CHRONIQUES DE CONCERTS

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BLACK METAL IS RISING V - PARIS
Avec : AZZIARD, ORAKLE, NEFARIUM, REVERENCE, CELESTIA, HEGEMON, SETHERIAL, DARKSPACE
Date du concert : 09-05-2009  
Lieu : La Locomotive - [ 75 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 15 mai 2009 - Chroniqueur : Pump-Kins - Photographe : Pumpkins  


Une salle excellente, un après midi entier, huit groupes emblématiques du Black Metal : les conditions étaient optimales pour assurer le succès du Black Metal Is Rising V, affiche soigneusement concoctée par les Acteurs de l'Ombre.

Dès 13h30, l'heure annoncée, Azziard ouvre le bal. Et c'est d'ailleurs de tenues peu habituelles que sont accoutrés les membres du groupe : un jean et une chemise blanche pour chacun et aucune trace de bodypaint. Leur apparence n'est pas la seule chose qui peut surprendre car leur musique, pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas les groupes de cette affiche, sort un peu du lot stéréotypé "Black Metal" : on retrouve de nettes influences Death, des riffs de guitares très Black'n'Roll permettant d'adhérer rapidement à leur musique ainsi qu'un jeu de batterie parfois lent et lourd qui changent vraiment du style. On ne trouve le temps de s'ennuyer car leur musique en live est très riche et, même si leur prestation est plutôt statique, le chanteur dynamise le tout grâce à un jeu de scène très expressif. Les musiciens se balancent en un même mouvement sur des titres comme : "Défigure", "Verdun", ou encore "Tranchée" entamée par des paroles enjouées et poétiques à l'image du groupe "Masques à gaz, pollution" et j'en passe. C'est donc presque à regret que nous les voyons quitter la scène.

C'est ensuite Orakle qui prend place. Dès l'introduction très atmosphérique accompagnée de jeux de lumière psychédéliques, nous sommes en mesure de constater l'ampleur du contraste entre Orakle et le groupe précédent. Pour la suite du set, des morceaux tout aussi lancinants, tels que "La Splendeur De Nos Pas", "Celui Qui Erre", ou encore "L'Instant Du Dessus" se marient parfaitement avec des lights de plus en plus superbes, un vrai plaisir pour les yeux qui hypnotise l'auditoire et le plonge dans une délicieuse léthargie. La prestation n'est cependant pas exempt d'imperfections car nous pouvons parfois intercepter quelques fausses notes au chant. Bien que le jeu de scène de la formation soit tout aussi statique que précédemment, il est, comme les lights, accordé à leur musique lente et voluptueuse. Le batteur nous offre une réelle performance, si bien qu'il est difficile de décrocher notre regard de lui. Malgré de toutes petites imperfections techniques, leur set est extrêmement agréable à regarder et on regrettera ces lumières violettes bleutées par la suite.

Très rapidement enchainent les membres de Nefarium qui nous sortent le grand jeu : bodypaint effrayant, habits rustiques, têtes de mort empalées sur les pieds de micro, chaînes, etc. On retrouve un genre musicale beaucoup plus prévisible : du Black Metal pur et dur, plus blasphématoire que délicat : "The Damned Descent", "Lucifer Betrayal", "136 Bastard Priest Murdered" ou encore "The Whore of Magdala" introduite comme étant "la plus grosse p*** de tous les temps". Le set est quelque peu répétitif, à cause, sans doute, du peu d'élasticité créative que permet le Black Metal. C'est donc un bon set quoique prévisible qui parait, à la fin, un peu long.

Dès le départ, Reverence "impose son style" en réclamant l'installation de sa propre batterie et non celle que tous les groupes utilisent. Bien heureusement, les installations entre les groupes se sont fait tellement rapidement que l'organisation est en avance sur le timing prévu. La setlist, bien que contenant le nombre de morceaux requis pour les quarante minutes réglementaires de set, parait un peu longue et répétitive : les riffs de guitares semblent être toujours les mêmes et répétés une bonne cinquantaine de fois. L'ambiance, aussi bien sur scène qu'au sein de la fosse, n'est pas au rendez-vous. C'est finalement une prestation décevante à la vue de la notoriété pourtant déjà affirmée du groupe.

