CHRONIQUES DE CONCERTS

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BORGIA - LYON
Avec : AESIRS + ODANË + LES ALABRES + BORGIA
Date du concert : 07-11-2009  
Lieu : Lyon's Hall - [ 69 ]  
Affluence : 128  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 13 novembre 2009 - Chroniqueur : Xahaal - Photographe : S.Y.L  


Annoncé depuis un moment déjà, le « In Praedio Suo Praedicare » tour de BORGIA devait passer par Lyon ce samedi 07 Novembre. Orchestré par MZ Prod, la soirée accueille quatre groupes d’univers musicaux différents, tous rejoins sous la bannière de l’histoire et de la mythologie pour ce concert dans notre bon vieux Lyon’s Hall. Une belle réussite car l’affluence aura presque atteint les records.


La soirée débute avec le groupe black death que tout le monde connait à présent: AESIRS. Habitués de la scène et du lyon’s hall le quatuor a pris, au court de sa carrière, une assurance scénique incroyable et c’est avec une grande aisance qu’AESIRS va sans problème prendre possession des planches. Le groupe défend son premier EP « Drown in Silence » et enchaine les titres accrocheurs tel que « Siberian Steel », « Silent and Calm », « Lament » et tant d’autres. Toujours dans la même veine, dans une sorte de mix entre IMMORTAL et DEATH (nos lyonnais reprendront d’ailleurs un titre de ces derniers), le groupe a apporté quelques apports techniques à leurs compositions et cette fois ci Ben n’hésites pas à instaurer quelques passages hurlés dans ses vocaux.
Cela fait maintenant un moment que je suis avec attention le parcours d’AESIRS et je peux affirmer que le groupe ne cesse de s’améliorer depuis ses débuts. Un groupe à suivre de près.

Dans un tout autre registre, penchons nous à présent sur ODANË. Le groupe lyonnais nous offre une musique particulière aux influences diverses et très avant-gardiste. Sur scène, deux guitares, une basse, une batterie, un synthé et un violon. Passons sur les nombreux problèmes techniques qu’aura connu le groupe ce soir (coupure d’électricité, problème de jack etc...), mettons également de côté le son très difficile à maitriser dans cette petite salle. Ce qui est certain c’est que les compositions d’ODANË sont travaillées avec précision et minutie, rien n’est laissé au hasard et le groupe nous présente vraiment une musique recherché et originale. Certains morceaux sont même de véritables petits bijoux de composition, comme « Bleak Opium » ou encore « Great Masquerade ». Mais tout ceci manque encore d’un peu de mise en place sur scène car ce genre de musique ne pardonne aucun décalage, imaginez du UNEXPECT avec ne serais-ce qu’un léger décalage. Cela s’entend tout de suite mais il n’est pas évident de travailler avec autant d’instruments et cette impression que chacun joue dans son coin sans se soucier des autres ne se corrige qu’avec le temps et l’expérience. Car le problème ne vient pas de la technique, à l’exception de la chanteuse guitariste qui semblait être bien plus à l’aise avec sa voix (qu’elle maitrise à merveille d’ailleurs) qu’avec sa six cordes tous les musiciens jouent avec une grande aisance de leurs instruments. ODANË nous aura présenté ce soir une musique de qualité, très intéressante qui ne laissera personne indifférent. Les lyonnais ont pleins de bonnes choses à proposer, ce show fut un bon moment de découverte musicale.

Changeons une nouvelle fois d’univers avec le groupe de Toulon, LES ALABRES. A peine entré sur scène l’effet est saisissant, le groupe a énormément misé sur les costumes et l’aspect historique nous plongeant dans un univers médiéval à la fois sombre et festif. Je ne peux m’empêcher de signaler les tennis blanche du guitariste qui viendront un peu entacher le visuel du groupe. Mais franchement, il en faudra plus pour gâcher le set des Toulonnais, peut être que l’association d’un mauvais son, d’une chanteuse qui chante faux, d’un claviériste à côté de la plaque et de sons de synthé absolument pas réalistes y arriveront... Et bien d’une certaine manière oui. Apparemment LES ALABRES n’étaient pas dans un bon jour ce soir car la chanteuse aura beau essayé, sa voix n’arrivera pas à sortir que ce soit en chant lyrique où en chant crié, heureusement que le chanteur assure au poste de frontman pour faire passer la pilule. Car du côté du clavier c’est la panique également, pas mal de fausses notes de ci de là, sans parler d’un son de clavier vraiment synthétique ne ressemblant pas à grand chose. Pourtant sur cd LES ALABRES disposent de sons d’instruments médiévaux très réalistes.
Le concept du groupe est intéressant car si ce fut la mode des groupes folkloriques, rares sont ceux qui vouent une dimension véritablement historique à leur musique, reprenant quelques airs traditionnels connus aisément reconnaissables pour qui fréquente de temps en temps les fêtes médiévales. Même si les puristes auraient de nombreuses choses à redire sur la véracité historique des costumes et de certaines sonorités l’ensemble est cohérent et réfléchi et on sens bien une véritable recherche. LES ALABRES ont néanmoins mis une ambiance puissante et ont su emmener leur public dans leur univers malgré les divers soucis de cette soirée. Disons simplement que ce n’était pas leur jour...

La salle s’est déjà bien vidé lorsque BORGIA prend littéralement possession de la scène, mais l’affluence reste très correcte. Il faut avouer que la soirée a pris du retard et qu’il est déjà minuit quand les parisiens fond sonner les premières notes de leur black métal sombre aux ambiances particulièrement malsaines. Le côté historique est également important et mis en avant à travers des paroles extrêmement recherché et fouillé, d’une intelligence poétique rare, chantée aussi bien dans la langue de Molière que dans celle du pape (à savoir le latin). L’effet scénique est saisissant, costumes médiévaux, bougies, petite installation avec crâne, coupe, chandelier sans parler du pied de micro sur lequel a été fixé une grande croix papale en bois. L’effet scénique est saisissant et nous plonge directement dans l’ambiance, le chanteur, Géraud de Verenhe, arrive sur scène encapuchonné dans une grande cape noire, portant le masque des médecins de la peste tout en secouant un encensoir sous une épaisse fumé blanche... BORGIA s’envole vers un black metal très sombre aux ambiances bien particulières rappelant un peu les premiers MAYHEM. Riffs malsains, dissonances et passages plus ambiant, le tout accompagné d’une voix tantôt black, tant claire, saluons au passage les performances du vocaliste qui réussira même un chant grégorien absolument magique. L’auditeur est plongé dans ce côté sombre de l’histoire, inspiré du moyen age et de la renaissance, il est impossible de ne pas se laisser emporter par ce cher Géraud de Verenhe, vivant chacune de ses chansons avec une passion sans bornes, des petits effets scéniques comme le moment ou il s’effondre mort sur sa croix papale, du sang s’écoulant de ses lèvres viendrons en rajouter une couche. Un show fabuleux comme on en voit rarement avec une grande dimension théâtrale. BORGIA est le groupe à suivre, à ne pas manquer s’ils passent dans votre région....

Il est déjà une heure du matin lorsque la cérémonie se termine, les yeux encore remplis des images que nous aura offert BORGIA et c’est totalement conquis que je m’en retourne au foyer. Une excellente soirée, un grand merci à MZ Prod pour cette réussite. Quand à nous, il nous reste plus qu’à nous repentir et à nous tourner vers la bulle papale...


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