CHRONIQUES DE CONCERTS

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DIMMU BORGIR – PARIS
Avec : Sahg, Enslaved, Dimmu Borgir
Date du concert : 22-09-2010  
Lieu : Bataclan - [ 75 ]  
Affluence : 800  
Contact organisateur : http://www.nousproductions.com/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 28 septembre 2010 - Chroniqueur : Aris3agaiN - Photographe : Aris3Again http://www.myspace.com/aris3-again  


Il y a des fois où se rendre à un concert parisien relève du parcours du combattant : tout d’abord, lorsqu’une soirée metal est déplacée du lundi au mercredi, et se retrouve ainsi au même moment que le Heidenfest ; lorsque le dit mercredi est aussi une veille de grève nationale des syndicats de la RATP et SNCF, et que les problèmes de trafic commencent déjà à se faire ressentir. D’où le nombre relativement modeste de metalheads postés ici et là devant le Bataclan peu avant le début du premier concert. Bon, la venue de DIMMU BORGIR dans la capitale a toujours le don de rameuter les foules, surtout si l’on rajoute le show d’ENSLAVED en première partie. Ces derniers étaient d’ailleurs censés passer en tête d’affiche quelques semaines après, mais la tournée a été repoussée au profit de celle en ouverture des Dimmu. Compréhensible, mais il n’empêche que le Bataclan est en configuration très réduite lorsque je pénètre dans la salle. Et c’est devant une petite foule que le premier groupe de cette soirée 100% norvégienne se prépare à monter sur les planches.


 


Le premier combo à se promouvoir ce soir s’appelle SAHG, et il s’agit de l’ovni de la tournée, puisqu’il donne musicalement dans un mélange de hard rock et de stoner. La présence de ce groupe à l’affiche est aisée à expliquer : le bassiste de Sahg n’est autre que King OV Hell, ex-Gorgoroth et bassiste d’Ov Hell, dont le chanteur est un certain Shagrath. Les spectateurs ne disposant pas de cette information ont montré quelques signes d’étonnement quant à ce choix de première partie, et le public se révèle assez frileux face aux différents morceaux joués par Sahg. Le combo présente son dernier album en date (sorti en août dernier), intitulé sobrement « Sahg III » durant son set. Et King Ov Hell et sa troupe sont loin du black metal attendu, leur musique est assez originale et leurs compositions bien ficelées. Olav Iversen (aussi membre de Manngard), le chanteur, communique le plus possible avec son audience, et remercie le Bataclan de son accueil. Le combo est en échange respectueusement applaudi, mais n’aura pas vraiment réussi à convaincre les fans de black metal présents.






 


Après cette ouverture moyennement appropriée, mais néanmoins pas désagréable, les choses sérieuses commencent avec l’arrivée des Norvégiens d’ENSLAVED sur les planches. Le groupe présente également son dernier album, « Axioma Ethica Odini », qui sortira dans les jours à venir (et disponible sur le stand de merch de la tournée, ce qui représente un joli cadeau pour les fans impatients de disposer de la galette en avant-première). Et c’est sur deux sympathiques extraits de ce dernier album, « Ethica Odini » et « Raidho » qu’Enslaved fait son entrée. Le public est pour le coup beaucoup plus chaud (et plus nombreux), afin d’accueillir la bande de Grutle Kjellson comme il se doit. Le combo se donne à fond durant son set, grâce à un son plutôt bon et à une présence scénique à toute épreuve, et l’auditoire semble apprécier au vu du niveau sonore dégagé pour acclamer le groupe entre les morceaux. Enslaved semble taper principalement dans ses derniers albums en date pour la set list, dont l’excellent « Isa », éponyme de leur galette de 2004, mais fait également plaisir aux fans de première heure, avec le titre « Alfadr Odhinn », extrait de l’EP « Hordanes Land », sorti en 1993 par le groupe. Les cinq musiciens montrent tous beaucoup d’aisance et de charisme sur les planches, en particulier le duo Ivar Bjørnson / Ice Dale, à la fois carré et puissant. On passe donc un excellent moment en compagnie des membres d’Enslaved, qui se révèlent à la fois très efficaces sur scène, réellement authentiques dans leur démarche et heureux d’être sur scène. Voilà une première partie très réussie pour l’un des meilleurs groupes norvégiens du moment.











