CHRONIQUES DE CONCERTS

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THUNDERFEST – CARRIERES SOUS POISSY
Avec : Diogene Theory, Kleszcz, Livarkahil, Synthetic Waterfall, Endless Shiver, Nightcreepers, Twage
Date du concert : 13-05-2010  
Lieu : Open Air - [ 75 ]  
Affluence : 250  
Contact organisateur : http://www.espritrock.org/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 16 mai 2010 - Chroniqueur : Aris3agaiN - Photographe : Aris3agaiN http://www.myspace.com/aris3-again  


De la témérité. Voilà la seule chose qui peut pousser quelqu’un à organiser un festival métal de nos jours en France, et surtout dans la région parisienne. Après des attaques incessantes contre le Hellfest et l’annulation de la quatorzième édition du Furia Sound 2010, beaucoup n’auraient pas tenté l’aventure. Malgré tout, Esprit Rock tente l’impossible et propose la seconde version du Triel Open Air, rebaptisée Thunderfest, située sur un terrain vague dans la petite ville de Carrières-sous-Poissy dans les Yvelines. La programmation annonce Equilibrium en tête d’affiche du premier jour, mais ce sont surtout les noms de Hacride, Om Mani, Livarkahil et Eryn Non Dae qui me font venir au festival en ce jeudi de l’Ascension.

Les portes devant ouvrir à 12h30, j’arrive tranquillement devant l’entrée du festival un peu avant 13h. Peu de gens sont encore présents, mais la bonne humeur est là, et c’est déjà ça. Cependant, avant même d’être rentrée, première (et grosse) déception : Eryn Non Dae a disparu de la programmation et Om Mani a annoncé hier soir sur Facebook leur annulation. Tout le monde est néanmoins motivé pour passer une bonne journée et on trinque tous ensemble pour oublier le petit vent très désagréable (au moins, il ne pleut pas, c’est déjà ça). Autour de 14h, le public commence doucement à rentrer sur le site, alors que DIOGENE THEORY a déjà commencé son set. Pendant que j’attends que l’on trouve la personne qui pourra me confirmer l’existence d’un pass photo à mon nom, j’observe de loin la prestation de ce jeune combo venu de Rambouillet. Musicalement, rien de très original, mais le tout envoie bien et les musiciens enchaînent courageusement leurs morceaux entre les coupures de courant et autres problèmes techniques. Le tout dégage une bonne énergie, et le groupe est applaudi par les présents.

On enchaîne assez vite avec KLESZCZ, au nom « impossible à écrire », dixit le chanteur, là encore un combo d’Île-de-France. Leurs morceaux oscillent entre brutal death et deathcore, et les musiciens offrent un set énergique et plein de bonne volonté. J’arrive enfin à acquérir mon précieux sésame pour l’espace photos après quelques galères et moult négociations, et même un running order, chose que très peu de gens ont pu consulter durant la journée, et je me rapproche de la scène. Quelques personnes tentent un petit pogo, mais cela reste à l’état embryonnaire. Les premiers rangs se montrent réceptifs et acclament les Kleszcz, qui ont eux aussi continué leur set malgré des soucis techniques. Les membres du groupe semblent satisfaits de leur prestation et de l’accueil, mais se dépêchent de remballer leur matériel, afin de pallier le retard déjà important et de laisser la place au combo suivant.

Après un petit tour aux stands et un verre, direction le coin photographes pour voir de près la prestation des LIVARKAHIL. Ayant déjà eu l’occasion de les voir plusieurs fois, je pars d’un très bon pied, d’autant que le combo a annoncé que de nouveaux morceaux seraient joués, afin d’étoffer la set list. Et on commence justement par deux nouvelles, qui passent très bien l’épreuve du live et qui sont très bien accueillies par le public. Les premiers rangs headbanguent tandis que quelques petits pogos se forment. Le concert continue avec des titres du premier album, sans aucun problème technique, un gros coup de chance puisque ce sera l’un des seuls groupes dans ce cas. Les Livarkahil, tout de noir vêtus, sont en tout cas en pleine forme, et offrent au public du Thunderfest un set plein d’énergie et de charisme, sans conteste le meilleur jusqu’à présent. On relèvera la présence d’un nouveau bassiste, qui s’intègre assez naturellement dans la petite troupe. En somme, une bonne petite baffe autant sonore que visuelle, qui remonte bien le moral après les galères précédentes et au vu d’une pluie menaçante (qui ne tombera heureusement pas). C’est une sympathique découverte pour une partie du public, et pour les habitués un plaisir de les voir. On attend désormais leur second album et leurs prochains concerts avec impatience.

