CHRONIQUES DE CONCERTS

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LYON GOTHIC NIGHT - Lyon
Avec : MALAKWA, OCTAVION, Porno Graphic Messiah, The Chemical Sweet Kid, Martyrs of Delusions
Date du concert : 28-03-2009  
Lieu : Lyon's Hall - [ 69 ]  
Affluence : 50  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/femalesassociation  
Interview :  
   
Date de la chronique : 31 mars 2009 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


Les concerts estampillés « gothic » sont encore peu nombreux sur Lyon et à part une personne, et certaines initiatives ponctuelles, aucune autre association ne semble vouloir se lancer régulièrement dans l'organisation de tels évènements. Et c'est bien dommage! L'affiche du soir est attractive : 5 groupes venus des quatre coins de France, des styles divers encore peu observés, autant dire que l'association Females y met du cœur pour faire oublier le bilan mitigé de leur précédente soirée. Mais quand un des groupes majeur split le Lundi précédent, et qu'une des deux salles prévue pour l'expo photo de la soirée la soirée est condamnée? Le sort semble s'acharner signalant que parfois, toute la meilleure volonté du monde ne suffit pas.

Finalement, tout s'arrange, mais si les solutions de secours trouvées tiennent la route, force est de constater que ce soir, l'habituel public « goth » local n'a pas daigné faire le déplacement et c'est devant une majorité d'habitués métalleux des lieux que les Martyrs of Delusions vont devoir se produire. Le trio strasbourgeois développe alors une musique synthétique aux sonorités métalliques glacées; les beats sont de rigueur mais pas brutaux, le groupe évoluant sans problème dans un registre souvent plus posé, lors de compositions simples, voir simplistes, plus lentes. Le frontman, sorte de Robert Smith halluciné, y exprime ainsi ses tourments et sa folie, mais, à l'image du look d'officier de la Luftwaffe d'un des machinistes, Martyrs of Delusion reprend bon nombre de « codes » bien usés de la scène electro/ indus, en particulier au niveau d'un son de synthé un peu vieillot. Le ton de la soirée est donné, et le contact se crée avec les spectateurs, sympathique, avec des Martyrs of Delusion heureux de se produire, même si pour le moment, peu de chaussures ne viennent rayer le carrelage.

Après cette introduction légère, place à The Chemical Sweet Kid (CSK) remplaçants au pied levé de Sixteen Sinners prévus initialement et dont la dissolution au dernier moment a du causer bien des tracas. Cette fois, les beat deviennent plus incisifs, tout comme les vocaux dont le timbre arraché et le phrasé, notamment sur les titres en français, ne sont pas sans rappeler Tamtrum, sans toutefois en atteindre, musicalement parlant, le même degré de rage abrasive. Tournant sur scène comme un lion en cage, le chanteur développe un univers sombre, tentant de motiver les spectateurs, impassibles, pendant que sa comparse, plus utilisée à des vocations visuelles qu'autre chose, martèle virtuellement ses futs. Difficile de tenir une scène à deux n'est ce pas? CSK n'est cependant pas sans révéler un travail sur les sons plus poussé, comme en témoigne une petite séance de mix en duo. Malgré un coté martelé de compositions à la teneur très répétitive, le groupe a tout de même des choses à dire et à exprimer bien qu'une nouvelle fois, les spectateurs demeurent un peu distants.

En sera t il de même avec Porno Graphic Messiah? Le nom du groupe n'est pas inconnu et à vue de l'attirail qui se déploie sur scène, la prestation devrait être d'envergure. Que nenni, l'effet ne sera effectivement que visuel, le groupe préférant visiblement tout miser sur le look que sur la musique. Avec une attitude et un son clairement importée voir décalquée sur Marilyn Manson, Porno Graphic Messiah peut au moins se vanter d'avoir un chanteur qui assure le spectacle, et heureusement. Car dans cet effet de fausse décadence calculée, les parisiens en oublient l'essentiel : le son. Avec des compositions loin d'être particulièrement alambiquées, les musiciens trouvent cependant le moyen de ne jamais être en place, la palme revenant à un batteur totalement à coté de ses baguettes ce soir. Visiblement fatigués, abandonnant leur bassiste dans un coin de scène, tous tentent de meubler les ratés techniques qui s'accumulent par moult gesticulations largement surfaites dans une dynamique plus adolescente laborieuse que véritablement punk subversive. Publicité mensongère ou successions de concerts difficiles? Les faits sont là et le constat douloureux, le groupe quitte les planches dans un dernier faux coup d'éclat.

Alors que la soirée bat son plein, les liens se resserrent dans une foule qui depuis le début, sympathise, maintenant ainsi une ambiance, peu animée certes, mais néanmoins plaisante et détendue. Au tour d'Octavion de tenter de rallumer la flamme et d'animer plus sérieusement les débats. Après une séance balance et la production des sons les plus étranges jamais sortis d'un ampli, les nancéens (le nord est est à l'honneur ce soir) se jettent à bras le corps dans un set destructeur de nuques. Le premier titre met de suite les choses au clair : le son est énorme et direct. Pas de mise en scène, pas de théâtralité, Octavion, c'est « direct sinon rien ». De prime abord, le mélange de chant hardcore et de samples désuets peut désarçonner mais l'énergie déployée par le groupe devient vite communicative et enfin, beaucoup pourront se lâcher totalement dans de furieux headbanging. Avec des compositions efficaces, attrapant rapidement l'oreille, mais révélant clairement une multitudes d'influences Octavion parvient sans peine à enfin faire se remuer les corps. L'art n'y est pas toujours , mais la manière si; ce soir, le groupe est « dedans », dégageant un bon gros volume sonore, et s'inscrit en tant que bonne surprise du soir.

De la surprise, il y en aura moins avec l'arrivée de Malakwa, pour qui Lyon est en passe de devenir une deuxième maison. Il est minuit passé et, sous peine de voir leur twingo redevenir citrouille, beaucoup auront quitté les lieux. Qu'importe, qu'il y aie 30 ou 500 personnes, les prestations des marseillais se déroulent avec une même intensité. En vieux routard des scènes, le trio habitue son public à des prestations très noise, mais ce soir, en terme de « crade », le son dépasse tout ce qui aura été entendu auparavant, et ce n'est pas peu dire. Chant hurlé, guitares ultra saturées, le set de Malakwa ce soir a tout pour faire passer n'importe quelle compil de hard tech pour de la musique d'ascenseur. Beaucoup se demandait ce qu'allait donner un groupe après le son développé par Octavion quelques minutes avant ? et bien voilà la réponse : en faisant encore plus de bruit, l'ambiance est maintenue, défit relevé. Lumière réduite, le vitriol se déverse des enceintes aux oreilles via des beat ultra rapides sur des compositions brutes et très incisives, plongeant les uns en transe, les autres dans la stupéfaction. Invectivant sans cesse la foule, Malakwa se lâche sans retenue pour une prestation bien chaude et bien barrée, s'achevant dans la déchéance par un chanteur fracassant ses platines et pour terminer rampant au cœur de la salle.

Dommage qu'encore une fois, pourvu que cela ne devienne pas une habitude, le public lyonnais soit resté sagement bouder dans sa chambre. Vraiment dommage car l'initiative d'organisation était belle, le niveau global des groupe bon, l'ambiance plutôt légère et surtout ce n'est pas tous les soirs que de telles sonorités viennent résonner dans ce bon vieux Lyon's Hall, le changement parfois, ça a du bon.


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