CHRONIQUES CONCERTS

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LYON METAL FEST 5
Avec : THE SEVEN GATES, BLACKNESS, SKOX, LOUDBLAST, GODDAMN, CYNIC, SATANIC JOKERS, ULTRA VOMIT, PUNISH YOURSELF
  Date du concert : 05-06-2010
  Lieu : Transbordeur - [ 69 ]
  Affluence : 1000
  Contact organisateur : Http://www.base-productions.com
 
 
 
  Chronique : 14 juin 2010 , réalisée par S.Y.L. - Photographe : SYL
   
Les éditions du Lyon metal fest se suivent et ne se ressemblent pas. Une nouvelle fois, Base productions mise sur l'éclectisme pour réunir sur un événement dorénavant bien implanté dans la vie métalleuse lyonnaise, le plus grand nombre de fans issus de tous styles de la grande famille metal.
Seul fait invariable : les critiques fustigeant le choix de certaines formations par rapport à d'autres, et l'absence de grosses têtes d'affiches internationales...mais tout sélectionneur se doit de faire son équipe idéale, au final, seul le résultat compte.

23 prétendants au poste? Non, le lyon metal fest semble s'être fixé sur une affiche à 9 titulaires, 9 bonnes équipes prêtes à faire suer le transbordeur, en alternance sur deux scènes, pour ceux ne connaissant pas encore le concept.

Déjà beaucoup de monde à l'ombre devant le transbo avant l'ouverture des portes à 17 heures, à peine rentré on descend vite dans le transclub où le premier groupe à inaugurer le fest envoie le son, il est 17heure 30 tout juste. Honneur donc au death métal à la Morbid Angel avec THE SEVEN GATES de Bourgogne. Le combo semble motivé par la masse de spectateurs déjà très remuante en ce début de soirée. Il faut dire que le quatuor de Mâcon bénéficie d'un gros son et c'est idéal pour nous faire goûter a sa musique extrême puissante et sans compromis. Les "jeunots" s'éclatent devant la scène, vont-ils tenir jusqu'au bout de la nuit ? La prestation de 30 minutes aura suffit à nous prouver encore une fois que The Seven Gates tient la scène de belle façon, c'est sans appel.

Vite, il faut ensuite se diriger vers la grande salle où les thasheurs lyonnais BLACKNESS semblent apprécier d'envoyer leurs nouveaux titres devant une grande assistance. Pas de souci, ils assurent et sont à l'aise avec leurs compositions au goût old-school qui font frémir les plus anciens comme les plus jeunes (même très jeunes ce soir). Il faut quand même remarquer que le son semble un peu "bridé", il manque un peu de "pèche" dans les enceintes du Transbo. Reprise en choeur pour certains titres comme leur très bonne reprise du titre "Bark At The Moon" d'OZZY qui sort du lot. Ambiance thrash de bon aloi tout de ême, le groupe est bien reparti sur les scènes avec son nouvel album sous le bras. Formation à revoir avec plaisir, c'est simple, sympathique et toujours très pro.

Et c'est reparti sur la « petite scène » avec les locaux de SKOX. Un bon thrash/death qui déboite, voilà de quoi ravir et maintenir l'excitation des premiers rangs qui répondent de bon cœur aux watts envoyés par le groupe. Difficile ici de parler de timidité, tous les musiciens ne ménagent pas leur peine pour maintenir l'ambiance et faire transpirer l'assemblée. Pris en court de route, le show dégage une belle énergie, comme le confirment les premiers t-shirt qui valsent dans les airs. Choix judicieux de la part de l'organisation d'avoir fait jouer Skox ce soir, et si les bonnes surprises se trouvaient ce soir sur la scène secondaire?

A voir, car sur la « main stage » se prépare Loudblast. LOUDBLAST ! Un groupe mythique de la scène française s'étant formé bien avant la naissance d'une très grande partie de l'assistance est de retour sur les planches. La prestation démarre avec vigueur avec une grosse puissance qui jailli des enceintes. Un peu trop fort peut être ? certainement, mais Loublast semble afficher une réelle détermination avec une entame de set très agressive. Retour réussi ? l’énergie est en tous cas au rendez vous, mais manque pourtant un petit quelque chose, ce petit quelque chose de l’âme initiale d’un groupe peut être plus tourné aujourd’hui vers l’impact sonore. Si les amateurs puristes du groupe ne sortiront pas totalement convaincus, il fait bon retrouver sur les planches une formation qui saura certainement reprendre ses marques et sa verve au fur et à mesure des futures prestations et espérons le, avec un son plus adapté.

