CHRONIQUES DE CONCERTS

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SOIREE COEUR DE METAL - Dijon
Avec : The SEVEN GATES, GIKTOR VELU, MOONWHISPERS, EVILIZED
Date du concert : 28-03-2009  
Lieu : VLV - [ 21 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.coeurdemetal.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 15 avril 2009 - Chroniqueur : AVALON - Photographe : Martin  


Il est des jours où on se dit que malgré son apparence raide, froide et laconique, le metalleux semble un coeur...de metal bien sûr. Ce soir, c'est pour une association caritative que les vertèbres lombaires vont souffrir. En effet, Coeur de Metal, à l'origine de l'évènement, soutient la recherche contre le syndrome Kabuki, pathologie infantile handicapante, et pour Kevin, adorable bambin qui a eu un peu moins de chance que les autres.
Mais revenons à la musique. Ce soir, 4 groupes ont signé pour l'évènement, pour tous les goûts : de Evilized (Heavy Metal) à Moonwhispers (Gothic Metal), en passant par les barbares de Giktor Velu (Trash Death) et la tête d'affiche des mâconais de Seven Gates (« True Death Metal » selon eux !). Si on reste dans le groupe local, hormis Seven Gates qui vient de signer sur un label ricain et Giktor Velu qui commence à creuser son trou, la soirée promet d'être belle, et c'est en nombre que les amateurs de musique extrême se sont déplacés. Let there be rock !

C'est Evilized, groupe dijonnais, qui entame la soirée, délivrant un Heavy des plus classiques, mais des plus efficaces. Nico, le chanteur enchaîne les poses lascives autour de son pied de micro, et parvient, en dépit d'une sono chant des plus déplorables, à nous délivrer une prestation correcte. Dès les premiers morceaux, c'est du solo de guitare en-veux-tu-en-voilà ! A base de sweeping, tapping à 16 doigts, ça va vite et ça sonne. Vite, oui, peut être même trop vite. Si le public est emballé par les premières interventions soli, on sent une pointe de lassitude au fur et à mesure du concert. Les gens ne savent pas ce qui est bon ! Après un Escape from my Hearth d'introduction, les Evilized sortent leur botte secrète : Wicked Love. Rien d'exceptionnel, un morceau des plus efficaces, mais qui reste dans la tête et qui creuse pour vous rendre complètement fou !
Il est toujours difficile d'introduire une soirée concert, mais le groupe commence à faire remuer l'assemblée avec l'intro funky de All this broken dream. Sympa, mais on regrette peut être la relative immobilité des membres du groupes, si ce n'est le batteur qui semble détester ses fûts tant il les cogne avec hargne. Le concert avance, du classique et efficace. Bon préambule en somme. On nous annonce, au lieu de Bitterland, le « pays de la bite crue », original, refrain accrocheur, batterie simple mais efficace, saupoudrez le tout de 2 excellents guitaristes, tant en rythmique que solo et vous obtenez un bon point pour Evilized qui fait taire ceux qui les prenaient pour des débutants. Avant dernier morceau, Another Candle : Nico se relâche au chant et nous livre une interprétation très franco-française de la langue de Shakespeare. On plaisante bien sûr. La dernière salve envoyée sera un duo avec Alexandra, chanteuse d'Eclectika, autre groupe dijonnais, dans lequel officie également Seb, guitariste ryhtmique des présents Evilized : quand on vous dit que le Metal est une grande famille ! Encore un fois, c'est la sono qui pêche, et malgré ce bon Bloody Tears, on sort mitigé de ce qui aurait pu, dans de meilleures conditions, être grandiose. La faute à pas-de-bol comme on dit. En résumé, Evilized nous livre un concert des plus correct qui les détache du lot des groupes amateurs du dijonnais. Amateurs de Heavy toutes guitares dehors, ceci est pour vous !

Brève entracte, annonce de tombola (Quoi ?! Une place pour le prochain concert de Gojira et pour les Eurockéennes à gagner ?! Je m'inscris !), et présentation de l'artiste photographe qui expose ses compositions sur les murs du caveau. Ce sont maintenant les Moonwhispers, menés par Marielle (chant) et Laurent (claviers/chant) qui investissent la place. Déjà chaud, le public du VLV réserve un bon accueil à ce groupe dijonnais de Gothic Metal. Dès les premières notes (et malgré une sono chant vraiment moyenne, qu'on se le dise !) on sent un esprit cohérent : un chant agréable, des guitares lourdes, un synthé éthéré, pas mal du tout ! Visuellement, c'est l'éclectisme des membres qui donne sa personnalité au groupe : bassiste géant (le pauvre tenait à peine dans le caveau), claviériste chevelu qui headbangue pour un oui ou pour un non, 2 guitaristes aux jeux, aux matos et aux âges bien différents et un batteur façon frenchcore metalleux. The day I died fait office d'entame, et dès le second morceau, on sent comme une influence Lacuna Coil, mais bien diluée. Malgré des interventions soli un peu timides, aux antipodes des flamboyantes bordées du guitariste d'Evilized, le public semble réceptif, et Moonwhispers semblent s'être déplacés, avec leurs fans dans leurs bagages. Tous prennent du plaisir sur scène et dès See you on peut entendre les fidèles de la première heure reprendre le refrain en cœur. Petite pause pour Marielle avec des p'tits gars qui nous livrent un Strange Fever, instrumental intéressant. Fin du morceau et résonne déjà Release my Ghost : une intro lourdissime, relayée par un chant guttural de la part de Laurent. Damn, c'est aussi ça le Gothic Metal. Du lourd, donc et une température qui monte, qui monte dans le caveau étroit où se massent des gens de tous âges (du biker fan de Judas Priest au jeune Emo pré-pubère. Le Metal rassemble on dirait). Passent Rose et Narcissus, bien construits quand les Moonwhispers se décident à balancer leur perle à eux : Time que le public semblait attendre. On monte un cran au dessus et le concert se termine sur Life, compo sympa, avant que le groupe décide de laisser la scène à ce qui se présente comme le clou de la soirée... Moonwhispers livre ici un bon Metal, relativement accessible et qui semble avoir remué l'assemblée. Pas mal pour un groupe local fondé il y a à peine 2 ans !

