C'est sous une chaleur écrasante que JOHN PARISH, talentueux musicien et producteur anglais, va se produire ce soir dans l'une des salles les plus « atypiques » de Paris, j'ai nommé le Batofar. Et ce n'est pas pour nous déplaire, car avant ce concert qui s'annonce de qualité, nous pouvons profiter d'un magnifique panorama sur la seine et nous désaltérer sur le bateau en plein air, avant de rejoindre l 'intérieur du navire où va nous être servi le « plat  de résistance » de ce soir.

C'est à Ruby Throat d'ouvrir le bal. Groupe totalement inconnu en ce qui me concerne ; j'ai – comme d'habitude, je l'avoue – beaucoup d'à priori sur les premières parties (ça évite souvent d'être déçu par la suite !). Le groupe est composé d'un guitariste (Chris Whittingham) et d'une vocaliste qui s'avère être Katie Jane Garside, du groupe Queen Adreena. Dans une ambiance intimiste, le groupe va nous délivrer une bien belle prestation ; Katie partant dans des délires vocaux bien étranges et ma foi bien envoutants. Une atmosphère psychédélique amplifiée par les boucles d'effet savamment gérées par le guitariste semble mystifier le public présent, regroupé sous les multiples ventilateurs présents dans la salle. Cette douce folie délivrée par Katie atteindra son paroxisme à la fin du set de Ruby Throat, et des hurlements se font même entendre dans le public ! Pari gagné visiblement pour le groupe, vraiment atypique.

Un petit quart d'heure d'interruption et c'est au tour de John Parish et de sa formation de prendre possession de la scène. Le groupe compte 5 musiciens : John Parish en lead guitare, un batteur, un second guitariste qui s'occupera également de la guitare slide, une bassiste ainsi qu'une claviériste qui nous gratifiera également de quelques parties chantées.
C'est une toute autre ambiance qui nous emporte ; un rock atmosphérique anglais dont quelques sonorités pourraient nous évoquer Pink Floyd. Parish est en forme ce soir, le sourire aux lèvres. Ce talentueux musicien est, rappelons-le, guitariste de PJ Harvey et pour ne citer que lui, producteur de Tracy Chapman. Son jeu de guitare est juste, et sera ce soir minimaliste mais puissant. Ce n'est pas technique ; nous sommes bien loin de la démonstration. Le groupe nous délivre ici une prestation sans faille, alternant passages calmes et « lourds » avec d'autres passages plus « agités » aux sonorités pop rock. John Parish nous embarque en voyage à travers les US, à travers quelques sonorités country également. C'est vers la fin du set que l'on aura le droit à quelques chansons plus rock ; le changement de rythme se ressent assez facilement à en croire les réactions du public qui se met enfin à bouger !

Malgré l'étrange mélange des styles musicaux auquel nous avons eu le droit, la soirée s'est tout de même bien déroulée et le public s'est montré réactif lors des deux parties.
La salle sied bien à Ruby Throat ; je pense que pour John Parish qui évolue dans une toute autre ambiance, une autre salle ainsi qu'une première partie qui se rapprocherait plus du style du groupe seraient préférables pour que la magie prenne complètement.

Notons que ce soir, nous avons eu le droit à un son vraiment bon, ce qui fait plaisir pour une petite salle !