CHRONIQUES DE CONCERTS

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ADAGIO - Paris
Avec : ADAGIO, To-Mera
Date du concert : 25-02-2009  
Lieu : Nouveau Casino - [ 75 ]  
Affluence : 280  
Contact organisateur : http://www.base-productions.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 01 mars 2009 - Chroniqueur : Pump-Kins - Photographe : Pump-kins  


La magnifique salle du Nouveau Casino (je trouve qu'on ne le dit pas assez souvent) accueillait dans ses locaux, le soir du 25 février dernier, le talentueux groupe Adagio, ainsi que, pour première partie, les anglais de To-Mera . Nous voilà donc directement conduit dans les affres de la musique Progressive qui prend un malin plaisir à osciller entre Classique et Métal.

Pour ouvrir le concert, seuls les musiciens de To-Mera s'avancèrent sur scène et nous jouèrent, pour commencer, une intro' sans "vocals". Pour ceux qui ne connaissaient pas le groupe, cette mise-en-bouche instrumentale faisait office de scène d'exposition, plutôt positive, que l'on scrute attentivement. Pour les autres, c'était un morceau à l'image du groupe, brillamment accompagné d'effets de lumière psychédélique. Mais lorsque la chanteuse de la formation londonienne débarque enfin sur scène pour démarrer le set lui-même, et que nous sommes donc confrontés à cette médiocrité auditive, on se dit qu'elle aurait peut-être mieux fait de rester en coulisse. Certes c'est cruel, mais l'auditoire est en droit de réclamer une prestation vocale digne de ce nom, et non pas des gémissements qui, lorsqu'ils sont audibles, sont tout juste énervants. La chanteuse excelle pourtant dans les aigus, sur album; mais en live, sa voix fébrile ne nous permet de comprendre ni les paroles, ni même la langue pratiquée. Du coté des instruments à cordes, la basse écrase totalement le son de la guitare, ce qui est plutôt rare, mais pas forcément déplaisant dans des titres ayant de certaines influences blues/jazz. C'est seulement à la fin du set que, en tendant l'oreille, la guitare semble faire une apparition durant un enchaînement de riffs aux accords suraigus ainsi qu'un solo de guitare agréable à l'oreille. Hen, aux claviers, imposera un petit morceau de piano des plus réussis qui, hélas, fut bien vite gâché par le chant.
Cependant, le set du groupe ne se définit pas seulement par des termes peu avantageux tels que "couinements agaçants" et "ensemble psychédélico-jazzy désordonné"; To-Mera est avant tout un groupe de métal, et ne manque pas de le faire remarquer (à travers des grimaces dignes d'efforts surhumains et de gestes exagérés à la "regardez-moi-!-je-sais-headbanguer") lorsque les riffs sont plus à la violence. Finalement, c'est un set ni trop long, ni trop court en terme de longueur objective, mais qui semble durer une éternité pour les gens qui, comme moi, se sont ennuyés. Conseillons donc à ce groupe d'approfondir les efforts pour ce qui est des prestations scéniques pour ainsi rendre digne leur musique et leurs compositions qui sont de qualité (laissons-leur au moins ça), ainsi que à la chanteuse de chanter : 1) juste, 2) dans le micro. Bon courage !
3/10

