Il y a des soirs où l'on sait pertinemment qu'en allant à un concert, il va forcément s'y passer quelque chose. Et ce n'est pas l'affiche de ce soir qui va me faire mentir ; quatre jolies formations de hardcore ça se consomme… sans modération. D'autant plus que les deux premières à monter sur scène aujourd'hui sont françaises.

Arrivé à la fin du set de LOCOMUERTE, je m'interroge sur la raison du vide séparant le public de la scène. La salle n'étant pas encore remplie à fond, je me dis que les gens viendraient se défouler à la sortie du travail et que la foule se faisait juste un peu désirer. Et je n'avais pas tort ! La salle s'est remplie en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et l'ambiance est déjà bien perceptible. Une autre raison : ce vide semble être destiné aux plus agités, nous y reviendrons plus tard.

ONESTA, seconde formation française, prend possession de la scène pour nous déverser du son bien énervé, bien tranchant et ma foi, ça fait du bien. Le public semble déjà réagir positivement et l'ambiance monte d'un cran, pour ne pas dire de plusieurs crans directement. Ca envoie du lourd ; les instruments sont bien incisifs et le son est ma foi bien agréable au devant des enceintes. Les riffs sont bien puissants, la batterie insistante et on ne sait plus où donner de l'oeil. Le groupe a une belle présence scénique ; ça fait plaisir à voir. J'en veux pour preuve les nombreux pogos et circule pits qui se forment tout d'abord de manière assez timide (pas assez alcoolisés ??) pour ensuite se lâcher sans aucune retenue. Pour moi, une des meilleures prestations de la soirée, sans aucun doute. Et visiblement, ce n'est pas le public présent ce soir qui me fera mentir.

Après avoir galvanisé les troupes, le groupe repart sous les chauds applaudissements du public pour laisser place aux Berlinois de PUNISHABLE ACT. La foule est déjà chauffée à blanc ; les espaces s'amenuisent et les polos et circle pits redoublent d'intensité. La soirée est bel et bien lancée, et les Allemands l'ont bien remarqué n'hésitant pas à sauter dans tous les sens et à enflammer ce qui reste d'un public suffoquant dans ce four qu'est le Nouveau Casino ce soir. Nous pouvions nous attendre à une "délivrance" à l'arrivée de Madball… Mais c'était une bien belle erreur.

Arrivée de MADBALL sur scène : charge d'une bonne moitié de public. Merci pour les photographes ! Mais ce n'est pas grave ; on survit. On est armés. Enfin, en même temps, j'avoue l'avoir bien cherché en restant seul plein centre alors que tout le monde s'est déporté sur le côté. Ah ah, à croire que j'aime ça.  Madball va lancer les hostilités dans une ambiance devenue quasi indescriptible. C'est carrément de la folie dans la salle ; le public se lâche et on peut désormais - en plus des circle pis et des polos en tous genre - assister à de nombreux et incalculables stage diving, pratique douteuse qui visiblement fait prendre la grosse tête à de nombreux téméraires. Ce n'est pas parcequ'on va sur scène agiter les bras et gesticuler comme un pantin que l'on devient célèbre. Enfin… Saut pour l'un d'entre eux. J'y reviens dans quelques lignes, haha. Après avoir évité environ 5 coups de genou, huit chaussures et 3 corps complets de plein fouet, je décide de m'extraire et de me poser tranquillement à l'étage, où je pourrai garder mon appareil en vie. Le concert se déroule sans encombre visiblement, Madball étant décidément très statique sur scène (petite scène, "gros gabarits" ?) et le public se déchaînant de plus en plus au rythme des riffs délivrés par le combo US. A croire que les gens ne se fatiguent pas !

Au bout d'un set assez court, nous avons le droit à un rappel du groupe… Entaché par ce qui restera le "fait marquant" de la soirée. Un spectateur monté sur scène pour un stage diving, encore, a décidé de rester un peu trop monopoliser l'attention du public et n'avait visiblement aucune envie de redescendre. Un des membres du groupe ayant poussé le trépied micro sur lui pour lui faire signe de descendre (tout en continuant de jouer), ce n'était pas du goût du spectateur qui s'est alors montré agressif… Et s'est fait baffer par le groupe une première fois. Non content d'avoir été frappé et jeté dans la fosse, il remonte une seconde fois sur scène encore plus agressif. C'est l'heure de la seconde rouste, et un vigile intervient enfin pour le faire sortir de la salle. Le groupe ayant arrêté de jouer, nous avons le droit à un speech assez rapide avant que la formation ne quitte définitivement la scène sous les "hourra" des spectateurs assez médusés.

Une belle affiche et un très bon concert, en définitive. Le son était relativement bon, l'éclairage assez pauvre mais suffisant (pas de fioritures !), les groupes étaient bien impliqués… Tout comme le public ! Dommage qu'une poignée d'irréductibles s'évertue encore et toujours à gâcher le plaisir d'autres personnes…