Stratovarius à Lyon, voilà bien quelque chose qui n'arrive pas tous les jours! Entre la grisaille et le froid mordant qui influe sur l'humeur de chacun, la nouvelle année et toutes les obligations qu'elle implique, rien ne vaut la chaleur d'une salle de concert, le fameux Transbordeur en l'occurrence, qui plus est avec une belle tête d'affiche, et pas des moindres! Stratovarius est alors à Lyon pour sa troisième date française, après Paris et Toulouse, à l'occasion de sa tournée pour le dernier opus en date, "Polaris".
Dehors, la file d'attente n'excède guère la longueur de l'aire du Transbordeur, le groupe ne fera pas salle comble ce soir.

Ceux qui auront eu l'occasion d'assister au concert d'Ensiferum en octobre dernier connaissent sans doute déjà Tracedawn, cette toute jeune et non moins prometteuse formation ayant eu la chance d'ouvrir pour eux, mais également pour Stratovarius ce soir. Pas de surprise donc de ce côté là, techniquement parlant tout du moins, le set est carré comme il se doit, et force est d'admettre qu'un bel avenir se présente pour ces jeunes finlandais, bien que ces derniers soient encore un peu trop imprégnés de leurs influences nationales au niveau de leurs compositions, influences incontournables, certes, et que le chant clair alterné au chant guttural puisse en agacer plus d'un. Après, cela reste une question de goût. La convivialité qu'offrait la petite scène du Marché Gare n'étant pas de mise ici, Tracedawn n'aura pas la même proximité que prévu avec son public, mais se montrera néanmoins capable de satisfaire les lyonnais par la qualité de son exécution et par son charisme certain.

Place maintenant à Mystic Prophecy, formation de heavy metal Allemande. La prestation est sans surprises, bien qu'occasionnant une vague d'enthousiasme certaine parmi le public présent aux premiers rangs. La recette est classique, ainsi que le jeu de scène.
"Across the gates of hell" introduit le reste de la set list , composée entre autres de "demon's blood", "to the devil I pray", ainsi que d'autres titres de leur nouvel album "Fireangel". Le set sera conclu par la reprise de "Paranoid" de Black Sabbath, qui produira bien entendu son petit effet. Bémol valable pour l'ensemble de la soirée : le volume sonore était relativement fort par rapport à l'accoutumée, et l'éclairage au service des groupes était quant à lui assez ingrat.

Après une faible attente liée à quelques opérations de manutention sur le matériel sonore présent sur la scène, la tant attendue tête d'affiche se présente enfin à la vue du public. Stratovarius, séparés récemment de leur guitariste et leader Timo Tolkki, se sont doté d'un remplaçant digne de ce nom : Matias Kupiainen est pleinement à la hauteur du poste qui lui est assigné, jeu fluide et présence scèniques obligent. La scène est quant à elle extrêmement dépouillée, par conséquent, le tout n'est pas vraiment très attrayant visuellement, référence faite à l'éclairage. Timo Kotipelto est d'une présence à toute épreuve et très en forme vocalement. La prestation globale tiendra presque du sans faute, mis à part un interlude pendant lequel la guitare de Kupiainen ira se faire réaccorder par Kotipelto en direct! Jens Johansson est impressionnant de maîtrise, des sonorités plus électroniques que sur les albums précédents seront au rendez vous."Hunting high and low", "Speed of light", "Kiss of Judas", "Forever is Today" et bien d'autres seront interprétées, avec un interlude de taille: un duel de virtuosité guitare/basse entre Lauri Porra et Matias Kupiainen , entamé avec humour par un extrait du thème du Bon, de la Brute et du Truand. Le public Lyonnais aura droit à un grand moment sur "Winter skies", avec un Timo Kotipelto expressif et touchant. Peu de mouvements, peu d'imprévus dans ce show, mais un réel gage de qualité de la part d'un groupe qui a su prendre son envol d'une belle façon malgré le départ d'un de ses piliers.

C'est après avoir appris au public français à compter jusqu'à quatre en finnois, que Stratovarius clôt le show avec "Eagleheart" et "Black Diamond" en rappel. Un très bon moment passé, sans aucun contexte!