CHRONIQUES DE CONCERTS

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DU M3TAL A LA CAMPAGNE - REXPOEDE
Avec : Loudblast, Headcharger, Om Mani, Arkanan, Ave Tenebrae, Northern Light, Goatless Whaam, Call To Victory, Hemin Way, Soul Of Death
Date du concert : 18-09-2010  
Lieu : Meulen’Hof - [ 59 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/toutenscene  
Interview :  
   
Date de la chronique : 25 septembre 2010 - Chroniqueur : borgir62 - Photographe : borgir62  


Un samedi après-midi à la campagne, dans le Nord est une épreuve à laquelle il faut être préparé. Matériel nécessaire : un pull, un sweat, enfin quelque chose de chaud, car à Rexpoede, petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Dunkerque,  en ce 18 septembre, il ne fait pas chaud à l’ombre. Heureusement l’affiche de ce « Métal à la Campagne », 3e édition, laisse supposer que toute la salle sera en ébullition. Imaginez donc : LOUDBLAST et HEADCHARGER en tête d’affiche, épaulés par des groupes dont la réputation est grandissante, comme ARKANAN ou OM MANI. Petit détail sur Rexpoede, la salle est située au niveau de la place de l’église, place qui accueillait ce jour-là châteaux gonflables et autres divertissements pour enfants, comme quoi les metalleux sont tous des sauvages assoiffés de sang et de violence, vouant un culte à Satan…


 


Arrivés aux alentours de 14h00, nous regardons de loin les bénévoles s’activer pour régler les derniers détails, les metalleux attendent tranquillement dans les rues, dont les commerces du centre-village sont pour la plupart ornées d’affiches annonçant ce festival. Apparemment, il s’agit d’un évènement attendu par beaucoup. L’année dernière, 400 personnes environ étaient venues voir ‘Do Or Die’ en tête d’affiche. Il est à peu près 16h quand le premier groupe déboule sur la scène annexe. Un léger changement dans le running order, puisque je m’attendais à voir SOUL OF DEATH, mais c’est finalement CALL TO VICTORY, groupe de Punk/Hardcore originaire de Dunkerque. Pas trop le style auquel j’adhère, mais l’avantage c’est qu’on n’entend plus les chansons de ‘Patrick Sébastien’ résonnant sur la place de l’église…


 


Le temps de prendre une bière Métal (joli coup marketing d’ailleurs, prenez une bière quelconque, appelez-là Metal Beer, et vous explosez vos ventes), et SOUL OF DEATH fait son apparition. Deuxième groupe dunkerquois de la soirée, mais là on change de style. En effet, SoD évolue dans un style plutôt Deathcore/Thrash. Un de plus me direz-vous, mais en concert, c’est vraiment pas mal ! Certes, ça manque un peu de mouvement sur scène, car à l’exception des allées et venues du chanteur, et à moindre échelle, du bassiste, on ne peut pas dire que le groupe mette le feu sur scène. En plus de ça, le public hésite à se rapprocher de la scène. Mais SoD ne se laisse pas abattre pour autant et on assiste à un set bien maîtrisé.


 



 


On change complètement d’univers avec le groupe qui suit : HEMIN WAY, troisième groupe dunkerquois, peut être catalogué comme groupe ‘Screamo’. Le chanteur alterne entre hurlements et chant clair, et à titre personnel, j’ai une préférence pour ce chant clair, qui en dépit d’un son assez moyen, est assez sympathique à entendre, et permet également d’apaiser mes oreilles. Là encore, ça manque un peu d’ambiance sur scène, excepté le chanteur qui bouge bien.