Après à peine 5 minutes d'entracte sont déjà installés les membres de Giktor Velu. « Velu » est le mot qui convient : si Stéphane (chant/guitare) cultive la coupe de Rob Halford (c'est à dire, pour les incultes, pas de cheveux), John, Bud et Matt se perdent dans les excès capillaires. Le groupe natif de Dijon commence donc son set sous le signe du headbanging. Il se murmurait que c'était eux qu'on attendait, et il semble que cela se confirme. Premier morceau, Sacrifice, et première baffe : chant guttural, batterie à toc et grattes ultra-saturées. Giktor s'éloigne tout d'un coup de toute la musique édulcorée et dégoulinante qui pollue la plupart du temps les ondes radio. Le groupe tranche également scéniquement : si les 2 premières prestations de la soirée présentaient des groupes un chouia trop peu remuants, le mot d'ordre ici est d'occuper la scène. 20 m carrés bien occupés à force de remuer, et à peine les premières notes lancées que la sueur ruisselle déjà. Pêche d'enfer, donc, entretenue par un chanteur hurleur qui dirige l'assistance du bout du doigt tant il semble l'engueuler à travers le micro. Passé Death Parade vient Temptation, dédicacée à toutes les femmes de la soirée qui ne se font pas prier pour rappeler leur présence.
Chers amis, ce concert fut une vraie épreuve de force tant il fut difficile de prendre des notes sur la prestation de nos chers Velus. Pogos et headbangings ont joliment parcouru le public tout au long du set : The Great Foundation, et Germani Corporis Custodes, prévus pour figurer sur le nouvel album du groupe nous sont livrés tout en violence et en exclusivité. Il fait chaud, très chaud dans le caveau, et le plafond de ce dernier ne tarde pas à nous renvoyer les gouttes de notre propre sueur. On nous annonce « un peu de fraîcheur, comme si vous étiez à l'avant d'un Drakkar » sur Apocalypse Vision, morceau plus orienté Death que Black : la bonne blague ! Personne ne sort indemne d'un concert de Giktor Velu, et après un très bon (et très violent) In Nomine Veritas, le set se termine sur l'épilogue instrumental Varldsakadning (avec accents divers distribués au hasard sur les voyelles), pour 2 minutes d'épopée Viking intense, entraînante et marquant les esprits. C'est donc dans la cour des grands que joue Giktor Velu, et son Trash Death semble avoir été trop puissant pour les tympans et les lombaires du public qui se rue en masse vers la tireuse à bière. Mais que demande le peuple ?

Dernier concert de la soirée, et ultime performance de cette montée en puissance et en brutalité : les mâconais de Seven Gates. Récemment signés sur un label américain, on peut d'ors et déjà les situer hors de la sphère amateur du Metal extrême français. Une fois installés, Basse et Guitare BC Rich au poing, New Rocks aux pieds, c'est une première claque envoyée avec maitrise : le chant guttural bien mené provoque l'engouement du public qui se lance immédiatement dans un pogo endiablé. C'est bon, c'est brutal, c'est pro, et Pressure, second morceau, est expédié, sec et régulier comme une machine d'usine. Seven Gates n'en est pas à son coup d'essai, et les nombreux fans, arborant fièrement T-Shirts à l'effigie du groupe investissent bientôt la scène, et remplacent l chanteur pour quelques couplets ! Soli Rapides et efficaces, riffs pachydermiques, une 3e bordée achève de transformer le caveau du VLV en fournaise, d'autant plus que le batteur semble faire reculer les murs à chaque coup. Impressionnant est le mot. Tout cela est très bien ficelé et Angel of Suffering, titre éponyme de leur album blast pour le plus grand plaisir des oreilles du public. Malgré une relative uniformité des tempi des morceaux, l'expérience fait la différence.
Quake of your Hearth tranche dans le vif avec son rythme martial et ses incisions guitaristiques Amon Amarthiennes. Le public, peut être un brin moins nombreux en cette fin de soirée métallistique, se donne à fond. En grande partie constitué de fans (bien reconnaissables à leurs T-Shirts assortis), il suit les invectives du chanteur à grand renfort de Hey Hey ! No Salvation et Kingdom of Lost cloturent un set bien fourni, et le second, morceau le plus calme (ne vous attendez cependant pas non plus à une ballade!) du concert est bien représentatif du pied que les gars de Seven Gates prennent sur scène. En résumé, l'expérience renforce la musique, et cette prestation ne déroge pas à la règle. Du bon « True Death Metal » pour les amateurs du genre, mené de main de maître par un groupe dont la présence dans le caveau étriqué du VLV semble incongrue. A quand les grandes scènes ?

Fin mot de l'histoire. Alors que la salle commence à se vider, il est temps de se laisser souffler sur un siège et de siroter une bière. Éreintant, mais quel bonheur de trouver, à 2 pas de chez soi une telle tripotée de groupes. Malheur à vous, absents, qui avez raté un événement aux antipodes des concerts géants à l'américaine. L'avenir des musiques extrêmes se décide, c'est bien connu, dans les caves et dans les coeurs...de Metal bien sûr.


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