Haaaa, ça faisait bien longtemps qu'on avait pas eu droit à un bon petit concert métal dans notre bonne région beaujolaise. Ce soir c'est le petit caveau Jacques Higelin qui sera le théâtre d'une cérémonie tribale de chevelus. Cette soirée deathcore promet d'être bien lourde.

Tout commence avec le groupe local que nous avons déjà vu passer plusieurs fois dans notre bien aimé Lyon's Hall, TCHUKA. Le quatuor envoie un deathcore vitaminé et énergique aux riffs ravageurs, appuyé par la caverneuse voix de Charlotte; le groupe emmènera son public dans un set rythmé de pogos, headbanging et braveheart en tout genre. Bref tout le monde assure, que ce soit sur scène ou dans la fosse. Car les quatre musiciens barbouillés de boue des pieds à la tête ne lâcheront jamais l'intensité tout au long d'un set bien trop court qui au final ne permettra pas de réellement intégrer la musique de TCHUKA qui jouera une reprise de DAGOBA et un rappel. Dommage, mais un excellent moment quand même, on ne se lasse pas de les voir à Villefranche et leur retour en a réjouit plus d'un ce soir.

Venu tout droit de Limoges le groupe ERLEN MEYER va prendre les choses en main à son tour. Le groupe évolue dans un registre qui lui est propre, une sorte de post doomcore très lourd, grave et dépressif. Les gratteux ont sortis leur 7 cordes et le bassiste sa 5 cordes, le tout donnant un son extrêmement grave et sourd, sur une batterie à mid-tempo et des vocaux hurlés façon hardcore. Le décor est posé et si la fosse est forcément moins agressive, elle n'en reste pas moins réactive et une grande partie de l'assemblée sera conquise. Du moins c'est mon cas, et très rapidement un malaise s'empare de la scène, cette musique lente et lourde à souhait, accompagnée des mimiques du chanteur donnent à l'ensemble quelquechose d'envoûtant.
Le coup de cœur de la soirée donc, bonne continuation à ERLEN MEYER, et bravo pour ce show exceptionnel.

Passons maintenant à quelque chose de plus brutal, venue également de Limoge, OESTRE est ici pour retourner le caveau. Et pour ce faire, ils sont venus avec pour seule arme, leur thrash deathcore indus survitaminé. Détruisant tout sur son passage, l'efficacité du combo n'est plus à démontrer, tout est carré, barré, appuyé par un bon son et une prestation énergique. Les métalleux ne s'y sont pas trompés et l'ambiance aura atteint son pic. Les compos s'enchainent avec brio, sur une voix à la fois death et coreuse, appuyé par une batterie puissante, des grateux aux taquets et un bassiste talentueux, qui d'ailleurs n'est autre que le chanteur d'ERLEN MEYER.
Il est presque minuit quand les dernières notes retentissent, pourtant la soirée n'est pas encore terminée.

En effet, si certains ne sont pas encore complètement mouillés de sueur, NEPHERIAN a pour mission de les achever! Si leur métalcore finira bel et bien par fatiguer les derniers survivants, les autres resteront plus sceptiques. Le groupe a certes évolué depuis leur passage au lyon's hall, leur prestation est bien plus dynamique et vivante qu'autrefois mais leurs compos n'en restent pas moins basiques, le groupe est visiblement toujours à la recherche d'identité et seuls les pur amateurs de hardcore se lancent dans des mosh endiablés. Mais le set devient vite lassant, certainement un effet de l'heure tardive, alliée à un cruel manque d'originalité sur lequel il n'est pas nécessaire de revenir.
Le set se termine et NEPHERIAN peut tout de même être fier de l'ambiance qu'ils ont réussis à instaurer malgré l'heure.

La soirée se termine bien tardivement et la salle est déjà presque vide, quand on fait une soirée avec quatre groupes on essaye généralement de débuter avant 21h... Qu'à cela ne tienne les métalleux de Villefranche-sur-Saône s'y sont retrouvés et ce genre de soirée leur manquait depuis un moment. ERLEN MEYER que l'on voyait pour la première fois dans la région fut la révélation de ce concert, un groupe à suivre avec intérêt.