19h30, sortie de boulot, vite vite, direction le CCO pour le premier événement métal de la rentrée en ces lieux. Depuis toute la journée, l'équipe de l'association Females œuvre d'arrache pied pour mettre en place le deuxième volume du « H'elles on stage », le « festival lyonnais de métal à chanteuses et à gueuleuses » comme l'explique la plaquette d'information, tout un programme! Encouragées par les retours sur la première édition du festival, les organisatrices (et leur roadies) ont vu les choses en grand, prenant le risque de choisir une salle plus spacieuse. Et cela paie puisque le public répond présent avec une affluence non négligeable dès les prestations des premières parties.

Le passage des deux premiers groupes laissent cependant les spectateurs quelques peu sur leur réserve, tout comme la performance d'INTERRIA sur les planches lyonnaises ne laissera pas un souvenir mémorable. Avec un chant un peu criard peu agréable, quand chanté juste, le groupe peine à faire retrouver les bonnes impressions laissées par leur mini cd de 2006. Pourtant, les musiciens bougent, à l'image d'un guitariste homme-toupie, mais pour un résultat un peu brouillon. Le « Mindustrial » final énergique ne fait pas pencher la balance, il y a peut être des jours avec, ce soir est un jour sans.

Place au symphonique avec WHYZDOM. Accompagné de leur chœur, le groupe est accueilli par un premier rang d'un jeune public chahuteur et par quelques ennuis sonores. Pas de son dans les micros, manque de volume, les titres passent et Whyzdom semble avoir du mal à trouver ses repères. La voix de la chanteuse, au timbre très proche de celui de Within Temptation, parvient enfin à se faire entendre, couverte jusqu'à présent par les cymbales du batteur. Étrangement, malgré le jeu de scène de musiciens très remuants, , il peine à se dégager de réelle énergie. Les deux derniers titres, plus directs, trouvent enfin un son plus puissant, et « The train » en fermé de rideau permet ainsi de clore le set sur des avis plus optimistes. La prestation en progression, mais dont la plus grande partie en demi teinte convainc néanmoins une bonne partie de la foule, celle ci appréciant l'engagement du groupe la bonne ambiance de la soirée.

C'est ensuite un changement de plateau peu banal qui vient surprendre les fans, avec pendant que le matériel s'installe, la chanteuse de PIN-UP WENT DOWN qui déjà vient faire son show, plaisantant avec les supporters et répondant aux vannes des premiers rangs, joue avec les ballons et s'amuse à faire des bulles de savon...une sacrée personnalité très « nature » assurément qui intrigue et introduit une prestation riche en surprises. Pin Up went down, c'est un peu effectivement le sucre d'orge de la soirée, une petite friandise dont il est difficile de se passer A l'image de sa chanteuse intenable, la musique du groupe peut aussi bien passer des ambiances de petite peste enjoleuse à celles de diva ou de maitresse dominatrice. Caméléon vocal puisque le chant peut prendre plus de 3 timbres différents sur un même titre, mais aussi caméléon sonore avec une musique qui change en permanence, chaque composition est comme une sorte de kaléidoscope musical difficile à décrire! Un peu de dissonance, un peu de progressif, une grosse guitare par ci, une ligne de basse par là, des claviers, c'est du jamais vu, du jamais entendu, et le tout effectué dans une simplicité et une relaxation qui stupéfie puisque ce soir était apparemment le premier concert du groupe. La performance s'achève en laissant à l'esprit l'image d'un show à la fois déjantée mais intime; une sorte de lien s'est créé mais qu'il faut rompre puisque pour cause de délais à respecter, Pin Up went down doit céder sa place, aux plus grands regrets de tous.

L'organisation déroule et enchaine sans accros, les meilleures conditions sont réunies pour l'arrivée de la tête d'affiche du soir : Kells, un choix qui pourrait paraître étrange, mais au final bien calculé. Le groupe tourne en effet beaucoup et a su ainsi s'attirer un noyau dur de fans. Les lumières s'allument, et là, c'est la bousculade de jeunes filles en fleur (et d'autres moins en fleur) qui chargent à la manière d'une cavalerie pour s'emparer des premiers rangs. Plus volontaire, mais aussi plus soutenu (un facteur qui compte) que lors de leur dernière prestation à Lyon en première partie d'Epica, le groupe se démène pour assurer son statut de « favori ». Kells n'est pas non plus Iron Maiden, mais sur les avants postes, l'ambiance est aussi vigoureuse que celle d'un concert de Henri Death, avec des supporters au bord de la crise d'hystérie. Pourtant le neo métal qui s'échappe des enceintes a tout de ce qu'il y a de plus conventionnel, avec un gros son unilatéral et des compositions peu changeantes. Mais le groupe est en place et affiche un certain plaisir à jouer, les plus fervents admirateurs fermeront alors leurs yeux aveuglés sur les chorégraphies façon Céline Dion d'une chanteuse qui chante juste mais qui en fait des tonnes et dont l'attitude déterminée proche de l'énervement cadre mal et pourra surprendre. L'euphorie reste également moins grande dans le fond de la salle, qui reste dubitative devant l'apparition de Candice de Eths pour un morceau, un éclair anecdotique, si ce n'est peut être pour attirer quelques fans supplémentaires. Sur la forme, Kells a su proposer une prestation pour le moins carrée le jeune public et les grands ados auront apprécié; la question du fond demeure cependant plus largement soumise à la critique et à la discussion.

Les points à retenir de la soirée : une asso qui s'accroche et qui avance avec des évènements de plus en plus conséquents et bien entendu, la découverte de Pin Up Went Down, un groupe à suivre de très très prêt, à conseiller pour les en manque d'originalité. Hurleuses, gueuleuses, peu importe, surtout, chantez juste...et au plaisir de vous retrouver sur un futur troisième volet?