L'ambiance reste dans la finesse et la délicatesse avec un enchainement direct sur Goddamn. Fer de lance du stoner tricolore, les zicos n'y vont pas par quatre chemin pour balancer dans les mirettes et les esgourdes un son venu directement d'une zone masculine du bas ventre. Pour leur dernier concert avant 2011, le groupe a à cœur d'enflammer la salle, à l'image d'un frontman comme à son habitude très en forme et qui sait tenir une scène et animer les débats. Bon gros coup de pied au cul pour les uns, trop répétitif pour les autres, Goddamn sur les planches, c'est avant tout une maitrise du sujet, beaucoup d'énergie, et une sueur mêlée de bière et de testostérone. Pit dégoulinant, objectif atteint malgré une fois encore une qualité sonore discutable, les cow-boys rengainent les guitares mais n'ont pas fini de faire parler d'eux.

La 5ème édition du Lyon metal fest est en ce début de soirée une franche réussite : débats animés, convivialité, public réactif se déplaçant dans la salle, voilà qui ferait presque penser à un festival open air.

Pourtant, c'est une toute autre atmosphère qui se prépare à accueillir des fans alors bien chauds. Tous feux éteints, dans un fond de lasers et de fumigène, la soucoupe volante Cynic atterri. Ne fuyez pas! ILS sont nos amis...ou peut être pas? « Grande toute puissance de la technique, quintessence ultime de la composition, archanges de la créativité », les qualificatifs n'ont pas manqué pour qualifier l'inqualifiable musique des américains. O, gloire à toi puissant progressif...mais non, ce soir, Cynic enchaine un alignement sonore extrêmement impénétrable, voire carrément inaudible pour ne pas avoir peur des mots. « Cynic, c'est de la musique, mais tu peux pas comprendre », peut être, voilà qui passe encore. Mais quand les dits musiciens jouent dans le noir avec une qualité sonore exécrable...voilà qui dépasse l'imagination la plus fertile. Certains ont beau hocher la tête en non-rythme pour paraître dans le coup, ce soir n'est pas le soir pour une prestation à oublier au plus vite.

Retour dans l'autre salle pour l'enchaînement le plus loufoque de la soirée, ou « comment d'un progressif ultra technique se plonger dans un heavy metal old school ». Voilà qui équivaut à une chute sans parachute d'un gratte ciel. A Satanic Jokers de relever le défit, et même plus, relever la soirée après le gros coup au moral porté par Cynic.
Comme le dit le myspace du groupe « Pour connaître l'histoire de Satanic Jokers, il faut remonter en 1979... » et donc à une époque où 90% des spectateurs présents n'étaient même pas des lueurs dans les yeux de leurs parents. Alors Marty démarra la « De Laurean » et vlouf, miracle (ou effroi) voilà le Transbordeur plongé au cœur du heavy metal français des années 80.
Ils s'appelaient Sortilège, Manigance et à cette époque, les brontosaures broutaient les fougères arborescentes...voilà en tous cas Satan Jokers qui exhibe la panoplie entière du bon heavy métalleux made in France. Textes en français dignes des plus grands paroliers, poses, solos, poses, duels de guitares, poses, tout y est pour une prestation des plus enjouée. Si le premier rang se compose exclusivement de vieux briscards, derrière, la jeunesse fait la fête, rompant la barrière temporelle. Guitaristes qui grattent, bassiste qui se la donne, voilà le style Satan Jokers, un style au demeurant bon enfant qui comble les amateurs de rétro avec un zeste de kitch. Sympathiques, les musiciens restent disponibles pour leurs fans après leur prestation. Comme le dit si bien l'adage : « Faut aimer ». Mais au pire, ceux qui n'aiment pas peuvent se réfugier et regarder les balances d'Ultra Vomit juste à coté.

