages parisiens que j'arrivais en courant à l'Elysée Montmartre alors que Emergency Gates avait bien entamé son set. Malgré ce petit inconvénient, mon optimisme à l'idée de voir les illustres Kreator, précédés des déjà cultes Eluveitie et Caliban, ne baissait point.

Je ne pus voir l'entrée sur scène de Emergency Gates, mais à la vue du dynamisme époustouflant et quasi-grandissant du groupe à la moitié du set, de l'envergure de la formation et du fait qu'ils voulaient sans doute tenter de motiver un public tout fraichement sorti du boulot, je pus m'imaginer les efforts mis en œuvre. On a affaire ici, pour ceux qui n'ont jamais eu l'honneur de les connaitre, à des sosies de Sonic Syndicate (en moins surexcités); en résumé, tout cela sonne comme une grosse prod' de Metal Mélodique. La scène est assez spacieuse puisqu'ils utilisent la batterie de Caliban, et l'espace est très bien utilisé; il y a une cohésion entre les déplacements des membres. On remarque également une certaine aisance qui pourrait être typiquement américaine si le groupe l'avait été. Mais ce ne sont "que" des Allemands, qui essayent d'adopter la même attitude que leurs prédécesseurs venus des States signés chez de gros labels : le chanteur saute par-là, le guitariste trinque avec le public, le frontman tapote sa poitrine en direction du public; en conclusion, ils en font beaucoup, mais, avouons-le, ils le font bien. Pas une erreur chez les guitares, pas une faute à la batterie, pas une imperfection quant aux vocaux. Pour réveiller un auditoire ramolli, qui ne pousse ni la chansonnette (ni ses compatriotes de la fosse), la formation bayernoise essaye de faire participer la foule, en vain. Bel effort.
5/10

C'est au tour des très attendus Suisses de Eluveitie d'envahir la scène de l'Elysée Montmartre. On remarque tout de suite l'absence de Päde Kistler et de sa chère gaïta, qui ne laissent cependant pas un vide en terme d'espace puisqu'ils demeurent 7 sur scène (dont Siméon Koch dissimulé dans l'ombre du coin droite de la scène). Même si la gaïta est inexistante, tous leurs instruments originaux demeurent, tels que un violon, une flute, ou encore un hurdygurdy. Leur Death-Folk est des plus convivial; l'envie nous prend alors de remplir notre corne à boire de breuvage celtique. Loin des stéréotypes prévus, c'est "seulement" avec une bière que Chrizel Glanzmann porte un toast en l'honneur du public, en déclarant : "Cheers la France !". Les demoiselles Tadic et Murphy, qui encadrent à merveille le frontman, ne peuvent s'empêcher d'afficher le sourire qui s'étend sur leur visage, et c'est tout en headbangant et en encourageant le pit qui commence tout juste à pogoter qu'elles apportent une réelle force à la prestation entière du groupe. Le chanteur, quant à lui, jongle entre des vocals parfaitement maitrisés et sa flûte irlandaise qu'il manie avec tout autant d'habilitée. Les riffs puissants des guitares et de la basse, qu'on retrouve par exemple dans l'intro' de "Tarvos", sont interprétés par des musiciens qui semblent avoir pour mot d'ordre la simplicité, qui n'en font pas trop, qui se contentent de jouer. Ils interprétèrent d'autres morceaux issus de Slania, leur dernier album (2008), comme "Inis Nova" (la cover-remix du titre Tri Martolod de Alan Stivell). Ou encore de leur avant-dernier album, Spirit, datant de 2006, avec le hit "Of Fire, Wind, and Wisdom". Avec tout de même peu d'efforts mis en jeu, Eluveitie a su réveiller et se faire apprécier d'un public conquis d'avance. C'est un très bon gig du groupe, auquel j'attribue un 9/10.

