Soirée évènement au Lyon's Hall ce Samedi 16 Mai avec la venue en tête d'affiche de deux groupes cultes du métal extrême old-school, BLASPHEMOPHAGER et PROCLAMATION. L'évènement viendra aussi du taux de remplissage de la salle lyonnaise où un public très nombreux va investir le lieu qui sera pour une fois plein comme un œuf. Ils sont venus d'un peu partout, du sud de la France, des départements voisins et même d'Italie avec leurs vestes à patches, cartouchières, etc... Bref on se croirait revenu 20 ans en arrière.

La nuit promet d'être longue avec 5 groupes au menu, car ce n'est que vers vingt heures trente que la première formation lâche les décibels. Les locaux de DEADLYSINS investissent la scène et sans préambule dégainent avec leur thrash old-chool qui déclenche aussitôt les hostilités dans le pit. Alors c'est parti avec "Radioactif Coffin", "Blood On My Hands" et "Brainstorm", trois morceaux qui enflamment la salle où les métalleux ne demandent qu'à s'éclater dans un bourrinage immédiat. La soirée va sûrement être chaude vu la tournure des évènements . Le groupe est en quelque sorte dynamisé par cet échange d'énergie avec ceux des premiers rangs et ça se sent. Le frontman joue à l'énergie car, semble-t-il du côté voix, il y a un petit problème. Qu'à cela ne tienne on est thrash ou on ne l'est pas et les musiciens assurent toujours autant sur une rythmique d'enfer envoyée par un batteur remarquable et un bassiste remplaçant qui en fait des tonnes. Un petit "Cannibal Holocaust" et le fameux "DEPC" ravagent les lieux. Deadlysins a bien assuré ce soir et l'on attends la suite d'oreille ferme maintenant.

La suite se nomme VORTEX OF END, jeune trio de black/death de Charleville-Mézière qui s'installe immédiatement. Leur black teinté de thrash ne semble pas faire l'unanimité dans la salle. Le public ne bouge que lors des envois plus groovy. La pression est un peu retombée dans le Lyon's hall car les compos du groupe du Nord semblent se ressembler les unes après les autres. Le frontman nous crache sa haine à la figure non-stop et les parties de guitare à la Dissection sont un peu approximatives. Rien de spécial pour la basse qui suit le mouvement. Heureusement que le batteur tire son épingle du jeu. Tout est bien trop statique et sans relief particulier, bref nous espérons que la formation suivante viendra remettre le feu dans la salle.

Pari gagné car avec RITUALIZATION, combo de Tours, on change de registre et l'on grimpe d'un degré dans l'échelle de l'ambiance remuante. Cette fois nous avons en face de nous une formation qui "envoie" et qui est bien en place avec tous les ingrédients propres à un bon death old-school à la Incantation et autre Immolation. Ça ne fait pas dans la dentelle croyez-moi ! Alors pas de quartier devant la scène, les bases d'une tuerie en bonne et due forme pour la soirée sont établies et cela durera jusqu'à la fin des shows suivants. Mais revenons à Ritualization qui fait preuve d'un certain professionnalisme ce soir. La voix et la présence d'un frontman prêt à tout renverses avec des acolytes qui créent des ambiances malsaines et destructives, fait mouche et accroche. Leur gig est renversant et la chaleur commence nettement à monter. Par exemple les vitres des armoires réfrigérantes du bar sont embuées, et du coup on ne peux plus choisir sa bière en fin de set. Le set des death métalleux est costaud, puissant et ne laissera personne indemne après le dernier morceau. Bonne surprise de la soirée, vous revenez quand vous voulez !

Il est bien tard maintenant, mais les deux groupes qui vont suivre sont attendus depuis le début de la soirée, donc personne ne quitte la salle. Place donc tout d'abord à PROCLAMATION. Les Espagnols évoluant dans un black à la Blasphemy ne sont pas venus là pour rigoler. Quel look d'enfer avec des clous partout jusque dans le dos du bassiste encapuchonné, des chaines, bref tout un attirail guerrier. D'entrée leurs compos décoiffent, le mosh devant l'estrade devient viril et "craignos". Amateurs de bourrinages char d'assaut, c'est le moment pour vous de vous couvrir d'hématomes. Tous les potets sont dans le rouge, les vagues du public s'écrasent contre les retours, ambiance démoniaque et mortelle donc ! Aucun répit, aucun repos dans les envois blasphématoires et explosifs du trio Espagnol, c'est la guerre. Leur black/death est vicieux, sournois mais au combien efficace, c'est le métal old-school simple qui déchire ce soir, c'est la fête au style brut et sanglant que nous propose Proclamation. Tout le monde semble déguster dans tous les sens du terme.

Mais ce n'est pas fini car maintenant , bien après l'heure fatidique de minuit, les Italiens de BLASPHEMOPHAGER vont venir détruire ce qui nous reste de matière grise. La fatigue ne semble pas se faire sentir dans l'assistance. Alors on continue dans le rayon "boucherie" ? Oui pas de problème à la vue des mosheurs qui reprennent de plus belle leurs démonstrations brutales dans le pit dès le premier titre des transalpins. Cette fois, sur l'estrade aux clous, chaines et cartouchières on a rajouté le casque et le masque à gaz, alors vous voyez un peu le tableau ! La musique de Blasphemophager est un doux mélange de Angel Corpse, Revenge, Sodom et Sadistik Exekution, rien à voir donc avec le métal atmosphérique ou ambiant. Ici c'est l' "Atomic Infested Carnage" et le "Triumph Of Abomination", c'est le métal qui sent la sueur des dessous de bras, la radioactivité ambiante, la mort latente et bien sur le blasphème. 1 heure 30 du matin, fin des opérations de démolition des conduits auditifs. Rentrez vite chez vous le Lyon's hall est maintenant fissuré et tout va s'écrouler d'un moment à l'autre !

Cette soirée évènement à Lyon fut à la hauteur de nos espérances, bons groupes peu ordinaires et non aseptisés, ambiance de folie, chaleur et bière, tous ces éléments ont contribué au succès de l'aventure métallique de cette nuit mémorisable ou mémorable, c'est comme vous voulez.