A mon arrivée devant la Maroquinerie, la rue est déjà plus ou moins remplie de sympathisants à l’égard d’Ultra Vomit dont quelques-uns déguisés avec humour. On aura dans la fosse un catcheur à haut rose ou encore un canard (j’imagine ?), de quoi égayer encore plus la soirée. La Maroquinerie n’affiche pas sold out, mais la fosse est tout de même respectablement remplie . Tout le monde est de très bonne humeur et prêt à s’amuser en compagnie des deux groupes de ce soir. Au programme, Mononc’ Serge & Anonymus, sympathique combo québécois prônant la bière et le Canada, et Ultra Vomit, qu’on n’a plus à présenter.

Le bal commence avec nos allumés québécois préférés. Une partie du public est visiblement venue pour Mononc’ Serge & Anonymus, puisque les premiers rangs connaissent plutôt bien les paroles du groupe. Le set est placé sous le signe de l’humour et de la bonne humeur collective, et le combo enchaîne ses morceaux festifs et tous plus hilarants les uns que les autres. Si les morceaux sont entraînants au niveau purement musical, les paroles, elles, sont réellement farfelues et amusantes. Pour les novices du groupe, on vous citera « Les Patates », « J’pue pas, j’Sens l’Punk », ou encore « Woodstock en Beauce ». Et niveau animation, la fête bat son plein. Mononc’ Serge crève des ballons (pour symboliser tout ce qu’il est capable de faire pour son public…), s’en va faire un tour sur le côté de la salle, ne cesse de bouger et d’agiter le public, qui est visiblement ravi. Pour lancer « L’âge de la Bière », il tente une pêche à la bière et réussit à attraper un spectateur du premier rang, qui reçoit pour gage la mission de boire cul sec sur scène. Il réussit ensuite à faire tenir une 1664 sur sa tête pendant un petit bout de temps, la classe. Le groupe se lance alors dans un « hommage » à Céline Dion appelé « Môman Dion » et un excellent « Sous-marin Brun », puis Mononc’ Serge & Anonymus termine son set avec « Marijuana », et le chanteur brandit un drapeau du Canada un peu modifié à la feuille de Cannabis. Le public, ravi, acclame le groupe comme il se doit, après un excellent concert, plein de fous rires et de bonnes mélodies. Un grand bravo !

Set list :
Musique Barbare
Woodstock en Beauce
J’pue pas, J’sens l’Punk
Résistance Festive
Les Patates
Le Rejet
Un Clown pour Grand-Papa
Mourir pour le Canada
Anonymus
L’Âge de la Bière
Môman Dion
Sous-marin Brun
Marijuana

Si le premier groupe a été décemment accueilli par la Maroquinerie, on vous laisse imaginer à quel point le public est impatient de voir Ultra Vomit monter sur les planches. Les musiciens arrivent d’ailleurs tranquillement et entament les balances, qui seront assez longues. Ils quittent ensuite la scène, et l’intro résonne dans la salle. Les quatre compères débarquent , habillés d’une soutane, pour un rituel des plus effrayants, durant lequel Fœtus s’apprête à égorger une poupée avec un immense couteau. Mais l’intro s‘interrompt sur une petite musique disco. Feignant la surprise, ils sortent alors de scène pour revenir sans la soutane et attaquer leur set avec « Quand J’étais Petit ». Là encore, la bonne humeur, les paroles décalées et les rythmes entraînants sont au rendez-vous. Les chansons s’enchaînent, le public est visiblement ravi et pogote à qui mieux mieux. Un spectateur, rebaptisé Suppo par les Ultra Vomit, monte sur scène pour chanter « Une Souris Verte ». Si les compliments fusent de la part du groupe, lorsque le garçon en question descend de scène après sa version de la chanson, le groupe prend ensuite un malin plaisir à le casser lorsqu’il est redescendu. La chanson « Pauv’ Connard » lui est même dédié. On a ensuite droit au mix d’une chanson de Calogero avec ce que je reconnais être « Vacuity » de Gojira (ce qui donne Calojira), plutôt réussi et amusant. Après un « Je ne t’ai Jamait Autans Aimer », chanté à l’unisson par la fosse et désormais un des classiques du groupe, Ultra Vomit entame « Mountains of Maths », repris en chœur par les premiers rangs. A la suite d’un « Judas Prost », dédié au Heavy Metal, le groupe sort de scène. Le public scande alors « Les canards ! Les Canards  ! ». Et c’est Manard, le batteur, qui arrive sur scène, seul, en déclarant qu’il avait entendu son nom. Il se lance alors dans une reprise de « Confidence pour Confidence », tandis que Flokos le remplace à la batterie. Plutôt excellent. Le set se termine, classiquement , sur « Je Collectionne des Canards ». Rien à dire, on apprécie toujours autant. Ce n’est pas forcément facile de se renouveler à chaque concert dans ce registre, mais Ultra Vomit essaie de faire de son mieux. Ceux qui les ont déjà vus plusieurs fois (comme c’est mon cas) diront sans doute que certains passages ont un goût de déjà-vu, mais on a tout de même passé un très bon moment, et c’est l’essentiel, non ?

Set List :
Quand J’étais Petit
Darry Cowl
Les Bonnes Manières
Mechanical Chiwawa
Thème des Gremlins
Boulangerie Pâtisserie
Une Souris Verte
Pauv’ Connard / Croute de Pus
Calojira
Medley
Predator
Je ne t’ai Jamait Autans Aimer
Mountains of Maths
Welcome to the Jingle / Je Possède un Cousin
Judas Prost
Confidence pour Confidence (Manard)
Je Collectionne des Canards

On aura passé une très bonne soirée en compagnie de ces deux groupes. Peut-être un troisième rajouté à l’affiche aurait été appréciable, mais il n’empêche que l’on s’est bien amusé et que tout le monde sort de la salle, le sourire aux lèvres. Pour les amateurs, rendez-vous le Samedi 14 à l’Empreinte de Savigny (77) pour revivre cette soirée avec les deux mêmes groupes.