Celestia était visiblement attendu ce soir-là. C'est vêtu de manière plutôt majestueuse que le chanteur débarque sur scène avec ses acolytes, mais très vite, emporté par la sombre euphorie du leader, ce dernier fait tomber son grand manteau en cuir et détache ses cheveux. Le frontman est d'ailleurs d'une expressivité extrême, il vit ce qu'il chante (cri ?) et nous le transmet dignement. Après chacun des morceaux joués, l'auditoire est même gratifié d'un cri plaintif et déchirant qui conclu comme il se doit les titres, à l'image de l'ambiance lourde et sombre qui règne. La batterie, au contraire, manque cruellement de lourdeur et de dynamisme, et est parfois dérangeante au niveau du rythme. On passe souvent d'une intro douce et dépressive à un morceau démarrant en trombe sans aucune transition, ce qui heurte légèrement le tympan de l'auditoire. L'ambiance est, cette fois-ci, survoltée dans la fosse (bien que cela reste des pogos de blackeux) et le restera jusqu'à la fin du set. La formation part alors brusquement de scène à la fin de leur prestation : ayant tout d'abord pris cela pour de la timidité refoulée de gros durs, j'apprenais par la suite, grâce à la rumeur, qu'ils étaient en fait chiffonnés à cause des pogos. Oui, on ne pogotte pas sur du Celestia.

Hegemon = Grosse déception de la soirée. Bien que très connus dans le monde du Black Metal, ils n'ont en tout cas pas su se démarquer des autres ce jour-là. Lorsque je me remémore leur set, je n'ai réellement rien à dire de positif, ni de négatif. Fade, insipide, quelconque. Je me contente donc de vous retranscrire l'exact setlist, si vous avez dans l'ambition de revivre ce blanc émotionnel devant votre chaîne Hi-Fi : "Intro", "Warfare Unleashed", "Eli, Eli, Lamma Sabacthani", "Proskynese", "Contemptus Mundi", "Asakku", "By This I Conquer".

Contraste donc très marqué avec l'arrivée des membres de Setherial qui, à peine avaient-ils mis un pied sur scène, envoyaient déjà les décibels tout en étant complètement dans leur rôle. Une précision incroyable techniquement parlant assortie à une prestation scénique sombrement éblouissante. On remarque bien sûr que les Suèdois n'en sont pas à leur première scène car l'aisance du frontman est visible. Certes, ils en font énormément dans le genre "Chevalier Noir sorti des Enfers", mais après un début de festival un peu stationnaire, cela fait plaisir à voir. Leur attitude hérétique est soulignée par des titres comme : "Hell Eternal", "Diabolus Enim" ou encore "Summon The Lord With Horns". Que dire de plus ? Ce Samedi 9 Mai, Setherial nous a offert un unique moment de Black Metal.

Pour finir, Darkspace et son aura mystique prennent place avec la ferme intention de finir en beauté. On retrouve des lights presque aussi fantastiques que pour Orakle, alors que des fumigènes viennent prêter main forte pour souligner la noirceur de leur musique. Pour les incultes de mon genre, le début de leur set est un vrai électro-choc : Ah bon ? Ils font de la musique là ? En effet, l'addition est simple : un rythme extrêmement lourd appuyé par tous les instruments dont les grattes qui sont atrocement saturées, un son sourd et caverneux au service d'une musique au summum de la noirceur, aucun lyrics, seulement des cris affreusement plaintifs qui crucifient sur place (si je peux me permettre). Mais aussi, leur attitude scénique est tout juste magnétisante (tous les membres ont de grands manteaux noirs, du bodypaint, et des lentilles blanches). Seuls quelques petites complications techniques avec l'instrument de la bassiste viendront quelque peu polluer leur prestation, ainsi que des problèmes au niveau du micro (tantôt beaucoup trop fort, tantôt carrément coupé). Cependant, même si leur attitude s'accorde parfaitement avec leur musique, le set devient vite lassant : une heure de marteau-piqueur, on la sent passer.

En résumé, une affiche purement Black Metal pourtant diverse et variée, ainsi que des stands merchandising et des expos photos ont offert un après-midi absolument succulent pour ceux qui y ont assisté. Quand est-ce qu'on remet ça ?!


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