CHRONIQUES DE CONCERTS

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EMERGENZA FESTIVAL 1st step N°9 - Lyon
Avec : Renegade, Sorastrella, Aden, ART OF NECROMANCY, Broken Arms, BEEROCK, Big Pink Pears
Date du concert : 19-02-2009  
Lieu : Péniche la Marquise - [ 69 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.emergenza.net  
Interview :  
   
Date de la chronique : 23 février 2009 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


L'Emergenza Festival est un événement se déroulant un peu partout dans le monde, avec pour concept de regrouper et de se faire s'affronter lors de chaque soirée des groupes tous styles, tous niveaux confondus.
L'Emergenza Festival, c'est aussi un des évènements suscitant le plus de polémiques de la part de groupes ou des spectateurs, il ne fallait donc pas plus d'une affiche à tendance bien métallisée pour pouvoir observer ce festival vu de l'intérieur.

Premier point surprenant : l'organisation ne réalise aucun communication : ni flyers, ni affiche, ni mail, ce sont les groupes eux même qui assurent la promotion de l'évènement; car en plus de payer les frais d'inscription, ceux ci sont également chargé de la vente des billets préventes sachant que, les votes du public s'effectuant à main levée, plus le groupe attire de partisans, plus ses chances d'emporter la soirée sont accrues. En dépassant un certain seuil de vente (45 pour les premiers tours, 125 pour les quart de finale!) , le groupe se voit également «récompensé » par une promesse (orale, sans contrat signé) de mise en vente d'un futur album dans de grandes chaines de distribution. Cependant, les groupes participants étant majoritairement amateurs ou débutants, et donc, sans album digne de ce nom à produire, les prises de risque sont ainsi minimes. Bien sûr, tous les musiciens ont certes acceptés les conditions, et auront la possibilité de s'exprimer du coup devant un public conséquent. Difficile cependant de ne pas parler du prix d'entrée exorbitant : 12euros, 8,5 pour les préventes pour un tremplin amateur ? (pour ce prix, vous pourrez assister 2 fois au concert de Cadaveria à venir sur Lyon!) et certains pourront rétorquer « oui, mais il y a des frais, oui, mais il faut bien vivre » certes, certes, mais certaines considérations semblent parfois rester très loin de l'aspect musical dont il devrait pourtant être question en priorité. Retour à la musique donc car les groupes ont déjà commencé à jouer.

Il est près de 20h et sur les planche de la Marquise il est question de gros pois roses, et de noisettes...pas de métal donc, si ce n'est au niveau des plombages, avec le jeune groupe Big Pink Peas. Le groupe s'est formé il y a un mois, son rock adolescent et peu mature (avec un final pompé sur Blur) ne fera lever la main qu'aux amis. L'étonnement sera donc grand en fin de soirée en apprenant que le groupe terminera en seconde position.

Voilà le second point surprenant : le vote à main levé. Pas de jury, c'est le « monsieur Loyal » de la soirée qui a en charge dès la fin de set du groupe, de compter les mains tendues. Bien sûr, les chiffres différent selon les manifestants ou selon la police. Certains comptes s'étant effectués à la va-vite, voir même lumières éteintes, il peut être facile de mettre en cause l'efficacité du système. Mais qui dit compétition dit forcément réclamation, et pour le moment, aucun évènement de type « tremplin » ne semble avoir trouvé le bon équilibre dans les manières de voter.

Place donc à Beerock, rien à dire de ce coté là, les groupes s'enchainent dans des intervalles réduits. Un petit Highway to hell en introduction donne le ton, la très jeune équipe choisi de faire honneur à ses ainés en s'inscrivant dans un registre hard rock/blues rock. L'énergie est là et le résultat final sympathique, avec même des compos comme un titre pour «les femmes, le blues et la bière » : « Blues/beer/girls » deux facteurs parmis les trois nommés devant encore être, espérons le du moins, quelques peu flous pour les interprètes, où alors, il n'y a vraiment plus de jeunesse! Le chanteur termine aphone sur un « antisocial » massacré, mais il reste plaisant de voir le style de toute une époque repris par la jeune garde.

La prestation du groupe suivant Broken Arms, restera anecdotique, ou alors il faudrait s'acharner comme un pittbull sur le chant nasal de la chanteuse, de l'absence de compos, et d'une technique aléatoire. Les amis lèvent la main, suivants.

L'ambiance change soudainement avec l'apparition sur les planches d'Art Of Necromancy. Un groupe de black? Un peu comme si Immortal venait détruire le plateau de la « Star'Ac ». Oui, un groupe de black, et plus, un bon groupe de black! Appuyé par tout un public, Art of Necromancy se jette dans un set d'extrême symphonique , montrant une très belle cohésion, à ne pas croire que le groupe joue ce soir pour la première fois. Mené par un chanteur affichant une belle présence, Art Of Necromancy libère son imagination dans un coté « grand guignolesque » pleinement assumé avec en pic de la soirée un fameux « Phacochère in th North » qui fera grincer les dents des puristes, mais qui régalera l'assemblée. Vous rêviez de savoir comment empailler votre famille? Le groupe vous en donne la recette le long d'un titre parlé, trouvant ce soir l'équilibre juste entre théâtralité, énergie et créativité. Les grands gagnants indiscutables de la soirée, l'ambiance est alors à son apogée.

Comment prendre alors l'arrivée d'Aden et de son « electronic » rock à grosses guitares bien français? La petite sœur et les copines connaissent les paroles, ça fait plaisir. La famille vote, le groupe passe l'étape. Un peu prévisible. Pas de quoi s'extasier.

Retour dans le métal avec Sorastrella. Du métal? Oui, mais pas seulement. Comme les différences de look entre musiciens l'attestent, le groupe (un peu tendu du coté des guitares en début de prestation) joue sur les contrastes, puisant dans divers registres sonores, mélangeant chant clair féminin, growls, harmonica, le long de compositions mettant en évidence un fort aspect progressif. Et le progressif, c'est quelque chose d'assez impénétrable et de difficilement accessible pour les non aguerris. Les réactions du public demeurent ainsi rares, l'atmosphère s'alourdit, l'excellent jeu du batteur n'y changera rien. Dommage cependant que le set soit si court, car c'est au moment où beaucoup commençaient à pénétrer dans l'univers de Sorastrella que le groupe doit céder la place.

L'ambiance sur la Marquise est un peu retombée, à Renegade d'essayer de la refaire s'échauffer. Les Isérois, et fiers de l'être, s'attaquent à un set d'un hard rock étrange, hard teinté de heavy avec une empreinte vocale peu banale façon crooneur. L'énergie revient, non sans distinguer un beau visuel très « poseur » où le manche se caresse sans se faire prier. Sur scène, tous en font des tartines, heureusement, les fans ont fait le déplacement et participent à la fête. Belle initiative du chanteur qui se jette dans la foule pour déclencher les pogos, voilà de l'animation et du joyeux bazar. Renegade, c'est un peu au hard ce que Java est au hip hop, un mix bizarre pour faire la foire entre potes; le style peut laisser froid mais les gens remuent, amenant le groupe à la quatrième place, synonyme de qualification pour les quarts.

Comme Lordi à l'Eurovision, le concours du soir voit triompher une formation de métal, Art Of Necromancy, formation à suivre, qui aura pu faire ses premières armes devant un public en nombre dans une soirée sympathique. Faire jouer des groupes de tous styles, de tout niveau, l'idée est séduisante, oui, une bien belle idée à la base, qui prendrait véritablement tout son sens sans l'intervention d'un autre facteur plus matériel et donc moins honorable.


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