Set list :
When Hell Is Near
In Light We Die
Be My Plastic Queen
Forgotten Tales
Songs Of The Falling Gods
The End Of Everything
Above The Hatred
In This Room
My Civil War

C’est désormais au tour de COMO MUERTOS de passer sur le grill, en remplacement d’OM MANI. Personnellement, j’aurais préféré voir Om Mani jouer en cette fin d’après-midi, mais il faut avouer que l’on a eu droit à un bon substitut. Les ayant déjà vus en première partie d’Hacride l’an dernier, je ne peux qu’avoir de l’appréhension quant à la qualité du son. Mais surprise, il est plutôt bon et l’on entend bien mieux le chanteur-boucher El Doctor que lors de leur dernier passage au Gibus. Musicalement, pour vous donner une idée, les Como Muertos donnent dans un death bien bourrin comme on les aime, chanté en espagnol et influencé par de vieux films d’horreur. Tout un programme, donc, et on se laisse headbanguer avec plaisir aux rythmes de leurs morceaux. Le chanteur, arborant sa plus belle tenue de boucher, couteau à la main, montre une grande énergie et affiche des poses très « films d’horreur ». Cependant, ce qui devait arriver arriva, et le courant sauta. Visiblement un peu blasé, le bassiste est même venu me taxer d’un briquet pour allumer sa cigarette en attendant le retour du son. En dehors de cet incident, le show se déroule bien et le public semble convaincu par la prestation du groupe. Un bon concert, qui fait oublier le petit vent frisquet qui commence à s’insinuer.

En attendant que le combo suivant ait installé son matériel, un petit tour dans le camping s’impose afin de se rendre compte de l’affluence du jour et des installations. Ni douches ni points d’eau et relativement peu de tentes par rapport à l’espace prévu, mais la bonne humeur est de mise et c’est le principal. Cependant, des rumeurs commencent à circuler sur la potentielle annulation du concert d’Hacride, qui sera malheureusement confirmée par la suite. C’est forcément un peu déçue que je me dirige vers la scène (unique, puisqu’aucun concert n’aura lieu sur la seconde scène), afin de voir la prestation des SYNTHETIC WATERFALL.

Ce combo, également de la région, présente ce soir sa première démo, intitulée « Rising of the Aeon ». D’emblée, on ressent toute l’influence de la scène finlandaise de death mélodique sur le jeune groupe, surtout dans l’utilisation du clavier. Leurs compositions, bien que peut-être un peu répétitives, sont néanmoins assez agréables à écouter, et les Synthetic Waterfall montrent une bonne cohésion de groupe et un plaisir visible d’être sur scène. Le public est encore une fois réceptif, et le combo compte quelques fans parmi les premiers rangs. Le chanteur remercie et félicite son batteur, qui joue malade, déclaration largement applaudie. Encore un bon petit concert, qui montre le talent de la scène régionale. A la fin du concert, après quelques discussions, j’apprends que Hacride ne jouera pas. En arrivant sur place et en constatant les nombreux soucis techniques, l’équipe a appelé le groupe en route pour lui dire de faire demi -tour. Les spéculations sur le « qui jouera, qui ne jouera pas » commencent alors dans tout le festival, et on commence à douter de la présence d’Equilibrium ce soir. Les soucis s’enchaînent, puisque la scène « rock » n’accueille aucun groupe, ils ont a priori tous annulé. On compte donc pas mal sur le concert suivant pour remotiver les troupes.

Et c’est à ENDLESS SHIVER que revient cette responsabilité. Donnant dans un prog / heavy relativement calme par rapport aux groupes précédents, le combo présente ce soir son premier EP devant un nombre assez important de curieux. Une partie du public est posée ici et là sur la pelouse avec une barquette de frites et écoute le concert de loin. Il faut donc assurer, et le groupe assure, c’est le moins que l’on puisse dire. Mené par un chanteur / guitariste charismatique et un bassiste très en forme, le groupe enchaîne ses morceaux sans trop de soucis techniques, et semble plutôt satisfaits de l’accueil que le public du Thunderfest leur réserve. A la fin de leur set, ils viennent discuter avec les premiers rangs et vendre (voire offrir !) des EP, afin de se faire connaître au maximum. Sympathique démarche de leur part, je repars donc avec un joli CD d’Endless Shiver qu’il me tarde d’écouter de plus près.

