Rares sont les concerts de Visual kei en province, pourtant une fois n’est pas coutume, Le Coupling Tour Européen Hakagure / Anti Feminism à donné sa seule date française au Korigan (près d’Aix-en-provence), étant amateur de la musique d’Anti Feminism depuis quelques années, c’était donc une occasion à ne pas manquer !

21h30 ouverture des portes avec une demi heure de retard, Spleen vient tout juste de finir ses balances, à peine le temps de souffler qu’ils doivent monter sur scène pour débuter cette soirée. Autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan du tout de leur musique. Le groupe nous sert une Power Pop qui n’a pas arrêté un instant de me faire penser à Linkin Park. Et ce n’est pas le charisme et le professionnalisme des musiciens qui réussiront à me faire oublier ce manque de personnalité… Dommage, car on sent quand même un bon potentiel derrière tout cela même si comme je le disait ce style n’est pas vraiment ma tasse de thé vert (oui elle était facile je sais !).

Vient le tour d’Hakagure, qui avec son pop rock franchement jovial arrive très rapidement à conquérir le public, et cela grâce au charisme du chanteur Kaya qui est diamétralement opposé à ses talents vocaux… En effet sa voix monocorde et son chant souvent faux sont peut être au final le gros point noir d’un groupe bien plus énergique et sympathique que ce que j’imaginais… les membres ne cessent quasiment jamais de jouer avec le public tout au long des 45 minutes de leur set. Ils sont contents d’être là et ça se sent ! On aura même eu droit au milieu du set à une superbe danse traditionnelle de la part de Koro, la guitariste (une des rares femmes dans le milieu visual kei d’ailleurs), et Gajiro le batteur et comique de service aura bien fait rire l’assemblée par ses mimiques et ses blagues à 2 balles (prenant 2 sabres en plastique à la place de ses baguettes et s’apprêtant à jouer avec juste avant que Kaya ne les lui retire des mains).

Après une petite attente, les musiciens d’Anti Feminism entament leur set, très vite rejoint par le chanteur Kenzi, couvert d’un sac sur la tête (genre Jason dans Vendredi 13 part 2) et brandissant violemment une batte de baseball ! Le mot d’ordre est donné, violence et anarchie, telle est la devise de Kenzi, seul véritable membre de ce groupe qu’il a créé en 1991 et ou se sont succédés en 15 ans plus de 80 membres de session ! Et bien la cuvée 2006/2007 est bien bonne en tout cas, il s’est entouré de musiciens bien déjanté, qui exécutent le grind punk d’Anti Feminism avec brio. Vous l’aurez compris, AF ne fait pas dans la dentelle, si les rythmiques sont purement punks, les riffs quand à eux virent souvent grind, et il en est de même pour le chant. Ajoutez à cela une performance scénique complètement folle : Kenzi s’aspergeant la main (ganté certes mais quand même) d’essence avant d’y mettre le feu, et l’agitant comme un forcené jusqu'à ce que la douleur le force à l’éteindre dans un bac d’eau prévu à cet effet… Quelques chansons plus tard c’est un bocal remplit de punaises qu’il déversera au milieu de la salle avant de se jeter et de se rouler dedans, pour finalement remonter sur scène, et s’en enfoncer dans le front !
Inutile d’en rajouter pour vous faire comprendre que ce concentré de violence va marquer la centaine de personnes présentes ce soir là pour un moment.
Certains adorent, d’autres détestent déjà, et c’est normal, car AF fait parti de ces groupes qu’on ne peut pas apprécier à demi mesure.

On appréciera l’après concert ou tous les membres des 2 groupes ont accueillis un part un les fans voulant une dédicace, il est rare de voir des groupes si proches de leur public, et ça fait bien plaisir. Une soirée vraiment bonne donc, qui est monté crescendo pour se finir par un set furieux d’AF !! Kenzi m’ayant confié qu’il espérait vivement revenir en France, je vous conseille d’être au rendez vous, si cela se fait, car des lives comme celui-ci, on n’en voit pas tous les jours !