En ce vendredi un peu frisquet de février, la direction à prendre est celle du Glaz’Art, puisqu’une tournée 100% européenne s’y produit ce soir. On y compte les Anglais de Divine Chaos, les Suédois d’As You Drown, et surtout les Polonais de Vader. A mon arrivée, la salle est encore relativement vide, et les quelques personnes présentes sont réparties entre le stand de merchandising et la zone fumeurs. Me rappelant le Glaz’Art vide lors du concert de Dark Age l’an dernier, j’avoue avoir eu un peu peur de voir Vader se retrouver également devant une fosse ridiculement vide. Heureusement, la salle se remplit doucement, et lorsque le premier groupe, Divine Chaos, monte sur les planches, l’affluence est assez correcte.

Les hostilités débutent avec les thrasheurs de Divine Chaos. Venus du sud de l’Angleterre, ce combo présente son EP intitulé « Every Empire Shall Fall », avant la sortie de l’album, dixit Ben, le chanteur. Le son n’est pas trop mauvais (ce qui n’est pas toujours évident au Glaz’Art) et le groupe se défend plutôt bien sur scène. Visiblement ravis de pouvoir ouvrir pour un combo tel que Vader, les Divine Chaos se montrent très en forme et enchaînent leurs titres dans la bonne humeur et avec beaucoup de professionnalisme. Le bassiste ne cesse de headbanguer, tandis que le guitariste reste davantage concentré sur son instrument et ses plans plus ou moins techniques. Au niveau purement musical, ça donne dans un thrash au goût du jour, pas forcément des plus originaux, mais agréable à écouter et très bien défendu sur les planches. Et ça marche plutôt bien, puisque le public se révèle réactif aux morceaux du combo (avec même quelques spectateurs carrément à fond), ce qui ravit d’autant plus les musiciens. Le chanteur annonce qu’ils reviendront prochainement lorsque leur album sortira, avant de lancer le dernier titre du set. Le groupe quitte la scène après une vingtaine de minutes qui aura passé beaucoup trop vite. C’est une très sympathique découverte, qu’on s’empressera d’écouter sur CD et de revoir au plus vite.

Direction la terrasse pour prendre l’air, où l’on retrouve les musiciens de Divine Chaos, qui se révèlent fort sympathiques. Le chanteur nous avoue avoir aimé le concert de ce soir, puisqu’ils ont joué devant du monde, avec une bonne réaction de la fosse, ce qui n’a pas été toujours le cas jusqu’à présent sur la tournée.

Les premières notes de As You Drown retentissent, retour dans la salle, pour découvrir le combo suédois. Au niveau musical, on est dans un death assez brutal, parfois à la limite du deathcore. En tout cas, scéniquement parlant, As You Drown est clairement influencé par les groupes de deathcore, autant dans la posture que dans le look. Le combo présente son dernier album en date, « Reflection », mixé par Christian Silver (eh oui, celui de Sonic Syndicate), et sorti sur Metal Blade, rien que ça. Une partie du public semble beaucoup apprécier, tandis que l’autre regarde de façon un peu sceptique le set du groupe. Pour ma part, comme vous l’avez sans doute deviné, ce n’est vraiment pas mon truc. Les morceaux s’enchaînent et se ressemblent, les compositions ne sont pas très originales, bien dans la mode actuelle, et le combo ne communique pas énormément avec le public. Cependant, les musiciens sont bons techniquement, se montrent très énergiques sur scène et peuvent se vanter d’avoir lancé les premiers pogos de la soirée. Le set se termine sous des applaudissements tout de même conséquents, même si tout le monde n’est pas convaincu. On attend désormais avec impatience l’arrivée de Vader, alors que leur roadie se dépêche de tout mettre en place sur la scène.

Ayant déjà vu les Polonais de Vader sur scène (lors de leur passage en première partie de Deicide l’an dernier), je ne peux m’attendre qu’à du bon. Ce combo est sans doute l’un des plus prolifiques, puisqu’il sort régulièrement des albums, quasiment un par an depuis le début de sa carrière (la première démo date de 1989, je vous laisse imaginer le nombre de CDs sortis depuis…). On a donc l’occasion de les voir régulièrement sur scène, mais pas si souvent que ça en tête d’affiche ! Ce soir, c’est « Necropolis », album sorti l’an dernier chez Nuclear Blast, qui est promu. La fosse est bien compacte, et il est difficile de se glisser au premier rang, surtout lorsqu’une intro signifiant l’arrivée du groupe retentit. Tous les spectateurs acclament les musiciens à leur arrivée, et en particulier Peter (chanteur, guitariste et leader de Vader). Dès les premiers morceaux, le combo réussit à mettre une sacrée ambiance dans le Glaz’art, devant des fans ravis, ne cessant de headbanguer et de lancer de petits pogos. On regrettera juste le peu de délicatesse du roadie du groupe qui a réussi à mettre KO un slammeur récurrent en le poussant violemment de la scène. On aurait pu apprécier un geste du groupe envers le type en question (sans forcément se la jouer à la Dez Fafara, mais bon…). Malgré cet incident, le reste du set se passe sans encombre. L’expérience sur scène se sent et les musiciens ont l’air réellement contents d’être là ainsi que de l’accueil du public parisien. Peter se montre assez communicatif et tente quelques mots en français pour le plus grand plaisir de tous. Reyash ne cesse de headbanguer, tandis que Paul martèle ses futs au fond de la scène. Le guitariste lead se montre également très à l’aise sur la scène, bien qu’un peu statique. Le combo nous offre en tout cas un set ultra énergique de plus d’une heure, largement acclamé par un Glaz’Art conquis. Un dernier rappel, et c’est déjà fini. Le groupe salue le public, avant de descendre de scène sous les applaudissements. Un bon concert, encore une fois.

Après avoir récupéré les quelques posters restants sur les murs de la salle, on sort prendre l’air après une bonne soirée. Il n’est que 22h, les trois groupes se sont bien enchaînés, sans trop de temps mort. On en garde la sympathique découverte de Divine Chaos et la très bonne prestation de Vader, groupe qu’il est toujours bon de voir et revoir.