CHRONIQUES DE CONCERTS

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LES TAMBOURS DU BRONX - LYON
Avec : UNDERGANG, LES TAMBOURS DU BRONX
Date du concert : 08-10-2009  
Lieu : Transbordeur - [ 69 ]  
Affluence : 600  
Contact organisateur : http://www.base-productions.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 09 octobre 2009 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


Spécialisée dans la production d'affiches événements en matière de métal, l'équipe de Base prod décide ce soir de faire varier un peu les plaisirs en accueillant la première date de la nouvelle tournée des Tambours du Bronx. Pas de métal ce soir donc, mais date événement toujours car voir les Tambours à Lyon n'est pas non plus fait des plus ordinaires.
Inutile pour certains de froncer leurs petits sourcils épais en se demandant ce que peu bien faire un tel concert sur un webzine métal, car ne pas parler d'une telle affiche aurait été une regrettable erreur.

Il est donc amusant d'arriver sur les lieux et de pénétrer dans une salle du Transbordeur totalement vide, les spectateurs préférant tous rester sagement assis sur les gradins jusqu'à l'arrivée de la première partie surprise. UNDERGANG, one man band de Toulouse prend place derrière ses platines avec la tache ardue de faire remuer un peu tout ce beau monde. Beau monde oui car ce soir, la tendance est familiale, quelques rares métalleux et vieille garde industrielle se sentent un peu perdus entre les papas-mamans et leur progéniture. Sur les planches, le musicien crée cependant la surprise, avec un son des plus originaux, mélange de rock/electro avec des apports dub, breakbeat, le tout exécuté avec virtuosité puisque le personnage passe aussi bien des tables de scratch qu'à la batterie, le tout en jonglant avec les samples. Pour une fois, une première partie bénéficie d'un bon jeu de light, un élément qui combiné à la créativité et à un bel engagement sert parfaitement la performance d'Undergang, groupe à découvrir pour les amateurs de rock/electro original.

Mais derrière sont posés treize futs (résidus des consommations du dernier concert de métalleux?) qui ne sont pas là uniquement dans un but décoratif. Un mec qui tapote sur un bidon? Bof, voilà un concept qui en laisse plus d'un dubitatif. Mais voilà, multipliez le mec par 13, donnez leur à chacun un baril métallique et armez les de deux baguettes de la taille d'un pied de table, et le résultat en sera tout autre, surtout quand le groupe ainsi formé possède le physique et la délicatesse de l'équipe de rugby des All blacks. Les Tambours du Bronx? un groupe à part complètement barge...les musiciens ne tapotent pas leur futs, il les défoncent! Pas de concession, aucune retenue, chacun donne tout ce qu'il a et il ne faut pas longtemps pour que s'envolent dans tous les sens, y compris dans le public, des morceaux de baguettes réduites en miettes (d'un diamètre de 3cm) bardés d'échardes...La musique produite est tout simplement indéfinissable; pour certains, il ne s'agit que de jeu de percussion, pour d'autres la parenté vers la musique industrielle se voit toute légitime. Ce lien se renforce d'ailleurs avec les nouvelles compositions tirées de MMIX, aux apports électroniques accrus (avec des infrabasses faisant trembler le sol). La présence d'un DJ renforce la puissance qui se dégage de l'ensemble de percussions, avec des samples creusant les ambiances vers de nouvelles directions, parfois aux limites de la folie. Qu'est ce qui est industriel? Qu'est ce qui ne l'est pas? Peu importe à vrai dire, mais à choisir entre une soirée animée par un DJ revêtu d'un masque à gaz et d'un short de vinyl pensant que le vocodage est la meilleure invention depuis l'eau chaude et cette bande de sauvages totalement libérés, la question ne se pose même pas, direction la jungle du Bronx!
D'ailleurs pour une bonne partie du public, aller voir les Tambours du Bronx semblait revêtir le même caractère que d'aller au zoo, ou au cirque mais au final, la fièvre qui se dégage des planches se révèle vite hypnotique et propice à la transe, de quoi faire bouger les tailleurs et costumes cravate les plus réticents. Visuellement, le show reste pourtant sobre avec une mise en scène réduite. Le groupe n'a à vrai dire pas besoin d'artifices pour enjoliver son set, tout est direct, brut, sans fioritures, sans chichis, ça frappe, frappe, frappe, dans un volume sonore impressionnant. Les Tambours se lâchent dans un final où baguettes et futs voltigent dans tous les sens sans soucis du matériel posé sur scène, la salle est en feu, de quoi donner des leçons à pas mal de groupes de métal...ainsi qu'à une part leur public.

Étonnamment, ce spectacle aux sonorités tout de même très electro conquiert un cercle de personnes qui à la base n'adhère pas forcément à la musique ni aux scènes électroniques ou industrielles. Comme quoi une musique effectuée avec vigueur et sincérité peut prendre aux tripes de tout public. Une plus grande affluence aurait également pu être espérée, le désertion des salles serait elle devenue une spécialité typiquement lyonnaise? La tournée est en tous cas lancée et assurément, le spectacle vaut le détour.


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