Encore une fois, le changement de style est brutal. Visiblement, Ultra Vomit fédère la jeunesse puisque la foule qui s'amasse transforme le pit en cours de récré. Ideal pour planter le décor et accueillir une équipe pour le moins controversée dans la sphère métal. Les délires du groupe portent ils préjudice au métal? Les fans sont ils pris pour des imbéciles? La blague est elle allée trop loin? Les débats sont en effet plus nombreux qu'on ne le croit autour d'une formation qui doit plutôt s'en amuser. L'engouement se produisant lors de prestations identiques a toutefois de quoi laisser songeur. Même ingrédients, même sketches, la sauce Ultra Vomit prend toujours, déchainant les foules dès les premiers titres. Mimiques, transitions interminables, il est facile de comprendre pourquoi l'humour potache du groupe agace autant certains, et mieux vaut, pour trouver un réel intérêt, se focaliser sur l'aspect parodique des codes traditionnels des styles du métal que sur les textes développés. Mieux vaut surtout, dans tous les cas, aborder le spectacle avec un seul regard : celui du premier degré. Et de ce coté là, le show est un sacré et joyeux bazard où tout le monde participe gaiement. Lorsqu'on est musicien, peut on faire répéter à une foule n'importe quoi? Oui. Le spectacle du jour en est la preuve vivante. Le bon point du jour : une set list variant légèrement des show observés ces derniers temps ( « et si Gojira reprenait du Calogero? Calogira ») , un « légèrement » qui apporte cependant un bol d'air immense à un set très écrit et du coup récurant d'un concert à l'autre. Tout comme la participation d'un spectateur au masque de lapin amène sa bouffée d'air frais. Un lapin chantant « une souris verte. »...excusez du peu.
Les grands standards du groupe sont facilement repris en chœur par des fans déchainés et il faudrait être de mauvaise fois pour ne pas admettre avoir au moins pouffé une fois face au choc frontal de la douce débilité assénée à grand renfort de gros riffs.
Pourtant le constat final est clair : si Ultra Vomit reste efficace avec ce rôle d'amuseur public, (et surtout auprès du jeune public), c’est la carte de la facilité qui est joué bien trop souvent ; grand temps est venu pour le groupe de passer à autre chose et à apporter de la nouveauté sous peine de voir des performances ne plus casser trois pattes...à un canard.


L'affluence de la soirée est alors à son maximum, mais une fois la prestation d'UltraVomit achevée, la salle se vide brusquement. Pourtant la tête d'affiche à venir n'est pas n'importe laquelle. Avec des shows dont la renommée n'est plus à faire, Punish Yourself avait tout pour attirer l'attention. En habitué des scènes lyonnaise, le groupe place son nouveau décor : une sorte de ring constitué de faisceaux lasers. Décadent et sans compromis, le show démarre au quart de tour, attirant de nouveau un public navigant dans les salles voisines. Peintures fluorescente, danseur, scie circulaire, tous les ingrédients devenus marque de fabrique d'un style unique sont au rendez-vous, libérant dans la salle ce mélange si particulier d'odeur de sueur, d'alcool, de fer en fusion propre aux performances de Punish Yourself. Sexe drogue et surtout rock n'roll, le message est on ne peut plus communicatif, en particulier au près de compositions plus récentes venant puiser dans la veine du pur rock agrémenté de gros son. Beaucoup de spectateurs ont déserté, qu'importe, Punish Yourself a tôt fait de transformer la salle en une sorte de nightclub étrange et sombre, un peu crade, entre violence et transe. Étonnement ou envoûtement, le spectacle ne peut laisser indifférent, porté par un maître de cérémonie charismatique qui s'étonne que Loudblast n'ait pas joué à sa place. Rendons à Cesar ce qui appartient...
Mais Punish Yourself mérite plus que largement son statut de tête d’affiche, les visages en sueur et ravi en disent long : à voir sur scène absolument.

Étrange événement que ce Lyon Metal Fest décidément qui après une première partie de soirée solide, aura eu du mal à enchaîner des groupes aux styles aux antipode les uns des autres, et surtout, du mal à se relever du gros temps mort créé par Cynic. Ceci étant dit, peu auront été à ne pas mouiller le T shirt ce Samedi et nul doute que le rendez vous sera pris pour la prochaine édition de Juin prochain, une édition sans doute pleine de surprises.

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