 



 


Enchaînons avec le quatrième et dernier groupe à jouer, à savoir GOATLESS WHAAM ! Bon, comme les trois autres, c’est du Made In Dunkerque, et là encore, un autre style. C’est l’avantage de ce concert, les dix groupes ne se ressemblent pas. Les Goatless Whaam ! se décrivent comme du Hardcore Jazz Psychédélique. Ils ont raison, notamment sur le côté psyché ! De ce que j’ai pu voir, et à l’exception du string du chanteur, ça bouge bien, et ça fait plaisir de voir un groupe prendre son pied sur scène ! Ces mecs savent mettre l’ambiance, et ils le feront encore après leur show, notamment en fin de soirée, sous la tente réservée aux groupes, où ils réinterpréteront à leur manière quelques tubes internationaux… Malheureusement, je suis obligé de sortir et je n’assiste qu’à une trop courte partie de leur prestation, mais ce n’est que partie remise, puisque je les verrais de nouveau ce samedi lors du Howlfest à Gravelines.


 


Changeons donc de salle, et préparons nous pour NORTHERN LIGHT. Mais d’abord, un tour au bar. Non, pas pour une bière, mais pour discuter avec les bénévoles. Accoudé au comptoir, c’est un plaisir de parler avec ces personnes motivées, disponibles, et qui ont toujours le mot pour rire ! Et pourtant ils ne sont pas tous jeunes, mais beaucoup d’entre eux diront qu’ils le font autant pour la musique que pour l’ambiance et le contact amical avec le public. Pendant ce temps, NORTHERN LIGHT se prépare sur scène. La chanteuse, qui donne l’impression d’être intimidée, ne semble pas être satisfaite de certains retours, ou peut être est-ce juste la pression qui la gagne. Et après des balances assez longue je dois l’avouer, le groupe débute son show. Placé juste devant le chanteur-guitariste au début du concert, j’ai un peu de mal à entendre la voix de la chanteuse. Les dunkerquois jouent un métal sympho ambient assez linéaire. Même lorsque Sylvain balance son chant death, ça reste assez plat et j’ai sincèrement du mal à accrocher. Cependant, il en faut pour tous les goûts, et une partie du public semble apprécier. J’ai envie de dire tant mieux, et c’est en quelque sorte le calme avant la tempête


 


 


AVE TENEBRAE. Enfin un groupe qui n’est pas originaire de cette bonne ville de Dunkerque ! Ca change un peu. Eux, viennent du Val d’Oise, ont déjà plus de dix années d’expérience, mais n’a sorti que trois démos jusqu’à aujourd’hui, dont « Aux Portes de l’Empyrée » parue l’an dernier. Et c’est vraiment pas mal ! C’est avec un mélange de black au chant et de death côté ambiance, avec pas mal de changements de riffs, que ce quatuor réveillera le public un peu endormi. Et pourtant, ils jouaient un peu à l’aveugle car les guitares étaient à peine audibles sur scène et c’est un peu le point noir de cette très bonne prestation. Des petits pogos d’une quinzaine de personnes commencent à avoir lieu face au chanteur, mais ce n’est pas encore l’effervescence. A proximité de ce pogo, deux gamins, à vue d’œil je donne dix/douze ans au plus âgé (j’y connais rien), regardent, amusés, ce spectacle qui s’offre à eux. Vous l’avez compris, ce fest se déroule donc dans une ambiance bon enfant même avec ceux qui ont un peu trop bu. Et si le public commence à se faire plaisir, ce n’est pas le cas sur scène. En effet, on voit clairement que Ave Tenebrae est gêné par ce problème de son et ne prend pas son pied sur scène. Néanmoins, ils jouent le jeu et livre un set plus que convenable, et ne volent pas les applaudissements qu’ils reçoivent à la fin de chaque titre.






 


