Nous sommes début novembre et depuis la rentrée de septembre, les concerts se suivent et se succèdent sans jamais se ressembler. BASE PRODUCTIONS a choisi ce début du mois pour programmer le concert de EPICA. Cette venue concorde avec la récente sortie de leur album « Design Your Universe. » Autant mettre les choses au clair d'emblée, je ne suis pas un fan des groupes de metal symphonique à chanteuse. Je trouve qu’ils se ressemblent un peu trop et que bien souvent l’attitude et l’aspect vestimentaire prennent le dessus sur la musique. Alors pourquoi avoir choisi d’aller chroniquer ce concert ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas si longtemps, j’ai eu l’occasion d’interviewer Simone SIMONS et que pour l’occasion je me suis penché sur leur dernier album en date. Cet album m’a agréablement surpris et c’est pourquoi je me suis décidé à aller voir ça d’un peu plus près. Mais revenons plutôt à cette soirée qui s’annonce plutôt bien au vu de la file d’attente interminable figée devant le transbordeur. Heureusement que la pluie a eu la bonne idée de s’arrêter.

Le temps de retirer ma place, de m’installer dans la salle et le coup d’envoi est donné par SONS OF SEASONS. Les allemands officient dans une sorte de metal symphonique à la limite du True Metal et de l’opéra rock. Difficile de les ranger dans une catégorie. La demi heure de set est plutôt agréable. SONS OF SEASONS semblent remontés à bloc et bien décidés à profiter de l’occasion qui leur ait donnée pour conquérir le public français. Le chanteur, Henning BASSE m’a fait penser pendant une bonne partie de la prestation à une version un peu plus légère d’un Dani FILTH. On dirait un peu le leader de CRADLE OF FILTH en version plus grande, moins maquillé et un peu plus bonne ambiance. C’est peut-être un peu tiré par les cheveux me direz vous, pourtant, c’est l’effet que ça m’a fait pendant toute la durée du show. Il ira jusqu’à plaisanter sur le fait que ceux qui ont aimé le groupe doivent aller s’acheter l’album pour pouvoir donner de l’argent au groupe. Visiblement, certains membres auront un peu de mal avec cette blague pourtant de bon goût !

Changement de plateau rapide et c’est aux finlandais de AMBERIAN DAWN de prendre place. Si vous aimez les ventilateurs, les musiciens qui se posent juste au dessus pour donner du volume à leur chevelure, vous devez être ravis. Chaque solo est un prétexte à prendre la pose. La prestation est bonne. Les musiciens sont vraiment doués. La chanteuse est assez impressionnante en terme de vocalises. Mais, quand c’est trop, c’est trop. Et là, pour le coup, on frise un peu l’égocentrisme. Du coup, le bon vieux métalleux que je suis, éduqué à grand coup de « Panzer Division Marduk » a un peu du mal à tenir sous le flot de notes impeccables, justes, jouées par des chirurgiens qui connaissent leur valeur musicale. Chers lecteurs, je n’ai pas tenu, j’ai filé me désaltérer au bar.

Vient enfin le moment tant attendu. L’arrivée d’EPICA se fait sur "Samadhi (Prelude)"
enchainé naturellement par "Resign to Surrender (A New Age Dawns, Part IV)” ouvrant tous deux l’album. Le son est impeccable et l’énergie est bien là. On sent un professionnalisme très marqué dans ce groupe. Mark JANSEN a l’air particulièrement ravi d’être sur cette scène et de faire partager sa musique. C’est clair que pendant toute la durée du concert, le guitariste chanteur n’est pas en reste de preuves de bonne humeur. Souriant et décontracté, il donne le meilleur de lui-même. Contrairement à nos amis de AMBERIAN DAWN, on sent un peu plus que les pieds sont un peu plus ancrés sur le sol. D’ailleurs, le guitariste de AMBERIAN DAWN reviendra sur scène pour interpréter à la guitare « Incentive », le titre bonus de « Design Your Universe. » Mark JANSEN laisse la guitare de côté et nous fait profiter d’un chant death qui rend ce morceau plutôt brutal. C’est d’ailleurs assez étonnant de constater à quel point les nouveaux morceaux du groupe font la différence avec d’autres plus anciens. C’est sans doute ce côté un peu plus brutal qui fait la différence avec pas mal groupe du même registre. Par ailleurs, Mark maîtrise très bien le chant guttural ce qui contraste vraiment avec les envolés lyriques de Simone SIMONS. EPICA est en train d’arrivée à un stade supérieur en terme de maturité. Je me demande vraiment à quoi ressemblera l’avenir de ce groupe s’il continue sur cette lancée. Un des moments forts du concert est la reprise de la « Marche Impériale » de STAR WARS. C’est toujours un plaisir d’entendre ce morceau joué de cette façon. Après une heure et demi de concert, le groupe quitte la scène. Il paraît que par la suite, les musiciens se sont dirigés du côté du marchandising histoire de serrer quelques mains et signer quelques autographes. Ayant déjà récupéré un médiator du guitariste, je retrouve ma voiture et m’en retourne en des contrés plus fraîches, presque conquis, presque, mais pas encore complètement…