Ce soir, l’honneur est au metal extrême. Sang et sueur vont couler à flots dans notre bon Lyon’s Hall. Dû moins, c’est ce que le groupe organisateur HYSTERIA espérait, et c’est tout à leur honneur. Mais c’était sans compter cette nouvelle vague de fatigue et d’absences répétés chez les metalheads lyonnais… A dire vrai, cela révèle un véritable malaise local et il serait très intéressant de se pencher sérieusement sur la question. Pourquoi le public lyonnais boycottent-ils l’underground ? Une affiche comme celle-ci aurait dû faire salle comble, cette fois ci l’excuse de la semaine ne compte pas puisqu’il s’agit d’un vendredi… La communication a quand à elle, été très suffisante. Affaire à suivre donc.

Pour le moment penchons nous sur cette soirée qui, malgré une affluence encore et toujours trop faible, valait tout de même le détour.

La soirée commence avec le groupe auvergnat ENDLESS AGONY. Pas totalement inconnu des planches lyonnaises, certains auront pu les voir lors de leur passage avec CEREMONY OF OPPOSITES. Le groupe nous présente un black death metal cru et efficace, à la fois brutal et mélodique mélangeant des influences modernes et old school. Appuyé par la voix black de Fred (alias Necron, GERGOVIA) qui ajouté une touche malsaine à cet ensemble marqué par la brutalité et la violence. Les vocaux sont d’ailleurs dans un français très clair et compréhensif ce qui est, à mon sens, un avantage pour la formation. La prestation de ce soir manquera d’une petite pointe de dynamisme et de communication, mais comment communiquer avec un public absent ? Bravo à ENDLESS AGONY donc pour ce show agréable et violent à souhait !

Place maintenant au groupe de Chambéry ATROPHY. Avec en son sein des membres de formations tels que HATE SUPREMACY, où encore EVOHE le groupe ne peut qu’offrir quelque chose de bon. Et c’est effectivement le cas, le death metal technique de ces 5 musiciens comporte également de fortes influences jazz surprenantes, originales autant qu’agréable. Dans une parfaite maîtrise à la fois de la scène et de leurs instruments, le groupe va partager son univers musical avec une facilité déconcertante. Au final l’auditeur ne peut faire autrement que de s’accrocher aux riffs entraînants, aux envolés techniques impressionnantes et à la voix entraînante de Stephane (alias Dalgrin, EVOHE). ATROPHY est un groupe qui a tout a fait sa place aux côté de GOROD où NECROPHAGIST, c’est un groupe qui ne peut que grimper et progresser, sortant petit à petit de l’underground. Un groupe à suivre de très près donc.

HYSTERIA prend à présent place sur les planches pour nous présenter à leur tour leur vision du death metal. Se qualifiant eux même de brutal death metal mélodique, le groupe développe tout au long de ses compos un death metal sans concessions, à la fois moderne et authentique don les mélodies brutales rappellent certains BEHEMOTH et autre death polonais. C’est carré, c’est précis, lourd et concentré en testostérone, bref, HYSTERIA représente l’espoir underground français du death metal. Les titres de leur nouvel opus, « When Believers Preach Their Hangman’s Dogma » sont aussi efficaces sur cd qu’en live, ils bénéficieront d’un son vraiment correcte pour la salle, si le public ne sera encore une fois pas très réactif, c’est sans aucuns doutes du fait de son nombre très réduit. Mais qu’à cela ne tienne, HYSTERIA saura nous faire partager leur univers par un jeu de scène, certes assez réducteur, mais efficace, le live n’est plus un secret pour ces musiciens de talent. Une excellente prestation d’un groupe don la scène death française peut être fière.

Mais la soirée n’est pas terminée ! Les nordiques (Calais) de BLISS OF FLESH envahissent à leur tour la petite scène du Lyon’s Hall. Le ton est donné dès le début, cuir, clous et chaînes, ainsi qu’un magnifique pied de micro pointu. Il n’y a pas à dire, tout ce folklore rajoute réellement quelque chose à une prestation et nous met dans le bain tout de suite, ce show promet d’être brutal et sans compromis. Et c’est le cas, le black death de BLISS OF FLESH ne laisse pas le temps de reprendre son souffle ! Blasts, riffs shreddés et chant hurlé, le tout accompagné d’un jeu de scène dynamique et entraînant, marquant de brutalité et de violence. Les regards exagérés des musiciens, débordant de haine et de rancune, parcourant la foule fond froid dans le dos et ne donne pas envie de se risquer à une petite excursion sur la scène. Malsain et violent, le groupe est ce soir au sommet de son art. Dommage que la malédiction du dernier métro qui pèse en ces lieux maudits ne me permette pas d’assister à la fin de cette prestation. Une frustration que je ne manquerais pas de combler dès que l’occasion se présentera !

Une soirée comme on en redemande plus ! Nous ne le dirons jamais assez, mais honte, honte sur les lyonnais ! Louper les perles de l‘underground extrême français n’a aucune excuse valable. Merci à HYSTERIA d’avoir organisé cette petite date qui aura su rassasier notre besoin sans cesse grandissant de metal extrême.