Il était sur et certain que Caliban allait "faire parler les curieux". Faire la première partie d'un colosse comme Kreator, et passer après les "Folkeux" de Eluveitie, ne garantissait pas un succès assuré à ce groupe de Hardcore/Metalcore (et qui, qui plus est, a signé chez Roadrunner Records il y a quelques années). C'est pourquoi, lorsque le chanteur traine son slim, sa petite chemisette cintrée, et sa nouvelle coupe de cheveux façon émo face à l'auditoire venu principalement pour voir du Thrash des années 80, certaines personnes ne peuvent retenir des "C'est quoi "ça" ?!". Mais dès le premier morceaux de la setlist, "Nowhere To Run, No Place To Hide", précédé d'une jolie intro' au piano, Andreas Dörner peut enfin laisser sortir ses cris; et c'est qu'il y en a, du souffle, dans ce petit corps frêle. En revanche, les quelques refrains chantés en voix claire par le guitariste Denis Schmidt ne sont pas tellement audibles. On assiste également à une réelle chorégraphie des guitaristes/bassistes, qui abaissent et relèvent leurs manches d'instruments à cordes dans un seul et même mouvement. Au niveau de la setlist, nous pouvons avoir la curieuse impression qu'ils oublient toute une période de leur passé, à savoir leur trois premiers albums (A Small Boy and a Grey Heaven (1999), Vent (2001), Shadow Hearts (2003)), favorisant les trois derniers. En effet, la dizaine de morceaux qu'ils jouèrent ce soir là furent sélectionnés dans The Opposite of Within ("I've Sold Myself" qui fut l'arrière-plan d'un braveheart, "Stigmata", "100 Suns"), The Undying Darkness ("I Rape My Self", "It's Our Burden To Bleed"), et favorisèrent beaucoup leur dernier opus intitulé The Awakening ("Life Is Too Short", "My Time Has Come", ou encore "Stop Running" qui conclut le set). Je pourrais conclure en indiquant tout de même que Caliban a réussi l'impossible.
7,5/10

Les tant attendus débarquent enfin. Mené par Miland Petrozza, Kreator entre sur scène sous un tonnerre d'applaudissements, de cris, et autres éructements. Ils semblent n'avoir pas vieillis d'une ride depuis leur début (du moins, pas tellement...). Un écran s'abaisse, sur lequel défilent des images durant les morceaux; dès que les lumières se rallument, permettant ainsi au frontman de s'adresser à l'auditoire, ce dernier a même la possibilité de se voir sur l'écran. Ils ne sont que quatre sur scène, et la batterie de Caliban ainsi enlevée leur laisse une plus ample place, qu'ils sont loin d'occuper complètement : chacun est à son poste, il arrive que les guitaristes échangent de place ou que le chanteur fasse trois pas à gauche, ou deux enjambées à droite, mais tout cela reste assez statique. Mais qu'importe ? C'est Kreator ! Cela me fait vaguement penser aux membres de Slayer qui, plantés sur la grande scène du Zénith, il y a quelques mois, paraissaient isolés les uns des autres. Cette quasi-immobilité de Kreator compense la folie qui règne dans la fosse, ainsi que les quelques discours endiablés, adressés au public parisien, de Sire Petrozza qui est comme possédé. Les fans sont au rendez-vous, la fosse connait visiblement les paroles des morceaux par cœur, la bonne ambiance est alors à son apogée. Coté setlist, Kreator aussi a décidé de tirer un trait sur une grosse partie de sa discographie : On retrouve des titres de leur quatre premiers albums, alors que les cinq suivants sont totalement oubliés (albums de 1990 à 1999), et que leur trois derniers albums en date sont largement favorisés ("The Patriarch", "Amok Run", "Voices of The Dead", "Enemy of God" ou encore "Hordes of Chaos"). On aura également, en guise de rappel, deux titres de leur premier album (Endless Pain - 1985), "Tormentor" et "Flag Of Hate" (et c'est là qu'on se rend compte que Kreator n'a vraiment pas envie de quitter la scène de l'Elysée Montmartre car il répètera une bonne centaine de fois : "To raise the flag of hate !" avant d'entamer le morceau). Cela prouve une fois encore que Kreator est un groupe considéré comme étant une valeur sure qui n'est pas prêt de se démoder.
8/10


no images were found





 


Aller en haut