CHRONIQUES DE CONCERTS

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PORN - LYON
Avec : Kipling, DEXY CORP_, PORN
Date du concert : 03-12-2009  
Lieu : La Marquise - [ 69 ]  
Affluence : 50  
Contact organisateur :  
Interview :  
   
Date de la chronique : 09 décembre 2009 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


Sur les noirs flots du Rhône tangue la péniche de la Marquise; aux alentours, quelques silhouettes encapuchonnées se pressent pour échapper à la pluie, une ambiance qui tranche avec la flamme des 17 000 personnes rencontrées la veille pour le concert de Rammstein. Autre temps, autre lieu, ce soir, l'ambiance est « underground », et négliger ces soirée organisées dans l'ombre serait une erreur tant celles ci sont souvent riches en surprises et découvertes...par ailleurs, certains ont tendance à l'oublier, mais l'underground, c'est là où tout commence...

L'affiche du « Industrial Music for industrial people » proposée par Freaksound Entertainment (alias Porn) n'est effectivement pas dénuée d'intérêt. Cependant, Kipling doit évoluer devant une assemblée plus que restreinte, le public lyonnais n'ayant pas daigné ce soir faire le déplacement. Le post rock/core de cette formation locale a cependant tout pour retenir l'intérêt, libérant de belles mélodie et un aspect émotionnel touchant. Impliqués dans leur musique, malgré des conditions sonores délicates (avec un chant peu audible) les musiciens communiquent cependant peu, les deux guitaristes restant enfermés dans leur autisme musical; mais c'est aussi le style qui veut ça et par ailleurs, encore faudrait il avoir des spectateurs avec qui communiquer en ce début de soirée. Si l'aspect emo rock/plaintif peut laisser froid, le tranchant glacé des riffs se révèle nettement plus convaincant. Kipling offre ce soir un mélange sonore cohérent et s'affiche déjà comme groupe solide en live, à suivre et à apprécier sur une scène plus grande prochainement peut être?

Changement radical de sonorités avec Dexy Corp_ qui entre de plein pied dans la thématique de la soirée. Le quatuor n'y va pas par quatre chemins pour libérer son mélange corrosif de métal/électronique/industriel. Agressif, volontaire malgré la vingtaine de spectateurs, le groupe développe sans sourciller son cyberpunk froid et puissant qui taille le tympan à grand coup de scie circulaire. Le frontmann tient la baraque, et aime aller à la rencontre du public, descendant dans la « foule », offrant à boire au premier « rang », invitant sur scène, tout incarnant tout au long du show un personnage psychotique et déchainé. Ce jeu de scène (allié à quelques artifices comme machine à mousse et jeu de lumière néon) permet ainsi, dans cette décadence sonore violente et métallique, la communication d'une certaine énergie palpable et captivante. Etrange émotion que celle de se faire lacérer et d'en redemander...toujours est il que Dexy Corp_ sur scène, c'est du sérieux, à ranger dans la catégorie d'un Punish Yourself, à voir et à revoir sans hésitations.

Au tour de Porn de s'installer, devant une quantité de fans un peu plus conséquente, ou de personnes ayant tout simplement débarqué par hasard? Tous seront en tous cas attirés par la musique d'un groupe qui pourtant tâtonne un peu pour trouver ses repères en début de set. Il est vrai qu'après la tornade Dexy Corp_...dur dur de soutenir le niveau, aussi bien en terme de densité que de décadence. Car malgré son nom, Porn officie dans un registre peu tendancieux de rock/indus pas très méchant, mais au demeurant bien ficelé. Il ne sera jamais de trop de souligner l'impact bienfaisant de réels éléments de percussion dans la musique électronique; une nouvelle fois, ceux ci sont effectivement bien utilisés et créent du mouvement; bien vu donc, pour une formation qui par ailleurs demeure active malgré l'exiguïté de la scène. Est-ce dû aux conditions sonores spéciale des lieux? Toujours est il que le son se révèle nettement moins lisse que sur album, conférant à quelques compositions (« Soft machine/porn machine ») une texture plus brute et nettement plus appréciable. Au fil de la prestation, les musiciens s'affirment et enchainent, à l'aise sur les planches. Il y a parfois un peu de Manson dans l'air bien que malgré les apports de samples et de percussion métallique, les codifications sonores du groupe aillent plus vers le rock de Placebo que vers l'industriel de Ministry. Au final, Porn délivre une prestation réussie, un peu légère peut être pour un amateur de metal/indus? Peut être, mais les spectateurs sont conquis et le sourire des artistes fait plaisir à voir voilà qui est le plus important.

Marquée par le signe de la découverte, la soirée a tenu toute ses promesses et valait le déplacement. Chaque groupe, malgré ces conditions particulières d'une salle quasiment vide a cependant assuré sa performance avec rigueur et professionnalisme, espérons donc retrouver plus souvent ce type d'évènement organisé en nos lieux...underground, quand tu nous tiens...


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