Il devient difficile pour un chroniqueur d’exercer ses talents sur Lyon, l’activité métal y étant particulièrement intense ces derniers temps…être obligé de choisir ses concerts…c’est une première ! les regards se tournent donc en ce Samedi 28 vers le Lyon’s hall pour une nouvelle grosse soirée sous la bannière du death métal. Il est bon dès l’entrée de retrouver le noyau dur du public lyonnais, tous ces visages familiers qui se retrouvent à chaque concert ; l’ambiance est donc excellente et partagée entre ces habitués, vrais accros musicaux !

Le spectacle commence tout de même avec une heure de retard alors que tout semblait près depuis longtemps. Le groupe local Unborn ouvre alors le bal, jetant dans la salle les premières notes d’un death metal bien lent, et bien lourd, pas particulièrement technique ou délicat, mais dont les accords efficaces suffisent pour lancer le public il est vrai bien motivé dans les premiers headbanging. En revanche, comme souvent, l’équation petite salle+gros matos= son trop fort est respectée, les amplis basse qui crépitent sont là pour le prouver. Le gros chant death partant parfois en vrille dans les changements de tonalité n’effraie toujours pas la foule, loin de là, et les verres de bière voltigent sous les mouvements du pogo. A mon goût peu convaincant, Unborn semble toutefois satisfaire la majorité des spectateurs, bien lancés pour la suite.

Le vide lors des transitions de plateau est comblé par des projections de clips de Deep Purple, AC/DC ou encore Van Halen, la bonne ambiance de franche convivialité est maintenue pour l’arrivée de Winds of Torment. Les choses sérieuses démarrent alors, Le style de ces derniers étant nettement plus dynamique ! Aux compositions survoltées sublimées par un chanteur au registre vocal très agressif viennent s’intercaler des transitions guitares mélodiques, bien utiles pour se reposer un peu le cou. Très à l’aise, Winds of Torment maintient sans faiblir le rythme, avec des titres « classiques » qui ne sont pas sans rappeler parfois d’autres formations mais sur lesquels il fait toujours bon se déchaîner.

Un clip d’ACDC plus tard et Withdrawn s’installe sur les planches, matériel de batterie supplémentaire en tête. Visiblement gênés par des problèmes techniques les bordelais semblent avoir du mal à entrer dans leur set, devant une salle désertée par un public sorti prendre le frais et tardant à revenir (tant pis pour les retardataires). La musique produite par ce trio d’acharnés est pourtant loin d’être déplaisante, bien au contraire. Les compositions originales mêlent puissance et mélodique, le tout avec une sacrée technique, il est vrai exigée par un line up peu évident de 3 personnes où chacun se doit de maîtriser son domaine à la perfection. Décontenancé par un mauvais retour sonore sur scène (mais qui ne transparaissait pas dans la salle) Withdrawn parvient à se lâcher sur leurs derniers titres avec d’abord un « Dethrone » tonitruant puis avec un très bel « Antichristian phenomenon » de Behemoth, repris avec la manière je vous prie ! le public, de retour, appréciera et saluera les musiciens comme il en conviendra.

Je passerai par contre pour la fin du concert ( sic ) car « après l’heure ce n’est plus l’heure » et je n’aurais malheureusement pas pu assister à la performance d’Hystéria. Retenons toutefois de cette soirée l’ambiance excellente générale, l’énergie de Winds of Torment et le talent de composition de Withdrawn, une originalité qui fera, souhaitons le, sans doute encore parler d’elle.