Dès les premiers accords, on en prend plein la figure. Après une intro' atmosphérique vraiment digne de leur univers, Adagio décide d'ouvrir le set avec "Vamphyri", un morceau de leur dernier album en date, Archangels in Black (une véritable révélation musicale pour moi). Alors que l'album à lui seul trouvait déjà le moyen d'aller visiter l'auditeur jusqu'au plus profond de lui-même, on ne peut que se rendre compte que c'est réellement en live que la puissance des morceaux de Adagio prend son ampleur. Kevin Codfert, un dieu des "keyboards" (le terme n'est pas trop fort), nous scie totalement affairé derrière ses trois claviers, notamment avec l'intro' de "Undead" qui ravira les amateurs d'envolées de notes de Musique Classique. Cet artiste accompli excelle non seulement dans le jeu de son instrument, mais aussi dans les chœurs, parfaitement justes et magnifiquement accordés au chant de leur nouveau chanteur, Christrian Palin.
Alors que le clavieriste s'occupe des chants clairs, Stephan Forté, lui, s'attèle à la tâche d'un tout autre genre de chœurs : les "screams". Rares seront ceux qui m'auront touchés à ce point, notamment sur le morceaux "Fifth Ankh". Ces cris sont vraiment hors du commun, ils véhiculent une vraie émotion, une réelle noirceur. Quelqu'un a dit un jour que c'était un chant des plus primitifs, et cette personne avait mis le doigt dessus. L'univers sombre et majestueux du groupe (qui ne fut pas trop mis en valeur ce soir-là par des jeux de lumières plutôt ordinaires) est entièrement représenté dans ces "screams". Christian Palin, s'occupant de la quasi-totalité du chant, est quant à lui mis légèrement en retrait; sa voix ne se fait pas tellement entendre.
Il est vrai que le groupe porte une très grande importance à la technique, notamment au niveau des riffs complexes et soli époustouflants de Stephan Forté, qui furent d'ailleurs exécutés à la perfection, comme nous pouvions nous y attendre de la part d'un "génie de la gratte" tel que lui. La guitare est tout simplement grandiose. La basse n'est pas pour autant en reste : le son en résultant est réglé assez fort, et nous assisterons également à un solo de basse tout à fait remarquable de par sa rythmique endiablée.

Pour en revenir à Christian Palin, le chanteur, sa voix paraît au début quelque peu fausse; il a pourtant une voix magnifique qui, même fortement teintée du heavy des années 80, ne gâche en rien l'univers de Adagio. Simplement, elle semble plus trainante que sur album, plus essoufflée. C'est bizarrement au cours du set que ceci s'arrange : en même temps que son assurance grandissante sur scène, Christian Palin améliore son chant. Un grand bravo au choix des morceaux du set, car on y retrouve tous les albums, avec une préférence pour leur dernier opus : en effet, la moitié du set est réservé à Archangels in Black (2008), avec des titres tels que "Astral Pathway", "Fear Circus" ou encore "Fifth Ankh"; mais aussi Sanctus Ignis (2001) avec "Panem" et "Second Sight", Underworld (2003) avec "From my Sleep", et Dominate (2006) avec "Dominate" ou encore "Terror Jungle". Le tout étant savamment ponctué de soli de basse, de guitare ou même de ce qui semble être une improvisation guitare/basse (à la vue des regards appuyés des musiciens sur le manche de l'autre).
Cependant, même si les morceaux sont brillamment interprétés, on ne peut s'empêcher de remarquer que le son (que ce soit au niveau de la voix ou des instruments) est totalement différent que sur album. On redécouvre un petit peu les opus au fil des morceaux. Du coté de la prestation scénique, le chanteur, en véritable bête de scène, ajoute une bonne dose de dynamisme et de folie à la prestation entière du groupe : il est vrai que pour des morceaux aussi complexes techniquement parlant, il est difficile pour les musiciens d'assurer un jeu sans fausse note ainsi qu'une relation totalement chaleureuse avec le public. Christian Palin s'en charge donc, et c'est avec des allures de chanteur de Rap-Néo-Métal (étonnant, n'est-ce pas ?) qu'il réussit à emporter l'auditoire dans l'univers d'Adagio, n'hésitant pas à faire monter sur scène une jeune donzelle pour qu'elle prenne des photos, ou encore, à pogotter avec le frontman, Stephan Forté.

Il y a une belle cohésion au sein du groupe, et cela se ressent : des sourires radieux et des regards solidaires ne cessent de s'échanger entre les membres de la formation "franco-finlandaise". On notera également, pour le petit clin d'œil, que les fans du groupe apportèrent jusque sur scène un drapeau finlandais, ce qui ravit visiblement le chanteur, et lui fit entamer un discours en finnois. Pour clore le set et parfaire la relation groupe/public, le combo demanda à l'auditoire de choisir le morceau-rappel : alors que les fans crient "Chosen" d'un coté, et "Twilight at Dawn" de l'autre, c'est finalement "Fear Circus" qui sera joué pour la deuxième fois de la soirée. C'est ainsi que se termine un set remarquable des membres d'Adagio, qui ne firent que prouver que s'ils brillent à travers des opus se distinguant largement de tout ce qui se fait aujourd'hui, ils savent également exceller en live, aussi bien au niveau d'une musique puissante que d'un charisme poignant.
9/10


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