Les derniers mois sur Lyon ont décidément été très riches en évènements musicaux ! et la scène goth n’est pas non plus en reste, notamment grâce aux efforts produits par la très dynamique association " Neutral Zone " et de son président Stéphane, acteur majeur au niveau de l’organisation de concerts gothic/electro dark. Après Violet Stigmata, puis Punish Yourself, de valeureux travaux d’organisation viennent donc aboutir une nouvelle fois à une affiche prometteuse !

Il faut dire malgré tout que l’ambiance fait un peu peur à l’ouverture des portes, la file d’attente n’étant composée que de…5 personnes…hum, mais il fait encore jour maintenant à 20h30, et il est encore tôt pour voir la sortie des " oiseaux de nuit "…du moins espérons le, car la tendance lunatique du public goth lyonnais représente toujours un facteur d’incertitude lors de tels évènements.


Antiglück se voit donc accueilli par un public d’initiés (et motivés) d’une cinquantaine de personnes (moyenne d’age supérieure à 25ans). Peu de monde ? pas si grave, la musique produite par les 3 français se prête en effet fort bien à l’ambiance d’un concert privé. Le trio produit en effet un mélange inspiré d’indus/dark electro mais sans gros " beat ", avec un gros travail fourni sur la création d’ambiances, toujours froides, parfois angoissées ; la voix claire de la chanteuse au timbre toutefois singulier se mêle fort bien aux effets indus produits par les deux claviers (même " perturbés par quelques soucis techniques " confiera plus tard l’un d’entre eux) et retient le public pendu à ses lèvres. Sur scène, la complicité visible entre les musiciens rend ceux-ci très sympathiques et proches de leur public, fait rare en général dans ce style musical. Pour la présentation de leur album " la métamorphose ", Antiglück, révélation du soir, a donc sorti le grand jeu dans un show d’1heure aux compositions variées, (marqué par d’excellents jeux de lumières) une prestation à placer sans contexte au niveau d’une tête d’affiche.

Mais la tête d’affiche du soir arrive, chanteur en tête, les allemands d’In Strict Confidence prennent possession de la scène, devant une salle ayant tout de même gagné quelques fans (>70 personnes environ au total). Et quel chanteur ! un timbre de voix et un physique qui ne laisse pas indifférentes ces quelques demoiselles présentes…pour les autres, retour à la musique et peu restent statiques sur les rythmes électros et toniques dispensés dans la salle, grosse ambiance, ça chauffe sur le dancefloor ! Pas de problèmes niveau technique, le show est bien rodé et les musiciens maîtrisent leur domaine, mais leurs compositions demeurent malgré tout quelques peu répétitives, heureusement, la batterie apporte une dimension supérieure par rapport au son des traditionnelles boîtes à rythme. Deuxième plus : cette petite chanteuse très mignonne créant d’excellents duos vocaux, notamment sur le titre énorme " Engelsstaub ".
Le public est conquis et en redemande, après 1h30 de spectacle. N’en déplaise aux détracteurs de la scène électro, celle-ci est belle et bien présente et tient plus que jamais sa place au sein de la scène gothic et nous a présenté, chacun dans un style différent, deux de ses grands représentants…dommage que le public ne se soit pas déplacé davantage.