Arrivent alors ARKANAN, venant de Harnes/Liévin. Ce jeune combo metalcore de deux ans d’âge, enchaîne les dates, et je vais comprendre pourquoi. J’avais eu vent de leurs prestations sur scènes, on m’annonçait un groupe hyper dynamique, survitaminé, et je les attendais au tournant, surtout que je n’avais pas accroché plus que ça à leur EP 4 titres. Mais faut l’avouer, ces cinq gaillards donnent l’impression d’être nés pour faire de la scène. C’est une débauche d’énergie impressionnante. Tom et Bouba motivent la foule et obtiennent même un wall of death (qui est parti un peu plus tôt que prévu d’ailleurs). Les artésiens ont ce qu’ils veulent, un public enfin électrisé, qui headbangue, pogote, bref, vit ce concert comme il se doit ! Si au niveau de la forme c’est du bon, abordant un peu le fond, car c’est aussi un peu ce qui nous intéresse. Je reste un peu sur ma faim, les cinq morceaux se ressemblent pas mal, et ça en devient un peu lassant. Un léger manque d’originalité se fait ressentir, mais n’oublions pas que ce groupe est encore très jeune, et qu’en Metalcore, on a déjà fait le tour de tout ce qu’on pouvait trouver d’intéressant. Ils ont au moins le mérite de très bien maîtriser ce qu’ils font, ce qui est loin d’être le cas pour une pléiade de groupes du genre. Et bien que des morceaux comme « Die » ou « Here Watch Out » vous donnent certes envie de jumper comme ne cesse de le faire Tom, par moment, le chant prend un peu trop le dessus sur les instrus. Bon, c’est vrai qu’il n’arrête pas une seconde, et entre voix claire-chant hurlé, il a de quoi s’amuser. Carré, à la guitare, assure quelques lignes de chants, mais on peine un peu à l’entendre, même sur « Die ». En tout cas, moi personnellement j’en redemande, et c’est donc avec un plaisir non dissimulé que je vais les revoir ce samedi pour le Howlfest de Gravelines.


 




 


Arkanan a bien bougé le public, c’est du pain bénit pour HEADCHARGER, qui récolte un public chaud comme la braise. Ce groupe de Metal’N’Roll m’a surpris. La veille de ce concert, j’avais lu la chronique de S.Y.L pour Pavillon 666 concernant leur dernier album, et j’en étais encore à me demander ce qu’ils faisaient là au moment même où ils allaient commencer leur set. Les caennais me rassurent dès les premiers accords. C’est entraînant, ça donne envie de bouger, c’est…Festif ! Et le comportement sur scène des normands ne sont pas fait pour calmer le public. Que ce soit Séb au chant, Antony et Babz à la guitare ou Rom à la basse, ça bouge beaucoup. Les riffs font des ravages, et invitent le public à se bouger, de même pour la batterie oscillant entre hardcore effréné et rock’n’roll. La foule réagit bien, et les pogos se feront de plus en plus gros au fur et à mesure que Headcharger joue, et quand ça récupère après les pogos, c’est en headbangant dans tous les sens. C’est un réel plaisir de voir une ambiance comme celle là et tout comme pour le groupe précédent, on voit que le groupe et satisfait et se fait plaisir. C’est le genre de groupe que l’on peut écouter sur un road trip, en dansant dans la voiture. Je retiens tout particulièrement « Be my Betty Page », où le côté stoner ressort davantage, « Communication Breakdown » pour l’hommage à LED ZEPPELIN, tout simplement énormissime, et « You Wanna Dance You Gotta Pay The Band » qui clôt la setlist, dans une ambiance de fête. Headcharger ? J’y retournerai !


 





 


Puis OM MANI. Faut-il vraiment en parler ? Les lillois ont la chance de jouer juste avant Loudblast, même si c’est Headcharger qui était prévu à ce moment là… Mais un petit changement dans le running order, et finalement les lillois, qui ont enregistré leur album au LBLAB. Si je me pose des questions sur l’utilité d’aborder ce groupe d’Experimental métal, ce n’est pas en raison de mon impression sur ce groupe, mais plutôt pour la durée de leur set… Pour des raisons d’organisation, Om Mani a dû écourter son temps de passage, et nous n’aurons le droit qu’à trois petites chansons. Certes, ces lillois sont très doués, il suffit de faire le tour des chroniques de leur album pour voir l’accueil réservé. C’est du très haut niveau. Mais voila, l’expérimental, ça reste tout de même assez spécial, et le public est moins réceptif que lors des deux groupes précédents. Mettons ça sur le compte de la fatigue et sur l’impatience qui commence à gagner tout le monde. Ceci dit, c’est assez impressionnant. La voix de Maxx, qu’elle soit hurlée ou claire, prend aux tripes et est mise en valeur par la technique des instruments, un peu comme les bordelais de Eryn Non Dae... J’aurai aimé en voir beaucoup plus, car j’ai été séduit par la qualité technique déployée, mais une chose est sure, je comprends mieux les excellentes critiques reçues par ce groupe.


