Que de concerts, que de concerts ! Après de grosses soirées brutal death, le Lyon’s Hall est fier d’ouvrir ses portes à une soirée très prometteuse de black métal médiéval. Le public ne s’y trompe pas et se retrouve en masse malgré le forfait d’Aes Dana initialement prévus.

Inutile de trop arriver en avance, le concert démarre comme toujours au Lyon’s Hall avec une heure de retard et Uris Astyr ouvre le bal devant une assemblée frigorifiée. Et celle-ci le restera longtemps, le black métal atmosphérique archi classique produit sur scène ne parvenant pas à convaincre. Ultra statiques, les musiciens ne semblent pas parvenir à se relâcher, au détriment de l’ambiance, et où se font ressentir des premiers signes d’impatience dans la foule. Un rapide entretien avec le néanmoins très sympathique chanteur confirmera ces impressions : difficile pour ces provençaux, qui jouent pour la première fois à l’extérieur d’ouvrir une telle affiche, et gênés par un retour sonore médiocre, ceux-ci n’auront jamais pû vraiment relâcher leur attention de leur musique ; dommage, le batteur assure pourtant un max, mais Uris Astyr promet de revenir, cette fois plus détendu, ils seront attendu de pied ferme !

Plus motivés, Empires de Glace font moins de sentiments. Maquillages en tête, les voilà qui se jettent à l’énergie pour une deuxième partie sous des augures un peu plus « true ». Quoique, « true black » peut-être pas, pas propre, ça c’est certain. Deux riffs répétés à l’infini constituent la base musicale d’un groupe n’étant absolument pas carré, mais dont le line up il est vrai, est encore en « rodage » avant l’enregistrement de leur première démo. Musicalement, c’est encore à travailler, mais il commence à y avoir du son, parfait pour un rapide échauffement des cervicales.

Et il fallait bien ça pour accueillir Evohe, pour qui l’exercice de la scène est loin d’être une nouveauté. La qualité musicale s’élève d’un seul coup et pour la première fois de la soirée, les musiciens dégagent une réelle prestance, qui se ressent enfin dans le public. Pour dégager, ça dégage, Evohe joue avec les rythmes et innove avec 3 chants différents dans un registre agressif très accrocheur. Un peu trop d’ailleurs car les esprits s’échauffent et malheureusement, une bagarre se déclenche dans le public, et la sécurité (heureusement prévue, merci à l’organisation) se doit d’intervenir. Pas de casse mais le spectacle doit être interrompu pendant quelques minutes, et l’ambiance quelque peu ternie, faute une nouvelle fois de quelques excités venus pour la cogne, honte sur eux.
Evohe ne s’en laisse pas compter et maintien le rythme et l’ambiance sans faiblir, bien au contraire, jusqu’à la fin de leur set (trop court, dommage malgré un rappel !) c’est du sérieux !

La salle est maintenant à point, et Heol Telwen n’a pas à forcer son talent pour déclencher les ovations. Leur prestation pourrait se résumer par un headbanging furieux d’une heure sans interruption. Sur scène, flûte et biniou déclenche une vraie ambiance de folie festive, pagan pagan pagan !! les musiciens changent les ennuis techniques en transitions humoristiques, et c’est une véritable euphorie dans la salle où irlandais et bretons donnent de la voix. Les deux premiers rangs ne sont qu’une mêlée de cheveux tourbillonnants, la communion est totale avec les musiciens, qui en donnent toujours plus. La soirée ne s’arrête que pour respecter les délai, sans quoi tout le monde serait sans doute rester sans faiblir toute la nuit, bien qu’Heol Telwen aie en fait épuisé tout son répertoire…

La soirée n’aura donc pas été sans accros, malheureusement, mais les ambiances crées par Evohe et surtout Heol Telwen sont là pour prouver une nouvelle fois qu’un concert métal est avant tout une fête, n’en déplaise à certains qui voudraient la gâcher.


Playlist officielle Heol Telwen :

1An deiz ruz

2.Dahud
3.Korrigan du (enchainés larsen)

4. Epona part 1 et 2
5.Interlude

6. Kan ar kern
7.Heol telwen (enchainés)
8. Chanson à boire
9. Enez glaz.