DEVAST, le groupe Algérien de Brutal Death métal devait jouer ce soir à Lyon, mais n'ayant pas pu obtenir les visas de sortie de son territoire, sa petite tournée Française est annulée ! La date au Lyon's Hall de ce Vendredi 13 est maintenue par les organisateurs, Vaginal Domination et MZ Productions, qui nous proposent pas moins de 5 groupes évoluant dans un registre death brutal mais aussi avec un peu de black- metal.

Avec tous ces groupes, il faut commencer le concert de bonne heure, enfin tout est relatif au lyon's Hall en ce qui concerne les horaires. Avant 20 heures 30 on démarre sur scène avec SICKNESS, combo de death-thrash de Rilleux (69) qui est chargé "de facto" à chauffer la salle. Et cela ne va pas être facile, car pour l'instant, à part les musiciens des autres groupes, les spectateurs ne sont pas encore arrivés à Vaise-City. Mais bon, quand il faut y aller... Sickness débute sa prestation avec d'entrée deux reprises, l'une de Six feet Under et l'autre d'Amon Amarth, bien réussies finalement. Puis il faut bien nous présenter quelques compositions propres à eux. C'est pas mal ficelé, leur death aux accents mélodiques sous jacent est assez bien foutu, le groupe progresse bien ça fait plaisir à voir et à entendre.

La salle commence à se garnir progressivement et nous accueillons maintenant BURNING FLESH groupe Franco/Suisse de death-black. Leur première démo sortie l'été dernier nous avait bien surpris ma foi, par la qualité de ses compositions. Sur scène il en est un peu autrement. Les musicos cherchent encore leur place et durant les premiers titres, il n'ont pas l'air d'être carrés Mais en deuxième partie de show ça va nettement mieux et l'on peut apprécier leur death-black, thrashisant à certains moments, puis s'envolant à la suite du frontman qui nous propose un chant haineux et malsain. On note un léger retrait des guitares, mais c'est chipoter. Le combo prendra sûrement de l'assurance à force de concerts. Pour l'instant le potentiel est là et c'est de bonne augure. Le public, quand à lui, apprécie ces passages death rapides et commence à bouger sous les coups de boutoir d'une rythmique efficace. A revoir donc avec plaisir.

FATAL AGONY, le groupe lyonnais qui monte, qui monte, est venu pour tout casser avec son death-brutal, puissant et sans compromis. Un nouveau guitariste est arrivé dans la formation depuis trois semaines environ, alors "wait and see". A l'écoute des premiers titres nous sommes rassurés car Fatal Agony assure ce soir et ça va faire mal ! En effet, ça remue de partout, et les brûlots extrêmes envoyés non-stop par le frontman Tom et ses acolytes, ravagent tout, il n'y a pas photo. Puissance de feu, technique et charisme du groupe sont au rendez-vous. C'est lourd, carré, excellent quoi ! Un va et viens de certains spectateurs entre scène et fosse laisse présager de la suite. Peu de temps avant la fin du set, tout le monde est sur l'estrade et les musiciens jouent devant la scène, on inverse les rôles pour une ambiance torride, bravo les lyonnais.

Il va être dur pour le combo suivant de relever le défi. Mais SAVAGE ANNIHILATION monte sur le ring et n'a pas l'air de rigoler. Le trio de Montargis (centre) officie dans une veine death/grind où on alterne les passages lourds, très lourds avec des envolées grindcore déchirant les neurones. Le chanteur/bassiste et aussi barbu, semble sorti des cavernes et brutalise les grosses cordes de sa basse. Une basse qui fait trembler le Lyon's Hall carrément ! On sent bien que le groupe à de la "bouteille" et n'a aucun problème, même à trois, pour tenir la scène. Tout va bien jusqu'au moment où certains membres du public montent sur l'estrade pour faire un concours de "gruiks" et tout se termine par la prestation vocale du gagnant qui s'accroche au micro sans vouloir le lâcher, parasitant la prestation de Savage, et allant jusqu'à faire une démonstration en tenue d'Adam, ambiance ! Le "chippen/métal" éjecté, tout repars en force avec le groupe des sauvages de Montargis qui a bien assuré ce soir, mention bien.

Il est bien tard maintenant, mais curieusement le public de ce soir ne s'en va pas comme d'habitude lors des concerts au Lyon's hall après l'heure fatidique de minuit. Alors place maintenant au black-metal rapide et guerrier avec STORTREGN venant de la Suisse voisine. On remarque bien vite la qualité des compos avec les plans techniques à la guitare et la rage démoniaque du chanteur/frontman qui vit littéralement ses textes. Tout est précis, bien interprété, presque "clean" pourrait-on dire, mais l'âme noire de ce black ne transparait pas trop, manque peut-être un peu de sonorités "sales" et glauques. Mais ne crachons pas notre sang noir sur la scène. La horde Genevoise maitrise parfaitement le sujet. D'ailleurs le public, un moment surpris et statique au début, ne tarde pas à entamer la danse du bourrinage dans la fosse. Décidément tout remue bien pour cette soirée gorgée de métal puissant. Le public adhère donc à ce black bien envoyé et réclame même un rappel en fin de prestation. On ne peut que s'incliner devant ce-savoir faire musical du groupe qui brise certaines barrières entre death, black et même groove.

Une assistance, loin d'être énorme, a contribué par sa présence agitée, à faire de cette nuit une certaine réussite qui ne demande qu'à être renouvelée. Merci encore aux organisateurs et aux cinq formations qui ont mis le feu à notre salle préférée.