Set list :


Ethica Odini


Raidho


Fusion of Sense & Earth


Allfadr Odinn


Isa


The Beacon


Ground


 


C’est maintenant au tour de Dimmu Borgir de monter sur les planches. Les premiers rangs sont compressés, mais surtout impatients de voir leurs idoles entamer leur set. Depuis leurs deux passages à l’Elysée Montmartre en 2007, les Norvégiens n’avaient pas donné signe de vie dans la capitale française, leurs fans parisiens ne pouvaient donc être que ravis, peu avant la sortie du nouvel album, « Abrahadabra », prévue pour le 27 septembre. Depuis la nouvelle du départ de Mustis et Vortex du groupe, tous restent sceptiques quant à la qualité du dernier line up de Dimmu Borgir, malgré le CV tout de même assez impressionnant des nouveaux arrivants (Cyrus à la basse, ex Satyricon & Old Man’s Child ; et Brat aux claviers, ex-The Kovenant, Apoptygma Berzerk). On retrouve, de plus, à la batterie Daray (ex-Vader), qui, il faut bien le dire, a du mal à prendre la relève d’un Hellhammer au meilleur de sa forme. Mais passons les changements de line up, et venons-en au show de ce soir.







« Abrahadabra » est mis à l’honneur par Shagrath et sa petite troupe, et c’est le moins que l’on puisse dire. Dimmu Borgir commence, en effet, son set par « Xibir », morceau plutôt efficace extrait de son dernier album, devant des premiers rangs extatiques. Le son est beaucoup moins bon que pour Enslaved, sans pour autant être inaudible ou insupportable, mais il aurait pu mettre davantage en valeur les nouveaux membres du combo, car, et c’est le risque lors de ce type de changement, on ressent très fort la différence scéniquement parlant entre le trio de tête (Shagrath/Silenoz/Galder) et les autres. Le cognant de Hellhammer et les chœurs de Vortex manquent cruellement, et ce du début à la fin de la performance de nos Norvégiens. Malgré cela, le show des Dimmu est réglé comme du papier à musique, et l’on sent beaucoup d’aisance dans la théâtralité des musiciens sur scène. Silenoz et Galder se taillent la meilleure part et s’affichent comme les plus en forme sur les planches, pour le plus grand plaisir de tous. Cyrus tient bon derrière sa basse, malgré la difficulté de passer derrière un Vortex très apprécié des fans, et se révèle charismatique et très efficace sur scène. Brat, quant à lui, se montre un peu plus effacé, mais effectue ses parties de clavier sans souci apparent. Le jeu est ultra-carré, pas une fausse note n’ose dépasser de leurs instruments, que ce soit pour les nouveaux morceaux ou les plus anciens. On apprécie d’ailleurs particulièrement les titres comme « IndoctriNation », tout droit venu de « Puritanical Euphoric Misanthropia », ou encore « The Blazing Monoliths of Defiance », extrait de « Spiritual Black Dimensions ».







On remarque d’ailleurs que l’ambiance est un peu molle dans la fosse durant les nouvelles chansons (et c’est bien normal, les fans écoutent attentivement plutôt que de bouger), d’où le fait que le set gagne en intensité après le rappel, au cours duquel Shagrath (qui ne semble pas des plus en forme en cette soirée) et sa troupe lancent des morceaux plus anciens, en général « cultes ». La fosse se laisse aller sur un très réussi « Puritania », ou la très bonne « Mourning Palace ». Le concert, et la soirée, se terminent sur un « Perfection or Vanity » très applaudi par un Bataclan surchauffé. Les fans sont ravis d’avoir vu leurs idoles, mais une petite pointe d’amertume demeure. Le combo nous a livré un bon concert, plein d’énergie et de charisme, mais un peu trop calculé et chronométré, en mode industriel. Le plaisir de la musique se ressent de moins en moins à leur passage sur les planches, et il est évident que le manque de cohésion dans ce Dimmu édition 2010 est très voyant. Les nouveaux membres ont encore du mal à prendre la relève, mais peut-être n’est-ce qu’une question de temps.


 





Set list :


Xibir


Spellbound (By the Devil)


The Chosen Legacy


IndoctriNation


Dimmu Borgir


Gateways


Chess With the Abyss


Born Treacherous


A Jewel Traced Through Coal


The Blazing Monoliths of Defiance


Vredesbyrd


 


Rappel :


The Serpentine Offering


Puritania


Progenies of the Great Apocalypse


Mourning Palace


Perfection or Vanity



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