 


On se dirige tout doucement vers la fin de la soirée, puisqu’il ne reste plus qu’un groupe. Et quel groupe. LOUDBLAST ! Le public ne s’y trompe pas et commence enfin à se coller à la scène. Il était temps quand même. C’est toujours un évènement quand les briscards lillois se produisent dans la région. Il y a quelques mois, ils se produisaient dans le cadre des Paradis Artificiels, sur Lille, avec Gorod, et l’accueil avait été magistral. J’en espérais autant ce soir. Avec leurs 25 années de carrière et les plus importantes scènes européennes, ce n’est pas un concert comme celui-ci qui risquait de stressait le combo. La fosse est de plus en plus fournie, et les jeunes entre 15 et 25 ans qui la peuplait lors des autres groupes, côtoient désormais les vestes patchées  des plus anciens. Je surprends une discussion entre un père et son fils pas loin du premier rang, le premier expliquant comment il est tombé dans le métal, comment il avait découvert Loudblast et pourquoi la majorité des groupes de metalcore sont, je cite, « quasiment tous pourris ». C’est un autre débat, passons à autre chose.




Enfin, les lumières s’éteignent, et le public se resserre. Une petite intro pour lancer « Shaped Images Of Disincarnate Spirits » et c’est parti pour le bordel ! Il n’en faut pas plus pour voir une fosse complètement déjantée entamée les pogos et les crowd surfing ! D’ailleurs, les quelques slams qui auront lieu lors de ce concert ne seront pas les plus légers de l’assistance… A peine un morceau de joué, et le public est déjà conquis, et le restera totu au long du show, un peu raccourci par rapport à la setlist attendue, là encore surement à cause d’une heure tardive, d’autant plus que la salle n’est qu’à quelques mètres des habitations, et qu’il faut en permanence surveiller le niveau de décibels, surtout que quelques spectateurs restent dehors et font pas mal de bruit en jouant à Guitar Hero… Oui, Loudblast joue mais certains préfèrent tâter du manche sur un jeu vidéo.




Heureusement, à l’intérieur, le public est tout acquis à la cause des lillois, et on prend un plaisir immense. Stéphane est toujours aussi charismatique, et balance ses soli à la face d’une fosse qui ne demande que ça. Que c’est bon ! Quelques mots à destinés au public pour redynamiser tout ça, et on enchaîne avec les habituels « Cross The Treshold » et « My Last Journey ». Au niveau du son, c’est pas mal, même si la basse d’Alex est parfois un peu en deçà, mais globalement on n’a pas à se plaindre. A la batterie, Hervé envoie du lourd, bien emmené par les grattes de Stéphane et Pierre. Pourtant, comme je le disais précédemment, je les ai vus en avril dernier, et ce soir, je trouve qu’il manque quelque chose. Je ne sais pas, j’ai l’impression qu’il manque une touche de « violence ». Bien sur, je ne parle pas de baston dans le public, je veux dire par là que contrairement à leur prestation d’avril, les Loudblast sont un peu plus statiques et plus calmes. Mais ils savent qu’ils sont chez eux, et n’hésitent pas à remercier leur public pour leur chaleureux accueil, c’est toujours un plaisir de jouer à la maison… Et c’est après un petit peu plus d’une heure passée sur scène, que Loudblast nous quitte et met fin à cet excellent festival, sans rappel.




 


Il est donc temps pour nous de rentrer à la maison, bien fatigués après toutes ces émotions, ces découvertes. Mention spéciale pour ARKANA et HEADCHARGER, mes deux grosses claques de la soirée, et deux groupes à suivre de près avec SOUL OF DEATH et AVE TENEBRAE. Rien à dire concernant LOUDBLAST, ils ont fait le boulot, comme on est en droit de l’attendre. Vivement « Du Métal à la Campagne 4 », que je ne risque pas de rater !



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