On enchaîne avec les NIGHTCREEPERS, qui jouent en quelque sorte le rôle de tête d’affiche de la journée, puisqu’il devient de moins en moins probable qu’Equilibrium vienne jouer. Les premiers rangs sont formés et l’affluence atteint son paroxysme. Il faut dire que le combo est plutôt connu dans le milieu folk metal et fait régulièrement des concerts dans la région parisienne (dont le Cernnunos Pagan Fest en 2008). C’est en tout cas pour moi une découverte, puisque malgré toute la bonne réputation qu’ils ont sur scène, je n’avais encore jamais eu l’occasion de les voir en live. Et la bonne réputation est entièrement méritée, les NightCreepers dégagent une grande énergie et beaucoup de charisme (mention spéciale au bassiste et à ses mimiques bien sympathiques à photographier). Les pogos commencent à ressembler (enfin !) à quelque chose dans la fosse, et on voit même deux slams, les deux premiers (et les deux seuls) de la journée, ce qui est assez significatif pour être signalé. Le son est plutôt bon, on entend relativement bien tous les instruments, ainsi que la voix gutturale très appréciable du chanteur. La nuit commence doucement à tomber, et quelques lumières sont allumées sur scène, pendant que les musiciens terminent tranquillement leur set. C’est pour moi une excellente découverte live, que je vous recommande dès que vous en aurez l’occasion. Le public les acclame comme ils le méritent.

Set list :
Intro
Of Swords & Axes
Battle Through the Wind
Leech the Pain
Pursuit of the Wolf
The Warcryer
Dusk
Siegfried
Forest of Whispers
Set Sails
La Flotte Impure

Il doit être autour de 21h30 lorsque les NightCreepers commencent à remballer leur matériel. Après un petit moment de questionnements, l’annonce tombe, Equilibrium ne jouera pas. Bien qu’ils s’en doutent, les fans semblent bien tristes d’entendre la confirmation de la nouvelle. On va boire un coup au camping en ramassant les verres consignés sur le chemin et en achetant quelque chose à grignoter au stand prévu à cet effet. Voir un festival finir à une heure si peu tardive, c’est un peu triste et cet avis est partagé, puisque quelques personnes s’affairent sur scène. Il s’agit d’un des groupes programmés sur la scène rock, TWAGE, qui a décidé de venir jouer malgré tous les soucis de la journée. Et c’est donc à 22h30 qu’ils entament leur set devant pas mal de curieux très contents d’avoir encore un concert avant de retourner au camping. On est plus dans du rock que dans du métal, mais on apprécie grandement l’initiative. Le micro ne fonctionnant plus, le chanteur va carrément en régie, et assure son show, face à la scène où les musiciens jouent. Respect, et merci à eux. On peut y voir la motivation d’un groupe à faire un concert, même dans des conditions délicates, et cela fait plaisir de ne pas finir un festival avant dix heures du soir.

Je quitte le site un peu après 23h, alors que Twage continue son show. Que dire de cette journée… Le pari d’organiser un festival à Carrières-sous-Poissy était risqué. Le sentiment global du public n’est même pas de l’agacement, juste celui d’être blasé de venir pour des groupes qui ne jouent pas. On nous promettait un évènement quasiment digne d’être national, avec des groupes étrangers et des têtes d’affiches connues en France, et on se retrouve avec un petit festival de groupes locaux aux multiples problèmes techniques. Dommage, mais encore une fois, le pari était risqué. Il convient tout de même de féliciter les groupes qui ont joué et qui nous ont offert des prestations motivées et pleines d’énergie. On repart avec quelques belles découvertes et de bons concerts durant toute la journée. La nourriture et la boisson peu chères sont également un sujet de satisfaction, ainsi que l’ambiance générale plutôt détendue malgré tous les soucis. Je vais m’arrêter là, mais il est évident que beaucoup de critiques vont tomber sur le Thunderfest, et certainement plus dures que les miennes. On reconnaît le courage d’Esprit, et on les remercie d’essayer d’organiser des évènements métal malgré les galères multiples et variées. Un grand merci également au management d’Holophonic qui nous a donné une invitation, bien qu’ils n’aient malheureusement pas joué durant la journée.


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